jeux dangereux

#65

Il me fait monter dans sa voiture car je suis trempée et morte de froid. Lui, armé d'une lampe torche s'hasarde à aller voir dans quel état est ma caisse.

L'odeur autour de moi me rappelle tant de souvenir. Son parfum empli de nouveau mes narines et cela m'apaise un peu.

Quand il revient, il me tend mon sac à main.

- elle est foutue .. Jsuis étonnée que tu n'est rien vu l'état de ta caisse. On devrai aller à l'hôpital.

- oh non pas la bas ! Jvais bien je t'assure jsuis juste un peu sous le choc mais ça va.

- comme tu veux ...

Il démarre après m'avoir dévisagée et prend la route de chez lui.

- qu'est-ce qu'il c'est passé ?

- je sais pas .. J'devais rouler trop vite et ... Et j'ai plus pensé au virage. Avec la pluie, la nuit ...

- ouai, et justement, qu'est ce que tu faisais ici en plein milieu de la nuit ?

- je rentrai ...

- j'me doute merci. Mais c'est pas ton genre de rouler à vive allure.

- j'étais fatiguée ....

Je m'attend à répondre aux autres de ses questions mais il n'en posera plus. Il roule juste qu'à chez lui, et j'ai un mal de chien à descendre seule. J'ai tellement mal partout.

Il m'aide jusqu'à la salle bain, où il me retire ma veste trempée. Puis il dégage mes cheveux collés sur mon visage. Ses yeux sont toujours aussi envoûtant. Il m'inspecte et me fais remarqué le bleu sur ma joue.

- j'ai dû me cogner sur la vitre dans la voiture.

-  oui .. Mais ça aurait été sur ta joue gauche si c'était ça  ...

Sa voix reste calme et très douce. Ses yeux s'arrêtent sur mes genoux meurtris par les graviers et la panique s'empare de moi. Je ne veux pas lui raconter ma soirée en détail, je suis trop soulagé de le retrouver un peu et pour le moment, rien ne dois gâcher ça.

Il hoche la tête, dépité et part allumer la douche. Je me regarde dans la glace et me fait peur.

En plus d'avoir mon maquillage étalé grossièrement sur mon visage, je suis couverte de sang mêlé à la boue. Je suis trop concentrer sur mon reflet pour me rendre compte qu'il me regarde lui aussi. Je balaye d'un geste rapide de la main la buée qui commence à rendre le miroir opaque. Je lui demande alors de m'aider à enlever la fermeture éclair de ma robe, je lui tourne le dos et la laisse ensuite tomber sur mes chevilles. Puis sans gêne, je vire mes dessous degueulasses eux aussi et vais sous la douche.

L'eau chaude me fais du bien, au début  ...

- heu... je .. reviens.

La porte se ferme derrière lui. Enfin seule .... Je grimace et le force à tenir mes larmes, ce n'est pas le moment de craquer.

Mes genoux me font horriblement mal mais je me force à les frotter pour y enlever la terre incrusté dans les plaies. J'ai mal partout en fait, pas un de mes membres n'est épargné.

Quand je passe la main entre mes cuisses, le visage de ce connard me reviens aussitôt. Cette fois je ne tiens plus .. Je pleure mais ça ne me soulage pas. Je me dégoûte...

- ça va ?

Putain .... Je me contente d'un "oui" agacé qui est censé lui faire comprendre de laisser tomber.

- j'ai entendu .... enfin je t'ai entendu et ... laisse tomber, jte laisse te doucher.

Sa voix est si hésitante, si touchante, loin de cette assurance qui est la sienne en temps normal. Je m'en veux d'avoir été si sèche alors qu'il est le seul qui se soucis encore de moi.

- reste ..

Je le vois à travers le rideau de la douche, du moins celui ci est trop épais pour que je puisse distinguer Daevon distinctement mais j'arrive à deviner sa silhouette.

Après une hésitation il va s'assoir sur une chaise au bout de la pièce. Les jambes écartées, ses coudes sur ceux ci, il fixe le rideau qui nous sépare. Il ne dis toujours rien et cela m'inquiète. Daevon est plutôt du genre à me saouler avec ses questions, du moins il l'a toujours fait, mais pas cette fois ....

Finalement ce n'est pas plus mal car je ne me vois pas lui raconter ma soirée. Je veux juste le retrouver comme si nous ne nous étions jamais quitté, comme si nous nous aimions comme avant, et demain est un autre jour. Ce soir je ne veux plus penser à rien, juste à lui.

Je sors de la douche et cherche une serviette des yeux. Daevon m'en tend une et je remarque à quel point le fait d'être nue devant lui le déstabilise.

- c'est pas comme si tu le m'avais jamais vue comme ça.

- j't'ai jamais vu comme ça non .. Avant tu te serai caché, ou tu aurai hurlé pour que je sorte.

- tout ça n'est plus si important ..

J'hausse les épaules, m'enroule dans la serviette et retourne au miroir.

- t'as changé .. Et pas que physiquement. Je sais pas si c'est bien ou pas ..

- je ne le sais pas non plus... Je dis ces mots en me regardant .. Oui j'ai changé mais suis je plus ou moins heureuse ?

Voyant la tristesse dans mes yeux il me prend dans ses bras un moment. Puis après s'être occupé de moi, et de mes blessures, pour une fois les rôles sont inversés, je lui demande pour dormir avec lui, je veux lui faire comprendre que s'en ai fini pour moi de le repousser.

Il me souris et nous allons nous coucher.