Chapitre 76 ⊙

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« Quand j'aime j'y mets toute mon âme » - Carrie Holmes

Jour 4

Le cadre photo explosa contre le mur dans un fracas assourdissant, et je ne pu retenir mes larmes.
Des perles salées dévalaient depuis plus d'une heure mes joues à une vitesse hallucinante. Leur quantité était telle que j'en avais trempé l'entièreté de mon tee-shirt.

J'avais réussi à me faire détester des autres pour leur sécurité, mais il a tout gâché et maintenant c'est moi que je déteste. Et je me déteste de le(s) détester par la même occasion.

J'avais glissé contre la porte de mon armoire, la tête nichée entre mes mains, tirant au passage quelques mèches de mes cheveux qui avaient finalement finies dans le creux de mes mains. En fait, je me les suis carrément arrachés.

Je me demandais sans cesse comment j'allais régler tout cela et j'avais finalement opté -comme si j'avais eu le choix- de repartir là-bas bredouille, suppliant Ruiz de les épargner.
Je peux toujours tenter l'impossible.

Je chercherai sûrement un moyen de me faire pardonner, peut-être que j'en mourrais s'il le faut, mais il est hors de question que je continue à vivre dans d'atroces conditions avec en plus, leur mort sur la conscience.

Je devrais sûrement remplacer l'absence de ces clés par quelques sacrifices mais si c'était le nécessaire à faire, je le ferai sans problèmes.

J'avais explosé en pleine nuit, à l'aube, le soleil n'allait pas tarder à apparaître, et je me morfondais dans ma chambre depuis notre dernière soirée, depuis notre dispute en fait.
La porte s'ouvrit sur un Harry et une May complètement paniqués. Ils sont « vêtus » de leurs sous-vêtements et l'ambiance devint un peu gênante.

Lorsqu'il a ouvert Harry est resté coincé à l'entrée, May lui avait ordonner de « bouger », et elle était passée en le bousculant, en refermant au passage sa robe de chambre en soie rose contre sa poitrine.
Je souriais désemparée, des larmes coulant toujours le long de mon visage, et elle s'était assise en face de moi, dans un mouvement lent, comme si elle avait peur d'être brusque et de me briser à nouveau.

Mon cœur était déjà brisé en mille morceaux, pt'être en autant de morceaux que le cadre que je venais de balancer dans le décor.

Mes ongles griffaient frénétiquement le parquet en bois, comme si je tentais de rayer la peur que j'avais ressentie lorsque, je les avais vu rentrer dans ma chambre.

C'était dur de rester calme, de rester moi-même encore plus. J'avais cette impression étrange que mon âme survolait mon propre corps. J'étais ailleurs, j'étais en transe, littéralement.

Mes yeux restaient fixés dans le vide, pourtant je les voyais faire, c'était carrément flippant. C'est comme si je m'étais divisée en deux personnes : une qui les voit, qui est au dessus, qui les observe et une qui reste là, assise comme une abrutie, comme si elle n'était plus elle-même, qu'elle était partie.

Ils arboraient tous les deux un air inquiet, mais celui de May se voulait plus rassurant, comme si elle comprenait ma douleur.
Je sentis sa main toucher la mienne, la frotter longuement comme pour me rassurer, mais je détestais le contact physique dès à présent. Je devais rayer les marques d'affection de ma vie, pour en oublier le souvenir, et le plaisir que ça m'avait procuré parfois.

Je m'étais vidée de toute émotion, vidée de tout courage, j'étais épuisée, je voulais dormir et ne jamais me réveiller. Peut-être que mourir, à ce moment précis, aurait été la meilleure des solutions.

Je revins à moi après de longues minutes, sa voix me berça un moment, et je n'arrivais pas à décrocher mes yeux du trou que j'avais fait dans le mur -mon cerveau mit un moment à comprendre que c'était dû, sans doute, au cadre que j'avais lancé précédemment-.

Don't forget | Zayn MalikOù les histoires vivent. Découvrez maintenant