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"Je reste un instant muette devant cette horreur puis esquisse un mouvement de recul. Il sourit gêné, et se dirige vers l'accueil. Je le suis des yeux et arrête quand il est pris en charge par une infirmière. Il se retourne vers moi, me fait un petit signe de la main que je lui rends et part. Je m'installe à nouveau sur un siège et attends que l'on vienne me voir. Une heure plus tard, un médecin se dirige dans ma direction et me demande de le suivre.

En passant devant Louka, je lui tapote l'épaule et il abandonne sa conquête pour me suivre. Le médecin me précède dans une petite pièce et me demande de me poser sur le siège. Il observe, regarde, cherche, et parvient à une conclusion. J'ai une extinction de voix dû au fait d'avoir trop crié. À cause de cela, ma voix restera fragile et il ne faudra pas que je la pousse trop à l'avenir. En attendant, je vais rester muette un moment qui est encore indéterminé et prendre des médicaments. Mon frère remercie pour moi et se dirige vers l'accueil pour payer. Puis on rentre à la maison. On y découvre Nicolas allongé sur le canapé, un paquet de chips dans une main, avec quelques résidus sur le t-shirt. Louka prend une vidéo de monsieur entrain de ronfler, et je me dirige vers ma chambre. J'enfile un pyjama, me glisse sous les draps, et ne perds pas un instant pour m'endormir.

Le lendemain, je fais ma petite routine, et mets un pull en laine assorti d'un jean. Mon frère me propose de m'amener et j'accepte avec plaisir. On arrive rapidement grâce à sa mobylette, et je me dirige avec Enora vers ma salle de cours. J'attends avec impatience Hugo, pour avoir de ses nouvelles et des explications. Malheureusement, il ne vient pas du cours, et pas non plus de la journée. Le soir, je me pose devant ma glace, les mains sur ma gorge, et essaye de parler. Un petit râle sort mais pas un son.
Le lendemain, je m'installe à nouveau devant la glace dans une veine tentative de parler, et oh miracle, un son en sort ! Je pars toute joyeuse en direction du bus, mais je ne vois toujours pas Hugo. Je ne sais pas pourquoi je m'intéresse autant à lui. En cours de français on toque à la porte, et on laisse apparaître le garçon que j'attends depuis deux jours. Je soupire de soulagement et quand il s'installe à côté de moi, je suis la première à ouvrir la bouche."

- Qu'est ce que tu avais l'autre soir ?

- Rien t'inquiète pas, dit-il d'un ton froid.

- Eh, je t'agresse pas, reste calme. Tu viens me voir à la boxe cet après-midi ?

- Peux pas. J'ai autre chose de prévu.

- Ah dommage, n'hésite pas si jamais tu veux. Sinon, ça va mieux ton visage, il y a presque plus de marques, c'est cool !

- Ouais ouais, c'est cool, dit-il d'un ton dur.

"Il n'a même pas remarqué que j'avais retrouvé ma voix ! Je ne fais pas plus d'effort et me tais. Si Monsieur ne veut pas parler, je ne vais pas le forcer.

Je me fais donc attentive au cours, lève deux fois la main, et sors lorsque cela sonne. Avec Enora, nous partons en histoire et nous posons au milieu."

- Alors, ça se passe comment avec le nouveau, s'exclame t'elle.

- Bah quand j'essaye de lui parler il me répond méchamment, soupirais-je. Il n'a pas envie, je vais pas faire la fille qui veut absolument lui parler.

- Si tu le dis, dit-elle avec un sourire en coin. Eh, fais attention à ta voix choupinette !

"Je m'arrête de parler quand le professeur nous réprimande. À la fin du cours, nous partons en récré et Enora me montre quelqu'un du doigt."

- C'est malpoli de montrer des gens du doigt Enouille, dis-je en rigolant.

"Mais je ferme ma bouche quand je vois ce qu'elle essaye de me montrer. Une vision d'horreur si vous voulez mon avis ! Cynthia qui s'accroche désespérément au bras de Hugo. Cela pourrait être une scène toute simple si cette garce n'était pas une habituée. Ouvrir ses jambes à n'importe quel homme semble être sa spécialité. Et ce n'est pas pour réconforter le fait qu'elle mette des jupes laissant voir son string et des décolletés tellement plongeant que mettre seulement un soutien gorge aurait suffit. Enfin bref, vous voyez le genre ! Et bizarrement, je ressens quelque chose d'étrange au fond de moi, on dirait... Une pointe de jalousie ! Alors jamais au grand jamais je ne l'avouerai."

- Et alors, demandais-je à ma meilleure amie.

- Mais qu'est ce que ça fait ! Si j'ose les nœuds papes, continue Enora.

- Et hauts de bustes de Franck et Sorbier, se rajoute Amy.

- Mais quelle catastrophe ces filles, s'exclame Benjamin.

- On est pas pire que vous, se défend Enora.

- On va dire ça, rajoute Valentin. Au faite, vous avez vu avec qui traîne Monsieur le nouveau ?

- Cynthia et sa clique, ouais, on a vu, répond Amy en me regardant discrètement. Un beau gosse pareil ne pouvait pas ne pas être un coureur de jupon, ne puit-elle pas s'empêcher d'ajouter.

"Je ne réponds pas, et observe plutôt Hugo. Il reste avec mon frère et tout ses amis. Il regarde autour de lui, peut-être se sent-il observé. En tout cas, il croise mon regard, et je sombre dans ses beaux yeux noisette. Pour la plupart des personnes, ces yeux sont basiques, cela l'était pour moi et mes yeux verts. Mais je devine des reflets dorés et une couronne de la même couleur autour de la pupille. Ils sont tellement beaux que je crois que je pourrais me perdre dans ses yeux. Et là, à cet instant précis, il n'y a que lui et moi. Mes yeux dans les siens, et les siens dans les miens. Jusqu'à ce que Benjamin ne me secoue l'épaule."

- Eh oh ! Lili, est ce que tu es avec nous, demande ce dernier.

- Hein ?! Euh pardon, vous disiez quoi ?

- On demandait si tu voudrais venir à une fête ce week-end ?

- Déjà ! Mais on vient à peine de reprendre les cours !

- Bah tu sais, il faut savoir profiter de la vie et de notre jeunesse !

- Ouais, je verrais si j'ai pas trop de boulot.

- Génial !

"Sur ces mots je retourne en cours pour une heure d'anglais. Personnellement j'adore cette matière ! Je me positionne au deuxième rang et me fais attentive. À la fin du cours, je sors rapidement et pars vers l'arrêt de bus. Arrivée devant chez moi, j'entends quelqu'un qui m'appelle."

- Eh ! Aline ! Attends s'il te plait !

"Je me stoppe et il s'arrête à mon niveau."

- C'est toujours bon pour le cours de boxe ?

Destin cruel t.1 : AlineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant