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"Une fois que nous nous sommes éloignés de la scène, il me demande des explications."

- Alors déjà il voulait mettre sa tête dans mon cou pendant la danse. Surtout qu'il avait déjà ses mains sur ma taille.

"Je le vois serrer les poings."

- Tu as mis tes bras autour de lui, me demande t-il.

- Bien sûr que non, m'exclamais je. Tu me prends pour qui !

- C'est vrai, je suis désolée, continue.

- Je disais donc que j'ai refusé qu'il colle sa tête sur mon cou et il m'a traité de 'Sainte-Nitouche'. Déjà ça je me suis énervée et je l'ai giflé.

"Je le vois sourire doucement."

- À la base je ne voulais pas me battre pour ça, du coup je suis partie en l'insultant de connard. Mais monsieur a traité ma mère du coup je l'a frappé.

- C'est bien ! Je suis fier de toi Princesse, dit-il beaucoup plus joyeux que toute à l'heure.

"Je souris et le prends dans mes bras. Nous restons comme ça un certain temps. Enfin, jusqu'à ce que Enora fasse son apparition pour réclamer des comptes."

- Explique lui Hugo, moi j'en ai marre et je vais me passer un peu d'eau sur le visage.

"Il me regarde partir et j'en profite pour grimper les marches des escaliers en marbre. En ouvrant la porte de la première salle de bain, je croise les doigts pour ne pas tomber sur un couple. La chance n'est pas avec moi, le couple qui se roule une pelle à moitié à poil en est la preuve. Je soupire et pars en quête d'une autre salle d'eau. Quand finalement je trouve mon bonheur, je me rince le visage à l'eau froide, et remercie Enora pour le maquillage waterproof. Je quitte la pièce lorsque j'entends quelqu'un frapper violemment sur les portes voisines du couloir. Quelle est ma surprise de voir un couple bourré tambouriner sur la porte de la chambre de Roxane. Je me rapproche avec inquiétude et interroge les deux jeunes gens."

- Vous cherchez une chambre, demandais je calmement.

- Oui, mais on en trouve aucune de libre, me dit le garçon.

- C'est normal, elles sont toutes occupées. Si vous voulez il y a la salle de bain.

- Mais je voulais un lit, se plaint la fille en gémissant face à la main qui lui malaxe les fesses.

"Je me retiens de vomir."

- Il fallait monter plus tôt bébé, lui souffle le garçon avec son haleine pleine d'alcool que je sens d'ici.

- Allons à la salle de bain, dit-elle alors en entraînant rapidement le garçon à sa suite.

"Une fois qu'ils sont partis, je m'en retourne à la fête quand la porte s'ouvre et que l'on m'appelle."

- Aline, pssst, Aline viens ici, me dit une voix que je connais bien.

- Roxane, m'exclamais avec peur. Qu'est ce que tu fais là ? Tu ne devais pas être chez Margot ?

- Si, mais je voulais voir comment se passe une fête avec des grands.

- Tu n'as que 9 ans, tu avais le temps !

"Je la réprimande du regard et la fait rentrer dans la chambre avec moi. Je l'installe sur le lit, ferme la porte à clef et lui caresse les cheveux doucement."

- Tu sais maintenant à quoi cela ressemble, j'espère pour toi que tu as compris la leçon, lui dis-je comme on fait une leçon de morale.

- J'ai eu super peur qu'ils rentrent, me confie t-elle.

- Ils n'auraient pas pu, c'était fermé à clef.

"Mais au fond de moi, je repense à la soirée où il a défoncé la porte et viré les gens dedans pour qu'on soit tous les deux. Heureusement que j'étais là pour elle."

- Tu ne diras rien à Enora, papa et maman, hein, me questionne t-elle avec angoisse.

- Tu sais bien que je ne peux pas leurs cacher ça, lui dis-je doucement.

- S'il te plait, me supplie t-elle.

- Comment tes parents vont réagir quand ils iront te chercher chez Margot demain ?

- C'est pas mes parents. Et d'accord, je comprends. Mais pas Enora alors !

- Il faut qu'elle empêche les gens de venir toquer à ta porte.

"Elle soupire bruyamment mais ne dit plus rien. Je continue à lui caresser les cheveux, lui embrasse le front, et sors par la fenêtre. J'ai les pieds sur le rebord, et j'hésite sur la manière dont je dois descendre. Je décide d'agripper le bord de la fenêtre avec mes mains, et laisse mes jambes se balader dans le vide. Il reste au moins quatre mètres en dessous et je prie pour ne pas me faire mal. Je repousse le mur pour m'en éloigner et atterris à quatre pattes. Je suis un peu sonnée, j'en mal aux genoux et aux chevilles, mais je suis entière. Quand je rejoins le groupe à l'extérieur, Hugo est le plus inquiet de tous. En passant par derrière, j'enroule mes bras autour de lui. Je le sens se contracter, puis se détendre quand il comprend que c'est moi."

- Pourquoi tu as mis autant de temps, se plaint-il.

- Je t'ai manqué ?

- Affreusement.

"Je survis béatement et reste contre lui."

- Alors Aline, me demande Enora. Tu as rencontré quelqu'un là-haut ?

- Oui, lui répondis je simplement.

"Je connais l'effet que cela produit sûrement sur Hugo, et ne voulant pas le laisser mariner trop longtemps, je m'explique."

- C'était ta soeur Enora.

- Quoi, s'exclame Amy alors que Enora à la bouche grande ouverte.

- Ferme ta bouche si tu ne veux pas gober des mouches, lui souffle Benjamin.

- Elle voulait voir à quoi ressemblait une fête de grandes personnes. Heureusement pour elle, j'étais là et j'ai empêché de jeunes cons de forcer la porte de sa chambre.

- Beurk, s'exclame Valentin.

- Comme tu dis, beurk, s'exclame Enora. Je vais la tuer je te dis !

"Nous essayons tous de la calmer, mais le seul argument qui veut bien fonctionner et la menace d'une haine encore plus foret envers elle."

- Allons danser maintenant, demande Valentin.

"Nous le suivons tous, et quand je l'aperçois avec une jeune fille à l'air innocent, je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est sa prochaine proie. Je veux aller la prévenir, mais la main de Hugo sur ma taille, et le regard interrogateur qu'il me lance m'en dissuade. Je me contente donc de regarder ce couple improbable qui sera décousu demain matin. Quand le garçon entraîne la fille à l'étage, je ne peux pas m'empêcher d'espérer pour elle que ce soit moins douloureux que dans mon cas. Mais au fond de moi, je sais une chose : je me déteste."

Destin cruel t.1 : AlineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant