Vingt-cinquième etage.

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-chaque personne que l'on s'autorise à aimer est une personne que l'on prend le risque de perdre-

[Pdv: Zayn]

Ça doit faire maintenant une heure qu'elle dort. Elle est si jolie, même lorsqu'elle est inactive. Comme maintenant. Je n'ai pas l'impression qu'elle soit si rebelle que ce qu'elle essaye de nous faire croire, mais c'est ce qui la rend spéciale. Elle ressemble à un bébé, un joli bébé même.
Je l'observe depuis l'extérieur de la pièce derrière sa porte, elle l'a laissé entre-ouverte et je peux voir sa tête ainsi que le haut de son corps. Elle est si calme, et c'est le seul moment où elle a la possibilité de tout évacuer. Ce ne doit pas être facile d'être dans sa situation, même si malgré tout je fais un peu partie de cette "situation".

Liam et May ne sont toujours pas rentrés et il est une heure du matin, je ne devrais pas m'inquiéter pour ces deux là, je ne connais pas Liam plus que ça, et puis finalement lorsqu'il n'est pas là je peux observer sa sœur en toute tranquillité. Des fois je me rends compte à m'entendre que c'est quand même un peu flippant ce que je suis entrain de faire là.. Passons.

J'envoies quand même un texto à May, pour au moins faire preuve de courtoisie et de politesse afin de voir combien de temps il me reste pour admirer la jolie Carrie.

"A: May

De Zayn: Vous en avez encore pour longtemps ?

A 1:02"

Lorsque je clique sur le bouton "envoyer", Carrie gémit dans son sommeil. Je crois bien qu'elle pleure. C'est assez inquiétant, si elle ne se repose pas elle ne pourra jamais survivre à la journée de demain. Le volume de ses gémissements augmente au fur et à mesure et je peux distinguer quelques mots pas tout à fait clairs. Elle est perturbée et ça se voit rien qu'à la façon dont elle dort.
Elle est recroquevillée sur elle-même, la tête entre les épaules, et les bras entourant ses jambes repliées sous son menton.
Au vu de son attitude, je décide de ne plus l'observer de l'extérieur de la chambre et de rentrer au cas où ça dégénérerait. Je m'assois par terre, et au bout de quelques minutes, elle prononce une phrase complète et claire avant de pousser un cri strident qui en aurait fait peur à plus d'un. Je dois avouer que ça ne me rassure pas trop. Je me jette au bout du matelas avant même qu'elle ne se relève brusquement. Elle arrache des cris, des pleurs, des gestes violents, des injures et je me saisis de ses épaules pour la contrôler mais elle essaye de me repousser avec toute sa force. C'est que quand elle veut, elle peut celle-là. Je pense qu'elle hallucine, c'est clair.

Me confondre avec son père c'est assez gênant. Je passe ma main sur son front, essuie ses larmes avec mon pouce et prononce son prénom plusieurs fois.

Zayn- Carrie. Carrie... Carrie. Je suis là, Carrie.

Elle finit par ouvrir les yeux pour de bon et lorsqu'elle réalise enfin qui je suis elle continue de pleurer. Cette fois-ci je pense que c'est à moitié du soulagement et l'autre moitié de la crainte. Elle dépose sa tête sur mon torse juste couvert par mon fin débardeur, et je pose ma main sur sa tête avant de lui caresser l'arrière de son crâne, lentement. Elle n'arrête pas de pleurer, et je parie qu'au réveil elle ne s'en rappellera même plus. J'essaie de la rassurer avec quelques mots avant de lui demander si elle sait où elle est et avec qui. Ses réponses sont à peu près correctes et je pense qu'elle est semi-consciente. Ou demi-inconsciente. Tout dépend de comment on voit le verre: à moitié vide ou à moitié plein.

Elle se mit à chuchoter mon prénom sans cesse, de plus en plus vite mais sur le même ton livide. Parfois je ressens un peu de peine à son égard, et c'est le cas en ce moment précis. Pour le changer les idées, je jette un coup d'œil à mon téléphone avant de voir que May m'a répondu.

"A : Zayn

De May : On en a pour à peu près trois heures encore, pourquoi y a un problème ?

A 1:11

De Zayn:

A May: Non aucun.

A 1:12"

Alors que mes yeux se reposent sur Carrie elle se relève et me fixe à son tour. Elle s'assoit en face de moi, les bras croisés, son regard est maintenant planté dans le mien. Cette fille me fait un drôle d'effet, d'habitude c'est mon jeu, mon avantage, c'est ma façon de lui foutre la pression. Je n'ai pas idée du nombre de minutes où nous sommes restés comme cela, dans cette position, mais ça a duré une éternité. Elle a finit par s'agenouiller sans me quitter des yeux, sans un mot, l'air pâle, livide mais les yeux d'une couleur que je peux percevoir même dans la nuit. La fenêtre postée à droite nous éclaire légèrement.
Et alors que je détourne le regard vers celle-ci, admirant le ciel de pleine lune, je réfléchis et je ne comprends toujours pas l'emprise qu'elle a sur moi. C'est à moi d'avoir de l'emprise sur elle. Comme à chacune des fois où j'ai rencontré quelqu'un qui m'était inconnu, j'ai contrôlé la situation. Et ce, dès le départ.
Alors que je m'apprête à recommencer ce jeu de regard que nous aimons tant, parce-qu'il n'y a pas de raison que ce soit elle qui décide, une main se saisit de mon menton et me tourne la tête brusquement.

C'est Carrie agenouillée plus près de moi, ses genoux sont collés aux miens. Je peux lire sur ses lèvres qu'elle me remercie. Dans une pulsion étrangement incontrôlable, je n'ai pas plantée mes yeux dans les siens en retour.
Non. Je l'ai embrassé, délicatement pour suivre le ton de sa voix et rester dans la douceur et la mélancolie, au clair de lune. Comme sur un air de piano, tout était devenu si délicat.
Un sourire se décroche de ses lèvres collées contre les miennes et avant même que je puisse dire qu'elle chose elle se mit à rire. Elle s'arrête net et m'embrasse à son tour.
Mes lèvres sont restées collées aux siennes pendant près de vingt secondes, (oui j'ai compté) et lorsque je regarde mon téléphone il est une heure et demi du matin.

J'ai fini par m'allonger à ses côtés, sur ce matelas qui lui sert de lit de « luxe », quand j'y pense elle mérite tellement mieux. Elle a fini par se rendormir une nouvelle fois, et puis... rien d'autre. Ça me suffit pour le moment je dois dire, j'ai réussi à la calmer, à me calmer par la même occasion et elle a finit sa nuit c'est tout ce qui compte.
J'ai pu l'observer les six heures suivantes, et j'ai même entendu May et Liam rentrer. Ouais, je n'ai même pas dormi de la nuit. En fait je n'ai même pas osé fermer l'oeil de peur que ça recommence.

« Vous vous souvenez de votre enfance à l'époque où vous croyiez aux contes de fées ? » - G's A.

Don't forget | Zayn MalikOù les histoires vivent. Découvrez maintenant