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"Lorsque j'ouvre les yeux, le soleil me frappe le visage, j'ai chaud et froid à la fois, c'est étrange. Il n'y a plus personne avec moi sur ce canapé. Je déplie mes jambes toutes engourdies et grimace. Je pose mes deux pieds à terre, et pousse sur le sol pour me mettre debout. Je me sens bizarre, comme si tout n'était pas normal. Je fais un pas, puis un autre, je ne marche pas droit, c'est rigolo. Je menace de m'effondrer sur le mur, et m'y accroche de toute force. Il faut absolument que je trouve Hugo. Lui pourra m'expliquer tout ce que je ressens. Et puis au passage, si je pouvais trouver Amy et Enora ce serait cool aussi.
Alors j'avance, lentement, à mon rythme. Je crois que je suis au premier étage. J'entends des voix qui proviennent d'en bas. Il faut que j'aille voir. Je pose un pied sur la marche de l'escalier, mais il se dérobe, et je m'écrase sur la marche suivante. Les discussions se taisent immédiatement. Pour la discrétion c'est raté. Je force avec mes bras, et me mets à quatre pattes. Je vois alors Hugo qui m'attend. Je souris, lui aussi."

- Je me trompe, ou tu es complètement bourrée, dit-il en rigolant.

- Je sais pas, c'est tout bizarre autour de moi, dis-je moi aussi amusée. Tout est flou autour de moi. Toi aussi tu es flou.

- Ouais tu es vraiment atteinte. Tu as bu combien de verres ?

- Je sais pas, un ou deux. D'ailleurs il faut que je remercie Alex. Il est où ?

- Il est parti ce connard, qu'est ce que tu lui veux ?

- C'est pas un connard. Viens m'aider à me lever, je voudrais m'asseoir. C'est pas un connard. Il a dansé avec moi hier soir, même si il avait des mains baladeuses, il m'a quand même offert un verre, dis-je en souriant.

"Une figure d'horreur apparaît sur son visage, et je rigole face à ça, il est vraiment marrant mon ami. Puis il vient, me porte en mode princesse ce qui me fais rigoler bêtement encore une fois. On arrive dans la cuisine, et j'y vois mon frère."

- Bah, je ne veux pas le voir lui, il est méchant, dis-je avec une moue dégoûtée telle une enfant.

- Qu'est ce qu'elle a, demande t'il à Hugo. Tu lui as fait quoi ?

- Rien. Je crois que Alex la droguée hier soir, répond t'il.

- Hein ?! Pourquoi tu dis ça ?

- Et bien hier soir il a essayé de la mettre dans son lit, c'était peut-être pour faciliter la chose.

- Et pourquoi je ne suis pas au courant ? Hein ?! Je vais le frapper ce bâtard !

- C'est quoi un bâtard, demandais-je.

- Va la mettre dans ma chambre, propose Adrien. Et on va se faire un plaisir d'aller voir ce Alex, dit-il avec un sourire psychopathe.

"Après tout va très vite. Je me débats pour ne pas aller avec mon frère, mais il me borde dans un grand lit. Il me fait un bisou sur le front et ferme la porte. J'attends qu'il parte pour me lever et tourner la poignée de la porte.

Fermée. Je suis enfermée à clé.
Je tambourine de toute mes forces sur la porte, je crie, je hurle, je divague. Et je finis par m'assoupir contre elle. Je suis réveillée par la porte qui tape contre mes tibias."

- Aïe ! Tu m'as fait mal, m'exclamais-je contre la personne.

- Aline ? Tu vas mieux ? Tu as toute ta tête ?

- Oui Enora, je vais mieux, si tu pouvais m'aider à me lever ce serait cool. J'ai un de ces mal de crâne !

- Oui, c'est normal, puisqu'il ta droguée. D'ailleurs si les autres ne m'avaient pas interdit de venir je l'aurais castré !

- Je l'aurais plein lui, dis-je en rigolant. Merde ça me fait mal !

- Bon, on se calme, je vais te chercher des médicaments.

"Elle part, et je l'entends descendre les escaliers à toute vitesse. Je me lève, et m'observe dans la glace de la chambre. Mes jambes sont faibles, je m'assois donc à même la moquette rouge sombre et regarde mon reflet. J'ai mon maquillage qui se mélange à mes cernes, le visage blanc, les cheveux en pagailles, et complètement humide. De petites boucles rebelles s'échappent de mon chignon tout flou. Je tourne ma tête vers Enora qui revient accompagnée de Amy"

- Oh ma chérie, j'ai eu si peur pour toi ! Est-ce-que tu vas bien ?

- Oui, ne t'inquiète pas, j'ai juste un peu mal à la tête.

- Avale ton cachet, puis tu y vas !

- Où ça ?

- Chez toi imbécile, il est temps de rentrer !

- Oh, murmurais-je.

"Au fond de moi, j'aimerais bien voir Hugo, histoire de m'excuser pour tout à l'heure. Enfin je ne sais pas, on est bien dimanche ?

Je hoche de la tête, et me soulève. Je parcours la pièce des yeux, sans trouver ne serait-ce une affaire à moi. Je m'approche d'un lavabo, me fait une rapide toilette, et remet un peu d'ordre dans ma tenue. Puis je marche doucement avec l'appui de Amy. Enora, quand à elle, ouvre le passage, et m'assure le chemin. On arrive dans la cuisine où je trouve Adrien, Nicolas, mon frère, et Hugo. Ne sachant pas quel comportement adopter, et en voulant toujours un petit peu à Louka, je me tais."

- Bon, vous n'allez pas vous faire la gueule toute une vie, s'impatiente Amy. Va la prendre dans tes bras Loulou !

"Il ne dit rien face à surnom, et s'approche de moi. Il ouvre les bras, hésitant, mais je m'y jette dedans."

- Je suis désolé d'avoir dis ça ! Et puis, de l'avoir laissé me droguer, dis-je, en pleure.

- Chut, murmure mon frère dans mon oreille. Je ne t'en veux pas, et moi aussi je m'excuse pour ce que j'ai dis, j'étais à bout de nerfs, continue t'il en me faisant avec sa main des ronds sur mon dos.

"Je me tais, et le laisse faire. Au bout d'un certain temps, il se sépare de moi, et va dire au revoir aux autres. Je m'avance à petit pas, dis au revoir à tout le monde, et finis par Hugo.

Tout comme moi, il ne sait pas trop quoi dire. J'ai bien envie qu'il me prenne contre lui, mais j'ai peur de la réaction de Louka. Finalement, après quelques secondes, il décide de me faire la bise."

- Laisse ta fenêtre déverrouillé, murmure t'il contre mon oreille de manière à ce que je sois la seule au courant.

- Je m'endors vers 22h ce soir, lui dis-je contre l'autre joue.

"Je sais qu'il a entendu, mais ne réplique rien puisque le regard de mon frère est brûlant contre nous. Il m'attrape et m'attire loin de lui. J'envoie une grimace à l'assemblée et pars vers la voiture sous leur rires."

Destin cruel t.1 : AlineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant