Vingtième étage.

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-tu ne seras pas toujours là-

On m'a annoncé qu'il ne reviendrait pas. Qu'il était parti. Qu'il était mort.J'ai du le laisser par terre, allongé sur le sol. Pas un brin d'humanité ne m'a effleuré l'esprit lorsque je l'ai vu. Et puis il y a cet autre homme qui est venu me récupérer et que j'avais déjà rencontré auparavant. Parce-que les rencontres que nous faisons au cour de cette vie minable ne sont pas tout à fait innocentes, j'ai cette image gravée dans le fond de ma tête, de cet homme de main étendu au sol, parce-que c'est tout ce qu'il me reste pour me rappeler encore une fois que la vie n'est pas ce qu'elle semble être. Je veux dire par là qu'à partir d'un certain âge on commence à s'habituer au fait que la vie n'est pas composée que de rencontres innocentes et de gentilles personnes. Mais parfois on essaie tout de même de se convaincre qu'il y a peut-être une part d'humanité dans une petite partie de la société. Et que cette infime partie de bonnes personnes est de notre côté. Lui par exemple, ne se serait jamais retrouvé dans cette situation s'il avait eu un brin d'humanité dans sa minable vie. Cet homme étendu là par terre, je ne le connais pas, mais je le hais déjà, parce-qu'il aurait pu écourter la vie de mon frère et la mienne par la même occasion. Parce-qu'à cause de lui et surtout à cause de la personne pour qui il travaille, j'ai du voir la réalité en face et me souvenir de certaines choses que j'aurai préféré oublier à jamais.

Lorsque la porte de la salle de bain fut ouverte et que j'ai du balancer tout ce qui me passait sous la main sur un type que je pensais être un agresseur, j'ai vu ma pauvre et minable vie défiler. Ça n'a pas duré longtemps parce-que je n'ai pas vraiment de vie. Ni maintenant, ni dans le futur, parce-que je n'ai pas d'avenir non plus. J'étais si terrifiée que j'ai pensé qu'il valait mieux qu'il m'achève maintenant plutôt que d'attendre plus longtemps. En réalité je me disais ça pour me rassurer en quelque sorte, plus vite c'était fini, et moins de temps j'aurais à stresser. En vérité, j'étais terrorisée rien qu'à l'idée de mourir. La tête entre mes deux bras, mes mains autour de mes jambes, j'essayais de me protéger le plus possible. Comme si ça allait marcher. Mais des bras différents de ceux d'un meurtrier vinrent se déposer autour de moi. Ils se voulaient rassurants et familiers. Comme protecteurs. Les bras de cette personne encore inconnue (car je n'ai pas osé lever la tête pour regarder celui que je croyais être l'assassin de mon frère) m'entouraient si fort que j'aurai pu exploser entre ses muscles. J'ai fini par regarder la vérité en face. Et c'était lui, le brun. C'était Zayn.

Il a tué mon frère, alors c'est ça ? On accueille quelqu'un en auto-stop, qui galère, pour qu'il vienne mettre fin à nos vies après. Un mouvement de recul me pris, et des larmes chaudes me montèrent aux yeux. Je me saisis de la première chose à ma gauche, et j'ai crié de toutes mes forces parce-que c'est tout ce qu'il me restait à faire avant de mourir. Malheureusement pour moi je ne réussis à attraper qu'une fleur de douche. Évidemment que ce que je faisais était ridicule j'imagine, car le garçon se mit à rigoler. Sérieusement ? Il rigole en plus cet abruti, comme si c'était drôle. Mes forces se sont décuplées et voyant que je ne rigolais pas, il se saisit de mes bras avant de me dire sèchement :

Zayn- On doit y aller. Ne t'en fais ce n'est pas ce que tu crois. On y va.

Ce n'est pas ce que je crois ? Ah si si j'ai bien compris: tu as abattu mon frère et tu comptes m'emporter autre part, il va me faire du mal, me violer peut-être. A ces pensées mon cœur s'est mit à se serrer, mes bras à s'engourdir, et ma tête à tourner. J'ai fini par sentir mon corps partir. Puis se soulever, et de temps en temps j'ouvrais les yeux afin de lutter contre ce qu'il venait de m'arriver, mais c'était bien trop fort pour moi. Je ne veux pas finir portée disparue comme toutes ces filles que l'on ne retrouvera jamais, elles doivent sûrement être entrain de se faire violer ou peut-être qu'elles sont mortes aujourd'hui. Et je ne veux pas de ça. Pas encore.

Voilà ce qu'il s'est passé en tout point, on a frôlé la mort tous les deux, Liam et moi. Et Zayn a sauvé mon frère et je le remercie finalement. Quoi que ce n'était pas le premier sentiment qui m'était venu à l'esprit lorsque je l'avais vu dans cette salle de bain. Parce-qu'après m'être cachée et enfermée dans cette pièce, Liam était sorti muni d'un couteau. En sortant un homme l'attendait un flingue à la main. Il était envoyé par mon père, et voulait « récupérer » ce qui lui appartenait. Ce qui lui appartenait c'était moi bien évidemment, comme si j'étais son objet. L'objet de ses désirs, oui ça j'en suis sûre, mais sûrement pas des miens. Je vous passe les détails de la bagarre, Liam a juste la lèvre fendue et le poignet ouvert. L'autre est mort. Ce salaud pointait son arme sur mon frère tout en jubilant sur le fait que dans quelques minutes il allait me faire ce qu'il voulait. C'était sans compter sur le fait que Zayn était là, je ne sais pas trop pour quelle raison d'ailleurs, et il a fait ce qui lui semblait être la bonne solution. Il s'est battu avec lui et a fait en sorte que l'homme de main se tue avec son propre flingue, et ça n'a pas trop l'air de le choquer plus que ça.

Zayn nous a ordonné de partir d'ici, et il va nous héberger deux-trois jours. C'est sincèrement pas de chance quand je pense à toute la nourriture que Liam venait de ramener on va devoir tout ressortir en vitesse ou laisser la majeure partie d'ici dans les placards. Moi qui avait faim, c'est vraiment pas de bol. On l'avait suivit parce-que de toutes façons nous n'avions nul part où aller. Liam tentait désespérément de porter nos valises, mais avec son poignet c'était pas trop ça. Pour être complètement honnête, j'étais pas trop en état de tout analyser comme à mon habitude. Je dois dire que j'étais un peu trop choquée pour faire quoi que soit. Et ça m'a valu quelques absences par moment.

"tu cesseras d'être déçu quand tu auras cessé d'espérer" -Guillaume Musso.

Don't forget | Zayn MalikOù les histoires vivent. Découvrez maintenant