Partie 18

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C'est vrai que l'arrivée de la mère de Aymen nous avait beaucoup rapprochés et surtout soudés avec Ziad. Jusque là, on était ensemble certes, mais nous n'avions encore rien eu à surmonter ; ni lui ni moi n'avions eu à soutenir l'autre véritablement. Je pense que nous sommes réellement devenu un couple, un vrai à partir de ce moment là.
Nous sommes restés dans cette positions là quelques minutes, puis je me suis redressée et nous nous sommes un peu amusés avec Aymen avant d'aller le mettre au lit. Il riait comme un petit fou, il était tellement beau, tellement heureux ; il ne se doutait même pas une seconde de la situation, il ne se doutait pas que d'ici peu, ses deux parents se battraient devant les tribunaux pour lui. Il était paisible, tellement serin. Si tu savais petit bout, à quel point ton père t'aime et à quel point il serait prêt à tout pour toi. Et si tu savais qu'en ce moment même, il est rongé par le soucis qu'il se fait de te perdre, mais qu'il te le cache derrière ce si grand, ce si magnifique sourire ; qu'il reste tellement fort, uniquement pour toi ..
Nous sommes ensuite allés dans la chambre de Ziad (je vous explique : il y a deux chambres, mais Ziad préfère avoir Aymen avec lui dans sa chambre, il a donc mis le lit du petit dans sa chambre), pour mettre Aymen au lit. Ziad lui a d'abord changé la couche et je me suis allongée aux pieds de son lit, et je l'ai regardé faire. C'est fou comment il est concentré à chaque fois qu'il s'occupe de Aymen, il me fait rêver ce mec ; il est tellement mature et responsable. Il l'a ensuite mis au lit et nous sommes retournés dans le salon. Je suis restée encore un peu avec lui, dans un très grand calme qui est rare lorsque nous sommes ensemble, ce qui confirmait bien qu'il n'était pas dans son assiette, en temps normal il m'aurait martyrisée et tout. Vers 21h, je suis rentrée chez moi après lui avoir dit au revoir.

Je marchais tranquillement dans la rue, nous étions quasiment au mois de mars, il faisait donc assez froid. Mais je marchais doucement histoire de m'aérer un peu l'esprit. Je repensais à Ziad, à quel point il était mal et malheureux juste à l'idée de se dire que son fils allait faire l'objet d'une procédure aussi lourde et sans doute assez longue. Pour ma part, je ne sais absolument pas comment tout ça se passe, même si je fais des études de droit, je n'en suis qu'à ma première année, et surtout, je n'ai pas étudié ce genre de « bataille ». J'avais peur oui, mais je savais pertinemment que Ziad ne laisserait personne lui enlever Aymen, pas même un juge, quitte à partir vivre à l'étranger. M'enfin, ne pensons pas tout de suite à ça, nous ne sommes pas encore à ses extrémités et j'espère sincèrement que nous n'y arriverons pas.
Arrivée chez moi, mon père était devant la télé et ma mère sous la douche ; Neymar n'était apparemment pas là.

Papa : Comment ça se fait que tu rentres à cette heure-ci ?
Laliana : J'étais chez Anissa, désolée
Papa : Ca existe pas le téléphone ?
Laliana : Maman a l'habitude
Papa : J'm'en fous, tu préviens !
Laliana : D'accord, scuse. J'vais dans ma chambre

Je n'avais pas envie de répliquer et m'embrouiller avec lui pour si peu, je n'étais pas d'humeur j'ai assez de soucis comme ça, je suis donc partie dans ma chambre ranger mes affaires et je me suis posée dans mon lit à écouter un peu de musique en attendant que ma mère sorte de la douche pour pouvoir y aller. Je me demandais comment les choses allaient évoluer, je ne vous cache pas que cette période de ma vie était une période de stress, angoisse, de peur du futur. J'étais toujours dans l'ombre un peu, je n'arrivais pas à être pleinement heureuse parce que je ne pouvais rien faire pour aider Ziad a garder son fils, j'étais totalement impuissante, comme tout le monde, et je le vivais très difficilement. Je vous assure une chose : c'est horrible de voir quelqu'un que vous aimez qui souffre et ne pouvoir rien y faire ; mais bon, vous devez sûrement déjà le savoir .. Pour ma part, je le vis tellement mal, que j'en viens même à culpabiliser. Pourquoi ? De quoi ? Bonne question ..
Bref, après un bon quart d'heure à attendre, maman est sortie de la salle de bain et je suis partie prendre ma douche. J'ai pris tout mon temps, je me suis détendue, j'ai essayé de ne pas penser à tous ces problèmes. Après ma douche, j'ai décidé d'appeler Ziad, j'avais envie d'entendre sa voix.

Chronique de Laliana: il n'est pas mon fils mais je prendrai soin de luiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant