Don't forget | Zayn Malik

Septième étage.

-faire la vie pour donner la mort, voilà quelque chose d'égoïste-

Contre toute attente je gobais absolument tous ses mots. Un par un, comme une piètre adolescente devant un bel homme. Comme une groupie devant un boysband. J'étais resté stoïque, la bouche grand ouverte. En vérité on s'en fout de sa définition "d'antipathique", j'incarne la définition en elle-même de toutes façons. Mais le plus choquant dans tout ça, lorsqu'il parlait, ce n'était pas ses paroles non. Le plus choquant, c'est que ses lèvres étaient si charnues, avec une courbe si parfaite, l'arc de cupidon est tellement bien placé, et oh... Calme-toi Carrie. Défragilise-toi un peu. Oh mon dieu, et sa barbe. Sa barbe s'il vous plaît. Elle est tellement belle que j'ai envie de la toucher, de la gratter, et de l'embrasser même. Je n'irais pas jusque-là d'accord, enfin bon. Carrie ressaisis-toi. Comment j'en suis arrivé là ? Comment en si peu de temps j'ai pu changer si vite d'avis sur lui ? En fait, voici toute l'histoire, ce qu'il s'est réellement passé...

Nous voilà à moins de quelques kilomètres de Bradford. Je me suis tourné vers la fenêtre de la voiture il y a maintenant de cela plus d'une heure, et j'entends soudainement ricaner Lana. J'ai compris son manège, je sais qu'elle se moque de moi. Je me suis tournée vers la fenêtre parce-que ce Zayn à arrêté de parler avec Liam, et ça devenait gênant de le regarder de cette manière sans avoir une réelle excuse. Quand il parlait je pouvais faire croire aux autres que je le regardais juste parce-qu'il parlait justement. Faire croire que ce qu'il disait m'intéressait. Mais c'est louche de fixer quelqu'un s'il ne fait rien de spécial, non ? Liam quant à lui est complètement à la ramasse, comme d'habitude. Et pour dire vrai, il a une excuse valable lorsque l'on sait que l'on a pas dormi de la nuit. Tous les quatres. Les deux de devant ont échangés leur place au milieu de la nuit, mais rien de spécial n'est encore arrivé pour nous, les gens à l'arrière. Jusque maintenant.

Liam allume une clope, et c'est ma faiblesse. Je ressens la même sensation quand il l'allume que lorsque j'ai fixé les lèvres du beau brun lorsqu'il parlait il y a un peu plus d'une heure. En regardant de plus près tout à l'heure, j'ai aussi remarqué qu'il n'était pas si vieux que ça et il devait avoir à peine une année de plus que moi. D'ailleurs celui qui avait parlé une grande partie de la nuit avec mon frère et Lana et qui avait finit par se taire, il y a de cela presque deux heures, venait de sortir de ses pensées une nouvelle fois. Il demandait une cigarette à mon frère. La chance. Moi aussi j'en veux une... Contrôle toi Carrie. Et comme les imprévus font toujours leur apparition lorsque ce n'est prévu, c'est quand même le but, et la définition du mot, Lana s'arrêta à une autre station essence, car les besoins d'une femme enceinte ça n'attend pas. Comme il ne faisait pas totalement jour et par soucis de bienveillance, disons cela comme ça, Liam était aussi sorti de la voiture.

Carrie- Monsieur ? Dis-je

Zayn- Arrête de m'appeler monsieur, bordel ça fait vieux alors que je dois avoir le même âge que toi. Cracha-t-il.

Carrie- Pardon. Commençais-je à m'excuser, choquée par sa réaction.

D'habitude c'est moi qui fait ça. C'est moi qui envoie balader les gens. Attends quoi ? Tu te laisses faire ? C'est pas vraiment ton genre, me souffla ma conscience. Après quelques secondes de réflexion je me chuchotais:

Carrie- Eh ! mais c'est vrai ça ! Dis-je donc tout bas. Pardon ? Recommençais-je d'un autre ton, cette fois plus agressif. Pour qui vous vous prenez ?

Zayn- Tout doux ma belle, tu pars au galop ! Ahah, ricana-t-il. Appelle moi par prénom je préfère.

Ries bien, crétin, me souffla une nouvelle fois ma conscience, exacerbée par son comportement arrogant.

Carrie- Ouais, Zayn.

Zayn- Yep.

Carrie- Je..

Zayn- Tu veux tirer ? Me coupa-t-il.

Comment il sait ? Comment il sait que j'en ai besoin ? C'est si évident, Carrie enfin... Je dois sentir la cigarette à plein nez, pourtant je me suis aspergée de déodorant, et j'ai gobé trois chewing-gum à la menthe. Peut-être que la forte odeur lui a fait comprendre justement que je voulais en cacher une autre. Pour le coup, j'avais définitivement renoncée à mon "tirage de clope" après cela, j'étais trop frustrée de m'être fait démasquée en si peu de temps par un inconnu. Alors je regardais de l'autre côté par la fenêtre, comme d'habitude, c'était devenu ma diversion préférée. C'est lorsque j'avais senti une main se saisir de mon poignet, que j'étais sortie de mes pensées profondes pour retirer immédiatement des mains de cet inconnu cette partie de mon corps que l'on avait saisie sans me demander la permission. C'est formellement interdit et c'est comme un règlement: On. Ne. Touche. Pas. A. Mes. Poignets. C'est la règle, et on ne déroge jamais à mes règles. Au vu de ma réaction je pense que Zayn a du se demander pourquoi j'avais fait cela. Par réflexe je ne l'ai pas regardé dans les yeux, de peur qu'il ne me juge. Il me fit finalement tirer sur la clope. C'est peut-être tout ce que j'attendais au final. Fumer, et qu'il ne pose aucune question. C'est tout. Liam et Lana arrivèrent à grands pas, et par réflexe encore, j'avais saisi le déodorant. Zayn me stoppa net, et m'expliqua qu'après tout, je n'aurais qu'à dire que je suis restée à côté d'un mec qui a fumé, et ça pendant plusieurs heures de voiture. En plus, c'était en partie la vérité.

C'est aussi simple que ça alors, faire mine que tout va bien, sans s'en vouloir. Je découvre que je ne suis pas la seule à en avoir l'habitude. Faire croire aux autres que le "faux" est vrai c'est presque devenu facile. Les deux amoureux remontèrent dans la voiture, je les bénis de m'avoir laissé seule avec l'autre beau brun, au fond. Mais plutôt crever que de me l'avouer. Lana s'était assise sur le siège passager et me lança un regard complice, avant de m'adresser un dernier sourire.

Lana- Souris un peu, me chuchota-t-elle.

Pendant quelques secondes, quelque chose qui ressemblait à une esquisse d'un sourire a probablement du apparaître sur mon visage. Ça a du faire peur à tout le monde. D'ailleurs, après cela, un cri strident parvint jusque mes oreilles. Mes yeux s'écarquillèrent et je restais bouche bée. Liam a du réveiller la moitié de la ville avec ça.

"c'est drôlement dangereux de s'attacher à quelqu'un, c'est incroyable ce que ça peut faire mal" -Marc Levy.