Partie 40

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Bref, on a continué à parler encore un peu et Bouba a beaucoup essayé de me rassurer et tout le reste même si, je dois l'avouer, ça n'avait pas beaucoup marché.

Je vous passe une semaine entière, durant laquelle la routine continuait ; je suis retournée voir Ziad. Il disait qu'il allait bien mais je savais très bien qu'il mentait pour ne pas m'inquiéter ; il avait l'air tellement triste, il ne riait plus et ne faisait plus ses blagues pourries de d'habitude et puis il ne parlait pas beaucoup. Et il faut dire que le fait d'avoir rater le tout premier anniversaire de son fils n'avait rien arrangé. Du coup, je peux vous assurer que c'était devenu une véritable préoccupation pour moi, j'y pensais à longueur de journée ; j'avais peur qu'il aille mal et qu'il déprime ; qui sais même s'il n'irait pas jusqu'à faire des conneries ? Non non, je préfère ne même pas y penser.

Ce jour là, je venais de rentrer du travail. Je suis donc passée chez Anissa récupérer Aymen et je suis directement rentrée puis je me suis occupée du petit comme de coutume. Bizarrement ce jour là, il n'arrêtais pas de crier et pleurer à la mort ! J'ai tout essayé pour le calmer, il n'a pas voulu manger ; bref j'étais désespérée et je n'en pouvais plus de l'entendre hurler. En fait, j'étais tellement à bout de nerfs avec tous ces problèmes et tous ces trucs dans ma tête que sur le coup j'avais juste envie de sortir de cet appartement et partir. Partir où ? Je ne sais pas mais j'avais besoin de m'évader et de tout oublier. Je vous rassure, ce n'est pas ce que j'ai fait. J'ai soufflé un très grand coup et j'ai demander à Dieu de m'accorder la patience de supporter tout ça ! J'ai pris te petit dans mes bras et j'ai poser ma joue contre son front ; en faisant ça j'ai remarqué qu'il était très chaud, c'était sûr qu'il avait de la fièvre. J'ai quand même pris sa température, il avait 39.2, j'avoue que j'ai commencé à paniquer. J'ai toujours entendu dire qu'entre 39 et 40 c'est grave je n'ai donc eu qu'un seul réflexe : appeler Bouba.

Bouba : Ouais ?
Laliana : J'ai besoin de toi
Bouba : Pour ?
Laliana : M'emmener aux urgences, le petit a de la fièvre et ..
Bouba : Ok t'inquiètes j'arrive
Laliana : Merci

J'ai directement raccroché et j'ai rhabillé Aymen en cinquième vitesse puis je suis descendue et Bouba est arrivé très vite après. Je suis montée et il s'est dépêché de nous emmener à l'hôpital. Franchement j'avais trop peur que Aymen ait quelque chose de grave et en même temps ça me faisait trop mal de le voir hurler comme ça, alors que d'habitude il sourit tout le temps !
Bref, Bouba m'a déposée et je me suis dépêchée d'aller aux urgences avec le petit, on m'a dit d patienter un peu puis un médecin est venu nous chercher pour consulter Aymen. Au même moment, Bouba nous a rejoins alors il est entré avec nous dans la cabinet. Après avoir fait tout ce qu'il avait à faire, il nous a dit que ce n'était rien de grave, il a d'ailleurs dit un nom bizarre pour désigner ce qu'il avait mais je ne me souviens pas du mot en question. Il a ensuite prescrit quelques petites choses à aller chercher à la pharmacie et m'a dit de lui poser un gant de toilette froid lorsqu'il aurait de la fièvre. Bref, en gros il ne fallait pas s'en faire ça allait vite passer. Il a quand même préféré lui mettre une petite perfusion avant de nous laisser repartir. Nous étions donc dans une petite chambre d'hôpital d'enfant et Aymen était allongé dans ce lit avec une perfusion ; ça me faisait trop mal au cœur, c'était vraiment dur à voir pour moi. Limite j'avais les larmes aux yeux sans savoir exactement pourquoi, après tout c'est pour son bien et le médecin a dit que ce n'était pas grave mais je ne sais pas, c'était plus fort que moi.

Bref, Bouba est parti chercher quelque chose à boire. Lorsqu'il est revenu, il s'est assis sur le fauteuil en face de moi, de l'autre côté du lit.

Bouba : Tu veux boire ?
Laliana : Non merci
Bouba : Tu pleurs ?
Laliana : Non
Bouba : Pourquoi tu mens ?
Laliana : J'pleurs pas j'te dis
Bouba : Presque hein t'as les larmes aux yeux
Laliana : Parce que j'en ai marre !
Bouba : J'comprends ..
Laliana (pleurs) : Non tu comprends pas et personne ne peut comprendre d'ailleurs ! Vous vous avez tous une vie normale ; pas moi !
Bouba : Mais t'as aussi quelque chose que beaucoup n'ont pas
Laliana : Ah ouais quoi ?! Un mec un taule et un gosse sur les bras ?!
Bouba : Non t'as l'amour, et puis le bonheur aussi ; oses dire qu'ils te rendent pas heureuse tous les deux ?
Laliana : C'est bon joue pas le psychologue aussi
Bouba (sourire) : Non mais j'suis sérieux. Parfois j'l'envie Ziad
Laliana : Ouais ..

Chronique de Laliana: il n'est pas mon fils mais je prendrai soin de luiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant