Il m'a fait un bisou sur le front puis je me suis retirée de lui et il s'est assis sur le canapé avec Aymen qui était toujours dans ses bras. Il le regardait, l'examinait plutôt et il était tellement heureux qu'il en avait les yeux rouges, les larmes aux yeux ; mais vous vous doutez bien que par fierté, il a tout fait pour qu'elles ne coulent pas. Je le regardais, à embrasser son fils, rire avec. Aymen souriait comme un petit fou, c'est comme s'il n'avait jamais oublié le visage de son père qui était pourtant parti plusieurs moi ; et dans le fond je suis sûre qu'il ne l'a pas oublié.
Ziad a levé la tête vers moi en me souriant.
Ziad : Il a troop grandit !
Laliana (sourire, larmes aux yeux) : C'est un grand garçon
Ziad : Grâce à toi hein
Laliana : Non
Ziad : Bah si, t'as été là et tu t'es occupé de lui
Je ne lui ai pas répondu et je suis partie m'asseoir contre lui.
Laliana : C'est un rêve ?
Ziad : De ?
Laliana : Que tu sois là
Ziad : Non. J'suis bien là
Laliana : T'es rentré plus tôt ?
Ziad (rire) : Bah ouais la preuve. Pourquoi tu veux pas croire que c'est la réalité wesh ?
Laliana (larmes aux yeux) : Mais parce que depuis le premier jour j'en rêve et là ça arrive et ..
Ziad (sourire) : Oh pleurs pas j'suis vraiment rentré et j'vais plus partir
Laliana : J'veux un bisou
Ziad : Petit enfant
Il m'a déposé un tout petit bisou sur mes lèvres et un autre sur mon front. Il a ensuite reposé Aymen par terre et l'a longuement regardé marcher, c'était la première fois qu'il le voyait marcher seul comme un grand et il était vraiment fier. Je lui ai ensuite demander de tout me raconter de son « séjour » en prison, et de m'expliquer pourquoi il est sortit avant etc.
Il m'a dit de poser ma tête sur ses jambes, qu'il allait m'expliquer ; c'est donc ce que j'ai fait.
Ziad : C'était dur dur. Déjà dans ma cellule avec moi y'avait un mec trop chelou mon frère ! C'était un grand renoi avec des nattes la longues et tout ! Il avait une tête de sadique et il parlait jamais.
Laliana : Il te faisait peur ?
Ziad : Même pas. Il avait pas une tête sadique méchante. C'était une tête sadique renfermée ; genre timide chelou.
Laliana (rire) : T'es bizarre toi, sadique c'est sadique, point
Ziad (rire) : Chuut écoute aussi. Donc lui il était chelou, la bouffe elle était dégueulasse !
Laliana (sourire) : J'vois ça vu le poids que t'as perdu
Ziad : Toi aussi t'as maigri et t'avais pas ma bouffe dégueux
Laliana : Moi c'est parce que c'était vraiment dur ..
Ziad : T'allais pas bien hein ?
Laliana (larmes aux yeux) : Non
Ziad : J'le savais même si tu disais le contraire quand tu venais me voir
Laliana : J'allais pas bien parce que tu manquais et parce que j'avais peur de pleins de trucs ; et puis j'suis tellement fatiguée t'as pas idée
Ziad : C'est de ma faute mais wallah hein j'suis désolé d't'avoir fait subir tout ça j'voulais pas. J'ai pas pensé aux conséquences j'ai pas réfléchi
Laliana : C'est finit maintenant ?
Ziad : Ouais
Laliana : Tu promets de plus repartir ?
Ziad : Promis
Je me suis relevée et je lui ai fait un très très gros câlin. Je ne peux même pas vous décrire tout ce que j'ai ressenti à ce moment là ; j'étais soulagée, heureuse, je revivais en quelque sorte. C'est comme s'il avait détruit tous mes problèmes et tout mon mal être par sa simple présence.
Bref, Ziad m'a expliqué qu'il était sortit plus tôt pour « bonne conduite » et qu'il avait le bracelet électronique jusqu'en février, date à laquelle il aurait du sortir. En fait, je pense qu'étant donné que le « crime » qu'il avait commis n'étais pas si terrible que ça, ils l'ont laissé sortir plus tôt ; et ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre bien au contraire. Je disais donc, il est sortit plus tôt et c'est Bouba qui est allé le chercher. J'avoue que quand il m'a dit ça, j'ai eu un peu peur parce que Bouba avait dit qu'il voulait avouer à Ziad qu'il me « kiffait ».
Laliana : Et quoi de neuf alors ?
Ziad : Quoi quoi de neuf ?
Laliana : Bah Bouba
Ziad : Bah rien, pourquoi ? Tu l'as pas vu ces derniers temps ?
Laliana : Euh .. Bah un peu
Ziad (fronçant les sourcils) : Même si j'suis parti quelques temps j'te connais encore et j'sais à y'a un problème
Laliana (rire nerveux) : Non mais rien du tout, tu t'fais des films. J'l'ai vu un peu c'est tout
Ziad : J'l'appelle ?
Laliana : Pourquoi faire ?
Ziad : Bah pour lui demander c'est quoi le problème
Laliana : Mais y'a aucun problème
Ziad : Ok
