Le cœur ou la raison

10°

L.A-06/15
▪️
"Mon triste passé me submerge.
Il se dresse devant moi,
à chaque fois que j'essaie d'avancer"

Emma

Déjà plusieurs heures que je me tue au travail. Autant dire que tout le monde c'est passer le mot pour subir une chirurgie aujourd'hui. Les accidents de voiture, de vélo et même de quelconques sports nautiques se multiplient. J'imagine que cette belle journée chaude en est pour quelques chose. Malgré mon statue de "stagiaire", je dois tout de même avoir un bon rendement et une concentration hors pair ce qui est plus ou moins facile en ce moment. Je suis exténué. Mon rythme de vie ne me permet que très peu de repos entre l'université ,mon stage , mon "emploie" et ma vie personnelle.. Les heures de sommeil sont au minimums.

  -  Il y a quelque chose qui ne va pas Emma? m'interroge Samantha

  -  Oui ça va, un peu de fatigue je crois, soufflé-je en affichant un sourire forcé.

Pour la première fois depuis mon arrivé dans cette établissements, j'ai dû arrêter ma pratique. Samantha et moi sortons de la pièce de la chirurgie en laissant le travail au médecin pour cause de mes tremblements trop intenses.

  -  Tu tremble encore Em, tu es sûre que tu es okay? M'interroge Samantha d'un air inquiet.

  -  Oui je suis certaine c'est seulement le manque de sommeil, je répond de façon peu convaincante.

   -  Il y aurait pas un lien avec le petit boucle qui à volé ton cœur par hasard? Me demande-t-elle en rigolant

  -  Voler le cœur tu en mets un peu trop, je crois, dis-je rapidement.

J'apprécie Harry, mais de là, à prétendre que je suis folle amoureuse...

Samantha a dû remarquer mon silence et mon manque de fatigue épouvantable donc elle conclut notre conversation rapidement.

  -  Pourquoi tu ne prends pas un peu de temps pour toi? Je peux même prendre tes deux prochains chiffres donc tu pourrais reprendre un peu de sommeil, m'offre Samantha, tu es tellement blâme et cerné et les tremblements qui t'empêchent de t'exercer convenablement.. Il serai temps de prendre une pause, me suggère-t-elle.

  -  Merci pour ton offre mais ça devrait aller, je crois que je peux quand même rester ici malgré mon manque de sommeil, je vais aller vérifier, toute à l'heure, le résultat de mes prélèvements sanguins. Ils doivent être arrivé, donc je vais aller voir Rose plus tard. D'après moi, je dois faire un peu d'anémie ou quelques choses du genre, après quelque temps de réflexion, ma sinusite doit être mal guérie, j'ai souvent mal a la tête, ajouté-je.

Rose est une infirmière du département. C'est elle qui reçoit la majorité des résultats. Puisque je ne suis pas à mon meilleur depuis quelques jours j'ai fait devancée mes examens annuels en commencent par les test sanguin.

Mon amie en face de moi acquiesce seulement puis elle s'éloigne vers la salle d'opération. Juste avant qu'elle franchisse la porte, je l'arrête.

  -  Attend Sam, je vais prendre ma journée demain mais seulement demain, je finis par céder, elle m'affiche un sourire triomphant.

  -  Très bonne décision ma chérie, affirme-t-elle en s'éloignant, à plus!

Je salut mon amie en lui offrant un signe de main.

Je m'avance du pas lourd vers Rose, j'ai définitivement besoin d'une pause. Après avoir attendu plusieurs minutes qu'elle se libère, elle me regarde en m'incitant à parler.

  -  Salut Rose auriez-vous reçu mes résultat sanguin?

-  Attends une petite minute, je termine mon rapport et t'apporte ça. Je crois que ça met glissé sous le nez ce matin.

Je m'assois quelque instant sur une chaise adjacente au poste infirmier. Malgré le plastique dure et froid, je parviens m'assoupir.

  -  Emma, répète la vieille dame à plusieurs reprises pour me sortir de mon sommeil léger, tiens les voilà.

Elle me tend deux feuilles maintenues ensemble grâce à une agrafe.

  -  Merci, dis-je en souriant tout en me levant de la chaise.

Je débute la lecture des résultats en marchant vers ma voiture bousculant un homme au passage ce qui fait tomber mes feuilles du même coup.

  -  Désoler, lancé-je sans même lui apporter le moindre regard.

Je suis beaucoup trop pressé à ramasser ses putain de feuilles, rentrer, fermer mon téléphone et dormir sans compter le nombre d'heure qui me reste avant d'être tirer de mon sommeil par cette foutue alarme. J'entame la deuxième page qui contient les analyse de ma santé actuel. Je m'arrête soudainement à la vue de ma lecture.

  -  Impossible, dis-je à haute voix.

Figée sur place, je n'arrive pas à croire ce qui m'arrive. Les antibiotiques !  J'ai oublié ce détail...

Putain de merde.

[...]

Le pire, ce fut ma première pensée, avant même qu'une foule de question me traverse l'esprit, j'ai eu peur. Terriblement peur. Je suis seule, si seule. Il n'y a personne auquel je peux réellement avoir confiance.

Ensuite, après la peur, il y a la terreur ; tout s'est mit à tourner autour de moi, au point où j'ai dû m'assoir là, a côté de ma voiture, dans le stationnement de l'hôpital. La tête appuyé contre mes genoux, j'essaie de me ressaisir. Lentement je sens mon cœur reprendre un battement quasi normal et le sang reprendre une circulation normale.

Péniblement, je me suis remise debout, en espérant que personne ne m'ait vue. Mais,il n'y avait personne. Le stationnement des employés était aussi vide que lorsque je suis arrivé au petit matin.

Je n'ai personne, personne à qui me confier sur ma peur et mon désarroi. Et la pour une des premières fois depuis un long moment, il me manque, terriblement. Je voudrais tant qu'il soit là.

Mes émotions viennent comme des vagues, passant de la peur à l'horreur ou à la colère. De la colère contre celle qui m'a laissé avoir mal, contre celui qui m'a fait mal et contre celui qui n'a rien vue. Celui à qui j'ai tout caché, mais qu'une infime partie de moi aurait voulu qu'il voit.

Et brusquement, tout se met à tourbillonner, les souvenirs remontent à la surface et s'enroulent autour de moi. Des scènes, des voix et des sensations. Mon triste passé me submerge. Il se dresse devant moi, à chaque fois que j'essaie d'avancer, il courbe mon chemin de façon à ce que ma route ce complique.

Et voilà que mon présent me terrifie.

▪️