Partie 4

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Lorsqu'il s'est reculé et qu'il m'a vue rouge comme une tomate il a sourit, il avait l'air un peu gêné aussi, c'est sans doute pour cette raison qu'il ne s'est pas moqué de mon aspect de tomate. Il m'a proposé quelque chose à boire, que j'ai gentiment refusé puis je suis partie. Je suis rentrée chez moi et suis directement partie prendre ma douche. En ressortant, j'avais reçu un message de Ziad.

Ziad : T'as rougi taleur !

Connard, toujours obligé de me mettre dans des situations délicates, qu'est-ce qu'il veut que je lui dise ? Oui j'ai rougi, je rougi toujours de toute façon, ça ne signifie donc rien ! Je n'ai pas répondu.

Je vous passe un mois, durant lequel rien n'a changé. Vous vous demandez sûrement si c'est toujours pareil avec Ziad ? Et bien non ce n'est plus pareil, il y a eu une certaine évolution. Oh là, rangez vos sourires, une évolution n'est pas forcément un progrès ; et dans le cas présent, je dirais plutôt qu'il s'agit d'un déclin, un recul. On se parlait et se voyait moins qu'avant. Je pense que le bisou sur la joue y est pour beaucoup. Vous devez vous dire qu'un bisou, ce n'est rien .. Et bien pour moi c'est beaucoup, personne ne m'en fait et je n'en fait à personne. On est, certes toujours amis, mais je ne sais pas, c'est différent.

Un jour, un samedi, j'étais dehors avec Anissa et son frère, Nacer. Il a 21ans, est plutôt beau, brun aux yeux marrons clairs. On se chamaille toujours lui et moi, il est comme un deuxième frère. On rigolait donc tous les trois, lorsque Ziad est passé. Au même moment, Nacer s'était assis à côté de moi et avait passé son bras autour de mon cou. N'y voyez rien de déplacer, Nacer a une copine depuis plus d'un an ! Je disais donc, Ziad passait au même moment avec son fils. Il a dit bonjour à tout le monde, mais je ne sais pas, il n'était pas comme d'habitude. J'ai donc décidé d'aller lui parler. Il venait de repartir.

Laliana : Ziad attends !
Il s'est arrêté jusqu'à ce que j'arrive à sa hauteur. Il me fixait sans rien dire.
Laliana : Euh .. Ca va pas ?
Ziad : Si si pourquoi ?
Laliana : T'as pas l'air trop bien
Ziad : T'en fait pas pour moi, ton pote doit t'attendre
Il s'apprêtait à repartir, je l'ai attrapé doucement par le bras.
Laliana : Non mais attends .. J'ai fait un truc que j'aurais pas du ?
Ziad : T'as rien fait t'inquiètes
Il allait repartir pour la deuxième fois.
Laliana : J'peux voir Aymen ?
Ziad : Il fait froid, il dort
Laliana : Ah .. D'acoord

Ziad est repartit sans même me dire au revoir. J'avoue que j'étais un peu déçue .. Enfin, triste. J'ai fait quelque chose de mal ? Je n'ai pas de souvenir d'avoir fait quelque chose de travers ou autre. On est censés être amis et il réagit comme ça avec moi, d'un coup ? Je suis retournée rejoindre Anissa et Nacer, un peu dégoûtée.

Nacer : C'est ton gars ?
Laliana : Non, juste un pote
Anissa : Il a quoi ?
Laliana : Je sais pas, il était bizarre mais il a dit qu'il avait rien

On est restés encore un peu puis je suis rentrée chez moi. Maman m'a demandé de l'accompagner en course, ce que j'ai donc fait. J'allais m'aérer un peu comme ça. On a donc fait les courses tranquillement, sans se presser et 3h plus tard, nous étions de retour à la maison. Maman m'a ensuite envoyée acheter le pain, parce qu'évidemment, on était dehors, mais personne n'a pensé à aller à la boulangerie. J'ai donc enfiler des chaussons, mis une casquette pour cacher mes cheveux en fouillis, ainsi que mes écouteurs dans mes oreilles et je suis allée à la boulangerie.
Pour s'y rendre, il faut passer par la place, là où tous les jeunes sont toujours. Quand je suis passée avec ma dégaine de clocharde mon frère m'a jeté un regard de travers genre « tu m'fais honte ». je me suis contentée de lui faire un doigt. Il m'a crié un « niques ta race attends que je rentre ! ». En entrant dans la boulangerie, j'ai dit un « bonjour », sans lever la tête, qui était baissée pour envoyer un message à Anissa. Ce sont les pleurs d'un bébé qui m'ont fait lever la tête, ces pleurs m'étaient familiers. J'ai donc regardé devant moi, ah bah j'me disais bien, c'était les pleurs de Aymen, Ziad était dans la boulangerie. Je l'ai regardé un moment, il avait l'air dépassé par les événements. Je me suis donc approchée et j'ai pris Aymen dans mes bras. Vous avez bien lu oui ! Je l'ai pris dans mes bras, sans y être obligée. J'ai vu le visage de Ziad limite s'illuminer, il m'a sourit et m'a remerciée. Ca me faisait plaisir. Il est ensuite partit, j'ai acheté ma baguette et je suis partie à mon tour.

Chronique de Laliana: il n'est pas mon fils mais je prendrai soin de luiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant