54°

138 29 56
                                    

L.A-02/16
▪️
"Des rires mêlés de larmes,
des mouchoirs étalés un peu partout sur la table
et des verres vides"

Emma

Le calme, voilà la seule chose que j'ai besoin en ce moment. Nous avons enfin quitté cette hôpital où j'ai tout laissé derrière moi ; les fleurs, les cartes, les vêtements et mon enfant. Une dame a pris soin de faire une petite boîte contenant plusieurs petits souvenirs d'Issac, il y a entre autre une petite mèche de ses cheveux, une empreinte d'un pied, ses bracelets d'hôpital et plusieurs photos. Des souvenirs encore trop lourds pour être regardé, peut-être qu'un jour, je serais en mesure de le faire.

  -  Emma je... je sais que ce n'est pas facile d'aborder le sujet, mais il faut en parler, insiste Niall.

  -  Laisse-moi quelques minutes...

  -  D'accord, je vais être au salon, m'informe-t-il.

Je réponds d'un simple sourire forcé, avant de replonger mon regard dans le vide.

Un silence pesant s'est installé à l'instant où je me suis assise à ses côtés. C'est mon téléphone, signalant un message qui met fin à ce malaise. Depuis quelques jours, je préfère les ignorer, mais cette fois-ci, je regarde sans attendre et ainsi alléger l'atmosphère.

~~De Liam~~
Il faudrait que tu lui répondes,
il se fait beaucoup de soucis.
Prends soin de toi X

  -  Dis-lui de ne pas s'inquiéter, je ne pique pas les copines des autres...

  -  Les derniers jours ont été très difficile, alors, c'est trop demandé d'éviter les disputes, l'imploré-je.

  -  Ce n'est pas mon intention, affirme-t-il.

  -  Je vais aller chez Samantha, elle va passer me chercher en fin de journée, déclaré-je.

  -  Tu ne retournes pas chez lui, demande-t-il stupéfait.

  -  Pas pour le moment.

  -  Tu peux rester ici, suggère-t-il d'une voix hésitante, enfin, si tu veux.

  -  J'apprécie ton offre, mais je préfère pas, j'ai besoin de me retrouver, avoué-je.

  -  De quelle façon, tu...,vois les choses, me demande-t-il nerveusement.

Parler d'Isaac est douloureux, mais discuter des funérailles c'est atroce. Je n'ai pas envie d'en entendre parler et encore moins d'en parler, mais je ne peux pas laisser mon petit trésor à la morgue de l'hôpital une éternité. Il mérite d'être honoré et de se reposer dans les plus belles conditions possibles.

  -  J'aimerais qu'il soit incinéré, dis-je, et je n'ai pas la force d'aller choisir l'urne et la photo, tu sais tout ces trucs, soufflé-je, tu voudrais t'en occuper.

  -  D'accord, je vais le faire, répond-t-il sans hésiter.

  - T'es sûr, t'as ton mot à dire toi aussi, le rassuré-je.

Le cœur ou la raisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant