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"Je leur explique tout le problème une fois que je suis un peu calmée. Elles m'écoutent en silence sans me couper une seule fois."

- Tu veux que j'aille le frapper, propose Enora pour me remonter le moral.

"Je ne ris pas à sa phrase et me contente seulement de secouer la tête."

- En même temps il avait peut-être ses raisons, glisse tout doucement Amy.

- Parce que tu le défends maintenant, s'exclame Enora.

- En même temps il a juste voulu la protéger.

- Et la contraindre à l'abstinence d'alcool ! Tu te rends compte ?

- On dirait une alcoolique qui parle là Enouille, dis-je avec un mince sourire.

- Si toi aussi tu me soutiens pas, soupire Enora.

- C'est pas ça, commençais-je. Enfin si, mais bref, je pense qu'il y a une part de vérité dans les deux versions et que peut-être je l'ai jugé trop vite.

- Mouais, me dit Enora pas totalement convaincue.

"Je n'y fais pas attention et leurs lance un 'au revoir' en descendant de la voiture. Je grimpe les escaliers quatre à quatre et pénètre dans l'appartement. Tout est calme et silencieux. Je jette un coup d'œil à la pendule de la cuisine qui m'apprend qu'il est seulement 8h02. Je me glisse sans faire de bruit dans ma chambre pour me mettre dans une tenue de sport. Plus tard, je pars prendre mon petit-déjeuner et continue mes devoirs pour la rentrée. Après mon cours de boxe qui me détend énormément, je me fais un bain à l'eau chaude qui m'endort presque. Le lendemain, je pars faire mes dernières courses de Noël avec la troupe et nous finissons tous dans un Starbucks."

- Alors Aline, commence Benjamin. Tu t'es arrangée avec Hugo ?

- Non. Je ne l'ai pas vu.

- Vous êtes en vacances, c'est normal. Peut-être qu'il attend ton appel.

- Et si c'est moi qui l'attends ?

- Tête de mule vas, me dit Amy.

"En fin d'après-midi, je rentre chez moi, range les cadeaux et appelle Jade. Quand elle décroche, c'est une effusion d'embrassades imaginaires, et nous en profitons pour raconter les dernières nouvelles. Quand vient le sujet de Hugo, elle me conseille de faire le premier pas, mais n'insiste pas. Quand nous raccrochons finalement, je reste allongée sur mon lit en fixant le plafond. J'ai toujours adoré ces petites étoiles phosphorescentes qui brillent dans la nuit. On décolle le plastique derrière et ça s'accroche partout. J'ai réussi à faire un ciel étoilé dans ma chambre, et j'adore ça. Dans un élan de courage, j'envoie un message à Hugo. Devant les noms de contact qu'il a mis, je sourie mais ne change rien."

- Messages -

De : Princesse ❤️
À : Babe 💘
Salut Babe, j'aimerais savoir si on pourrait s'expliquer par rapport à vendredi soir.

- Fin des messages -

"J'attends longtemps mais rien ne vient, alors je décide de me doucher rapidement. Une fois ceci fait, j'enfile le sweat de Hugo et j'en profite pour sentir son odeur. Un mince sourire apparaît sur mes lèvres, et j'allume mon ordinateur pour traîner. À peine cinq petites minutes plus tard, on toque à ma vitre. Je m'approche et déverrouille. Quand Hugo passe l'embrasure de la fenêtre, j'ai envie de me jeter dans ses bras, mais je dois me faire violence pour me rappeler que nous sommes en froid."

- Tu voulais me parler, demande t-il froidement.

- Je suis désolée.

- Et alors ?

- Je sais que j'ai déraillé hier soir et je m'en veux. Ce que je t'ai dit, je pense pas que ce soit très sympathique à entendre. Je m'en veux tellement si tu savais, dis-je en enfouissant ma tête entre mes deux mains.

"Quand je suis avec lui, je ne maitrise plus les émotions.

Il s'approche doucement de moi et finit par me prendre dans ses bras. Contre son torse il fait chaud, et l'odeur qui se dégage de lui m'enivre."

- J'ai eu l'impression de voir mon père avant-hier soir, me dit-il à l'oreille.

- Je suis tellement, commençais je avant d'être coupée par ses lèvres.

"Quand il colle sa bouche contre la mienne, les papillons dans mon estomac se réveillent et décident de faire la fête. Mes mains viennent d'instinct se placer dans ses cheveux, et je tente d'éliminer le moindre espace qui nous sépare. Nous deux corps sont chaud, j'en ai l'impression de bouillir. Nous basculons sur mon lit en écrasant mes affaires. Je me sépare vivement de lui."

- Attends il faut que j'enlève mon ordinateur sinon on va l'abimer.

"Je le prends et vais le poser sur le bureau. Quand je me tourne vers Hugo, il attrape ma taille et me renverse sous lui. Nos visages sont à quelques millièmes de centimètres, et je sens son souffle sur le mien."

- Tu n'as vraiment aucun sens du romantisme, me dit-il alors.

"Je rigole et il plonge vers mes lèvres. Je tourne ma tête au dernier moment et il embrasse ma joue."

- Tu veux jouer à ça, me demande t-il avec un petit sourire narquois.

- Non, c'est juste que, commençais je avant qu'il ne me coupe.

- Que le meilleur gagne.

"Je soupire quand il s'écarte de moi et pars vers mon bureau. J'en profite pour l'observer. À travers le t-shirt qu'il porte, je peux voir son dos musclé et très contracté. Je m'approche par derrière et lui enlace le torse."

- Tu devrais relâcher la pression, lui dis-je doucement.

"Il se retourne et nous nous retrouvons face à face. Je ne devrais pas, mais mon regard trouve instinctivement le sien et je vacille dedans. Nous restons là un moment à observer l'autre, jusqu'à ce que monsieur décide de me faire des chatouilles. Je reste imperméable et il me regarde avec un interrogation."

- Je ne suis pas chatouilleuse, racontais-je pour expliquer mon absence de réaction.

- Je vois ça, qu'est ce que je peux faire ?

"Je le vois réfléchir et puis s'approcher doucement de moi. Il attrape ma taille et m'allonge sur le lit. Il pose ses deux bras autour de ma tête, et caresse des yeux mon visage. J'aimerais poser mes mains sur ses joues, toucher du bout de mes doigts ses lèvres, embrasser ses paupières et sa bouche. Mais quand je m'approche, il m'empêche de faire le moindre mouvement.

Nous sommes encore une fois dérangés par quelqu'un qui frappe à la porte."

- Aline ouvre moi ! Avec qui es-tu ?

Destin cruel t.1 : AlineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant