On a été interrompus par le gardien qui était restait dans la pièce avec nous, devant la porte.
Le gardien : Il vous reste 5min
Depuis ce que je venais de dire Ziad semblait abattu, il n'avait même pas répondu et regardait dans le vide. Moi j'étais déjà à ramasser à la petite cuillère, je n'en revenais toujours pas, je ne savais même pas quoi penser. Je pleurais toujours, mais moins fort, j'étais déjà bien plus calme.
Ziad : Tu t'fous de ma gueule ?
Laliana : Non
Ziad : Si j'crois bien que si
Laliana : Si tu m'en avais parlé rien ne serait arrivé
Ziad : Tu piges rien putain ! Tu crois c'est avec sque toi tu gagne qu'on allait pouvoir le payer ?!
Laliana : J'aurais travaillé plus ! On aurait mis plus de temps à le payer mais au moins tu serais pas en prison à cette heure-ci et tout serait parfait !
Ziad : D'accord, il reste pas longtemps tu veux continuer à t'embrouiller ?
Laliana : C'est pas trop dur ici ?
Ziad : Non ça va t'inquiètes
Laliana : J'espère
Ziad : Prends soin de toi et puis d'Aymen
Laliana : T'en fais pas pour Aymen il va bien
Ziad : Et toi ?
Laliana : Aussi
Ziad : Vraiment ?
Laliana : Oui
Le gardien : C'est fini mademoiselle, vous devez ressortir
Laliana : D'accordJe me suis levée pour sortir sans calculer Ziad.
Ziad : Eh ?
Laliana : Ouais ?
Ziad : Je t'aime
Laliana : Moi aussiJe suis ensuite difficilement sortie de la pièce le cœur très très lourd. C'était dur pour moi de repartir sans pouvoir lui dire au revoir avec un bisou ou un câlin. C'est en ressortant de là que mes larmes ont recommencées à couler, mais je les ai vite essuyées pour ne pas que Bouba les voit.
Lorsque je suis sortie, Bouba était assis en attendant son tour, je lui ai demandé les clés de la voiture avant qu'il ne rentre voir Ziad. Il me les a donné et je suis donc partie l'attendre dans la voiture, histoire d'être seule et pouvoir pleurer autant que je le voulais.
J'étais plutôt mitigée. Je lui en voulais de ne pas m'avoir dit pour l'avocat parce que je l'aurais vraiment aidé j'aurais travaillé plus souvent à la bijouterie etc. et d'un autre coté je ne pouvais pas lui en vouloir parce qu'il a fait ça pour Aymen. Quoi qu'il en soit, je lui en voulais quand même beaucoup et je me faisais aussi beaucoup de souci pour lui.
Bref, j'ai appelé Anissa pour prendre des nouvelles de Aymen.Anissa : Allô ?
Laliana : Ca va ?
Anissa : Ouais et toi ?
Laliana : Oui, et Aymen ?
Anissa : Il va bien hein
Laliana : Il est sage ?
Anissa : Ouais il est dans le trotteur là
Laliana (sourire) : Si j'arrive pas à temps pour qu'il mange j't'ai mis une petite boite avec son repas, faut juste que t'y ajoute du knor ou un peu de sel pour donner plus de goût. Y'a aussi deux petits suisses et tu peux lui donné un biscuit ou un bout de pain après
Anissa (rire) : Oui maman Lalia
Laliana (rire) : ...
Anissa : Tu l'as déjà vu ?
Laliana : Oui j'viens de sortir
Anissa : Alors ?
Laliana : J't'expliquerai en venant chercher le petit
Anissa : Ca marche
Laliana : Merci Nissa, à taleur
Anissa : BoussaJ'ai raccroché et Bouba est revenu un peu moins d'une dizaine de minutes plus tard. Il s'est installé au volant et a démarré sans parler, nous sommes restés dans ce silence pesant une vingtaine de minutes jusqu'à ce qu'il se décide à me parler.
Bouba : Ca a été ?
Laliana : Oui et toi ?
Bouba : Tranquillou
Laliana : D'accord
Bouba : Il m'a dit de veiller sur vous
Laliana : Pas besoin
Bouba : Bien sûr que si
Laliana : Tu crois qu'il va tenir le coup là-bas ?
Bouba : Ouais, j'en suis certain il a la tête dure
Laliana : J'espère ..
Bouba : Tu dois l'attendre t'as pas le droit d'le lâcher hein
Laliana : C'est facile à dire. Tu sais pas comment c'est dur toi
Bouba : MAIS ARRETE DE TE PLAINDRE PUTAIN !Sur le coup, tellement je ne m'attendais pas à ce qu'il crie, j'ai eu peur et ai sursauté. J'étais pire que choquée, il me dit d'arrêter de me plaindre mais j'ai toute les raisons de me plaindre je trouve.