L.A-03/16
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"Emma, il n'a pas seulement joué à touche pipi avec toi"Emma
Aujourd'hui, je dois me rendre au chevet de ma mère. Après avoir contacté Dylan, nous avons passé une journée complète ensembles à discuter, à rire et à pleurer. Nous avons parlé longuement d'Isaac, je lui ai raconté les détails en lien avec son décès et j'avoue que ça m'a fait un bien fou. C'est la première fois que je me confie à ce sujet de façon aussi intense. Dylan m'a parlé en détail de l'état de santé de ma mère, son combat contre le cancer, sa rémission et sa rechute. Il m'a aussi expliqué que c'est jours était comptés, mais ce matin, on ne parle plus de jours, mais bien d'heure.
Normalement, je devrais être anéanti, mais rien. Je ne sais pas si ça s'explique par le fait qu'elle m'a fait vivre un enfer durant toute m'a foutu vie ou encore, peut-être que le chagrin que j'ai ressenti quand j'ai perdu Isaac est tellement intense, que le reste passe comme une banalité, à mes yeux.
Trouver le courage d'entrer dans la chambre où repose ma mère malade, c'est trop pour moi. Je suis incapable d'accompagner dans la mort une personne, pour qui, j'éprouve tant de rancœur. Mon frère m'a raconté ce qu'elle lui a dit la journée avant qu'elle ne sombre dans un profond sommeil. Ma mère ne souhaitait qu'une seule chose, elle désirait plus que tout que mon frère réussisse à reprendre contact avec moi, elle l'a supplié, m'a-t-il raconté.
Le dernier souvenir que j'ai de nous trois ensembles, est celui d'un soir de décembre, un peu avant le jour de Noël. Nous étions chez ma mère et une chicane a éclaté entre elle et moi. Frank, avait traité ma mère de chienne avant de se tourner vers moi et de me lancer un truc comme quoi j'étais son portrait tout craché. Ce qui na rien d'étonnant, j'ai refusé qu'il me tripote quelques heures avant et je suppose que sa frustration sexuelle a pris le dessus sur ça raison.
Il s'était ensuite tourné vers mon frère et sans aucun scrupule, il lui avait dit, avec son éternel sourire d'hypocrite, qu'il n'était sûrement pas de la même portée que moi puisqu'il était le seul sur qui il ne s'était pas frotté. Mon frère lui a foutu un de ses coups en plein visage et ma mère nous a ensuite foutus à la porte. Vous voyez le genre de mère.
Dylan a toujours eu des doutes au sujet de Franck, il se doutait qu'il avait les mains baladeuses, mais il n'a aucune idée de ce que cet homme m'a fait endurer, et c'est bien comme ça.
Par contre, elle, elle savait. Je crois que c'est ce qui me fait le plus mal, encore plus que les gestes. Ma mère a d'abord fermé les yeux pour finalement me servir comme on offre un dîner.
- Ce serait bien de rester auprès d'elle, mademoiselle, me lance un homme en fixant la petite fenêtre de la porte de la chambre, sa respiration a changé au courant des dernières heures, je ne peux pas vous dire combien de temps, mais ce n'est plus qu'une question d'heure, vous devriez rentrer la voir, me suggère gentiment le jeune infirmier, elle a ouvert les yeux un bref instant hier et j'ai vu dans son regard que la fin était proche.
- Je ne... je ne préfère pas, dis-je gêner, gêné d'avouer que j'hésite à rendre visite à ma mère mourante.
- J'ai discuté avec votre mère avant qu'elle ne sombre dans un profond sommeil, elle m'a dit qu'elle éprouve d'énorme regret, particulièrement face à vous, m'explique-t-il, elle en souffre beaucoup.
- Vous n'avez pas la moindre idée du nombre de fois où j'ai failli y laisser ma peau, alors sa souffrance à deux balles, j'en ai plutôt rien à foutre, oui, encore l'évitement, mais cette fois, je l'assume, ma mère n'a jamais éprouvé le moindre regret dans sa vie, dis-je froidement, et comment savez-vous que je suis sa fille.
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Le cœur ou la raison
FanfictionLes gens heureux n'ont pas d'histoire à raconter, tout le monde le sait.