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"Aujourd'hui est un grand jour, c'est le dernier que je passe ici. Ce soir sera ma dernière nuit dans ce lit. Et j'avoue que c'est plutôt agréable. Ma mère est venue aujourd'hui. Nous avons beaucoup discuté du pourquoi et du comment et maintenant, je crois que je peux affirmer que cela va mieux entre nous. Je ne dis pas qu'elle me pardonne, mais en tout cas on peut discuter calmement sans que l'une de nous deux pète un plomb. Quand je compose le numéro de la maison des Bihan, le stress s'empare de moi. Je vais parler à Enora.

*Appel téléphonique : Chez les Bihan*

- Allô, qui est à l'appareil, demande Roxane en suivant notre plan.
- Salut Roxane, c'est moi, Aline.
- Oh bonjour, bien sûr je vous passe ma soeur !
- Merci t'es la meilleure.

"Je l'entends appeler sa soeur à travers leur immense maison."

- Allô, ici Enora Bihan à l'appareil, que puis-je pour vous ?
- Hey, c'est moi, Aline, murmurais-je doucement.
- Je ne veux pas te parler. Raccroche ou je le fais, me répond t-elle avec méchanceté.
- Attends ! S'il te plait, je voudrais m'excuser.
- Au revoir.

*Fin de l'appel téléphonique*

Je soupire et laisse une petite larme couler que j'essuie immédiatement après. Je ne veux pas partir dans le service psychiatrique.

Quelques instants plus tard, l'infirmière passe et me donne mon repas ainsi que mes cachets. Ils ne veulent pas que je me suicide. Comme si j'étais capable faire ça. Suis-je capable de le faire ? Sincèrement, je ne sais pas. Il y a quelques mois j'aurais immédiatement nié, mais maintenant ? Je pense à la lame, celle qu'utilisait Amy. Son image s'impose à moi et immédiatement je me gifle mentalement avoir pensé cela. Espèce de malade va !

Je décide de ne plus y penser et avale mon dessert. C'est la seule chose que je mange, ici tout est répugnant, mais c'est ce qui a le moins de goût. Je prends mes deux pilules et les fait passer avec mon verre d'eau. Puis, je pose mon plateau sur le côté et me glisse sous le drap fin et rêche. Le médicament amène le sommeil et je quitte ce monde pour y revenir bien plus tard. Il est minuit. Qu'est ce qu'il m'a pris d'en prendre aussi tôt ? Que vais-je faire pour faire passer le temps ?

J'appelle une infirmière et prie pour que ce soit une différente. Mon vœux est exaucé et je peux avaler mes cachets. Je n'ai pas le droit normalement, mais cela me permet de me rendormir pour me réveiller à six heures du matin. C'est surement une des meilleures nuits que j'ai pu passer. Dommage qu'elle ne soit pas réparatrice. C'est le médecin qui m'a expliqué ça. Enfin, en essayant d'être clair et simple. Ce médicament provoque le sommeil, puis notre corps fonctionne et nous aide à le garder plus longtemps. Dommage que pour moi ce soit seulement les pilules qui font passer le temps. Cela se voit à mon visage, les cernes que j'ai sous les yeux sont immenses, les joues creuses et mes lèvres sèches. Je crois même que j'ai perdu trois kilos.

Je décide de ne pas me lamenter plus que cela, et pars prendre ma douche toute seule, comme une grande. À sept heures, on me donne mon petit-déjeuner, puis je lave les dents. À neuf heures, mes parents sont là. Le médecin arrive un peu en retard et explique tout à mes parents. Il me faut des repas copieux, que je dorme au moins six heures par nuits, et que j'essaye d'aller en cours. Il me fournit un paquet de somnifères et me conseille d'en prendre deux chaque soirs, comme ici donc.

Dans la voiture, le silence règne et il en est de même pour l'appartement. Je grimpe jusqu'à ma chambre mais rien n'a changé. Mon téléphone m'attend, là où je l'avais posé et je l'attrape pour voir ce que j'ai manqué. Il affiche 78 appels manqués dont 56 messages vocaux, 44 messages, et de nombreuses notifications de mes réseaux sociaux. Je commence par les messages et les lis tous. Je ne réponds pas, ils datent trop et me brisent le cœur. Je prends le temps de voir toutes les personnes qui m'ont appelées. En première position il y a Enora avec plus de 56 appels, puis ma mère, et enfin Louka. J'écoute tous mes messages vocaux et fonds en larmes face aux mots d'Enora. Logan accoure et me serre dans ses bras."

- Oh Aline ne pleure pas, le médecin a dit que c'était mauvais, et puis je n'aime pas ça, s'exclame t-il au bord des larmes.

"Je ne l'ai jamais vu comme ça."

- Enora ne veut plus me voir, explosais je.

- Et bien va la voir, discute avec elle. Elle ne pourra pas y échapper.

- Tu y crois ? Je veux dire, tu le penses vraiment ?

- File, et demande à Louka de t'amener.

- Merci, dis-je en séchant mes larmes et lui claquant un bisou sonore sur la joue. T'es le meilleur.

- Le meilleur se sera moi quand je t'aurais amené. Allez, en voiture Simone !

"Je lui sourie et le serre dans mes bras. Cela fait tellement de bien d'avoir une famille aussi géniale !

Je grimpe sur le siège du mort, celui de lequel j'étais lors de l'accident e me cramponne à ce que je peux."

- Tu veux peut-être passer à l'arrière, demande Louka avec inquiétude.

- Non non, c'est bon. Il faut que je vaincs la peur.

"Il acquiesce, pas forcément convaincu et nous partons en direction de chez elle. Qu'elle le veuille ou non, c'est ma meilleure amie, et je ne la laisserais pas partir aussi facilement. Le trajet me parait horriblement long et c'est la peur au ventre que nous nous garons à quelques pas de chez elle."

- Je t'attends là, je te ramènerais. Évite de mettre quatre heures. Je suis bien gentil, mais je n'ai pas que ça à faire.

"C'était trop beau pour être vrai.
J'accepte et le remercie avant de marcher en direction de sa maison. Devant la porte, je m'arrête, souffle un bon coup, et frappe dessus."

Destin cruel t.1 : AlineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant