A l'entente de ces mots, c'est comme si je venais de me prendre un énorme coup de massue, comme si le ciel me tombait sur la tête d'un coup, sans que je ne m'y sois préparée. Je vous avoue que je n'avez jamais pensé à cette situation, et je me suis sentie tellement bête ; qu'est-ce que je croyais ? Que ça y est, j'avais trouvé ma jolie petite famille et que la vraie mère de Aymen n'allait plus réapparaître, que j'allais vivre heureuse jusqu'à la fin de mes jours ? Je vous jure que sur le coup, je me suis sentie trop naïve, trop conne. Vous pouvez imaginer dans quel état j'étais, car en plus de ça, je me disais que Ziad allait me laisser pour retourner avec elle pour que Aymen puisse avoir ses deux parents près de lui, enfin il y avait tellement de choses qui fusaient dans ma tête qu'il m'est impossible de vous rendre compte de tout. Pourquoi est-ce qu'elle réapparaissait maintenant, alors que tout allait pour le mieux, que j'aimais cet enfant, cet homme ? Et qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ? Elle va récupérer Aymen, l'emmener loin de moi ? De Ziad ? Si elle fait ça, alors Ziad la suivra et je vais me retrouver seule, tout perdre du jour au lendemain. À ce moment là, j'étais à la limite de l'évanouissement, mes jambes tremblaient, les larmes étaient à la limite de couler, j'étais juste paralysée, prise de panique. Je n'ai eu qu'un réflexe : lever les yeux vers Ziad. Il ne bougeait pas, mais je voyais qu'il était pire qu'énervé, il fronçait les sourcils, je voyais sa mâchoire se contracter et ses poings se serrer. Je ne savais ni quoi dire, ni quoi faire. Je pensais plutôt à m'en aller, après tout, je n'ai rien à faire ici je ne suis pas de la famille, je n'ai pas ma place entre eux ; je ne suis rien pour cet enfant. Au même moment, Ziad m'a sortie de mes pensées, j'ai sursauté.Ziad : Lalia monte
Laliana : Quoi ?
Ziad : Prends Aymen et monte
Elle (la mère d'Aymen) : Elle emmène mon fils nul part !
Ziad : Fermes ta gueule c'est pas ton fils ! Fallait y penser avant d'te casser ! Lalia montes !Je n'ai pas cherché à comprendre, ni répondu quoi que ce soit, j'ai pris Aymen dans mes bras et je suis montée telle une fusée. J'étais toujours dans un état de choc, mon corps tremblait encore, mon cœur était à la limite de lâcher, c'était fou l'état dans lequel j'étais. Dans ma tête, tout était fini, j'allais tout perdre, ce n'était plus qu'une question de temps, de minutes plus précisémment.
Une fois dans l'appartement, je me suis assise sur une chaise, toujours avec Aymen dans mes bras et j'ai essayé de me calmer, de reprendre mes esprits. J'ai enlevé le manteau d'Aymen mais j'étais tellement stressée, tellement pas bien que je ne pouvais pas attendre sagement le retour de Ziad. Je faisais les cent pas dans l'appart', je me mettais à la fenêtre pour essayer de voir ou entendre, mais je n'entendais que des cris, que je n'arrivais même pas à comprendre. C'était une sensation horrible, j'avais une boule d'angoisse au plus profond de moi, je tremblais, j'avais chaud et froid à la fois. J'ai essayé de faire passé le temps et m'occuper l'esprit en m'occupant d'Aymen, en faisant à manger, le ménage. Oui oui, j'ai eu le temps de faire un peu de tout puisque Ziad est arrivé un bon moment plus tard. Dès qu'il a franchi le seuil de la porte, je me suis limite jetée sur lui.Laliana : Ziad !
Ziad : ...
Laliana : Tu m'expliques ?
Ziad : Vazi rentre
Laliana : Elle va le récupérer ? Il va se passer quoi maintenant ?
Ziad : Elle va rien récupérer du tout, j'suis un PD moi pour la laisser me prendre mon fils ?
Laliana : Imagine elle va au tribunal et ..
Ziad (me coupant) : Qu'elle y aille j'm'en bat les couilles ! Elle l'a abandonné, c'est MON fils elle c'est une chienne, jamais elle l'aura, j'te le disJe suis restée là, debout face à lui ; j'étais comme figée, et sans que je ne m'aperçoive de rien, j'ai sentis quelque chose de mouillé couler le long de mon visage. J'ai touché avec deux doigts, c'étaient des larmes, j'étais entrain de pleurer sans même le savoir. Ziad s'est approché de moi en me disant de ne pas pleurer et m'a prise dans ses bras, il me serrait fort contre lui. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, je ne me suis pas calmée, au contraire, j'ai pleuré de plus belle, je pense même que je n'ai jamais autant pleuré, jamais aussi fort. Le pire dans tout ça, c'est que je souffrais vraiment, c'est comme si on m'arrachait le cœur ! Et je pleurais encore et toujours, tout en étant incapable de faire cesser ces pleurs et de parler. Ziad me caressait le dos, j'étais vraiment inconsolable, c'était le cas de le dire.