Chapitre 30

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Les premiers rayons de soleil. Voilà un matin que pour la première fois depuis très longtemps, je me réveille reposé. Comme si j’avais oublié tout ce qui se passait dans le monde et que je ne pensais qu’au moment présent. Au moment où Blake ouvrira les yeux et que je serais la première chose qu’il verra. Qu’il voit la chose que je suis devenu, ce que je ne lui montre pas, mes plus sombre pensés. Il ne doit absolument pas savoir que tuer est devenu plus fort que moi et que je ne peux pas chasser cette envie. Je dois essayer de me changer les idées, essayé de me libérer et me concentrer sur lui. Sur ses lèvres détendues, ses paupières closent, son bras sur ma hanche et la chaleur de son corps sur ma peau nue. Ce qui me fait rappeler que je ne suis qu’en sous-vêtements. Mais peu importe, je ferme les yeux, me concentre sur le vent qui souffle. Qui souffle à travers les feuilles des arbres, qui poussent la toile des tentes. Ensuite j’entends des gens parler, je suppose tout près de la maison. Si je me concentrais, je pourrais entendre ce qu’ils se disent, me je n’y vois pas l’utilité.

Toujours les yeux clos, je respire l’air frais qui me frôle. Je n’ai pas froid, je ne ressens clairement rien appart la douceur du vent et la présence de Blake. Je ferais tout pour redevenir normal, retrouver la fatigue quand je cours trop longtemps, sentir le froid m’envahir à m’en donner des frissons. Sentir la douleur me ferais réaliser que je suis toujours vivante, que je respire encore et me convaincre que je ne suis pas qu’une machine à tuer. Je voudrais sentir mon cœur battre la chamade quand je suis nerveuse, ou quand j’ai peur, seulement pour être certaine qu’il bat encore.

J’ouvre les yeux, Blake me regarde. Son visage s’illumine et mon sourire s’élargie. Je sens mon pou s’accélérer, premier bon point de la journée, il bat encore!

-Tu me regarde depuis combien de temps? Lui demandais-je d’une voix encore ensommeillé.

-Depuis un petit moment, me dit-il en me faisant le sourire le plus craquant du monde.

Il déposa sa main sur ma joue et glissa ses doigts dans mes cheveux. Je ferme les yeux pour apprécier le moment, m’abandonner à cette marque d’affection si douce et apaisante.

-Tu ne m’as pas tout dit sur ce qui c’est passer dans la forêt cette nuit, dit-il.

-Je…

J’ouvre les yeux grands ouverts, a-t-il deviné que je lui cache la vérité? A-t-il un doute de ce que je suis en train de devenir?

Il se lève sur un coude pour m’observer, son regard devient suspicieux. Comment vais-je pouvoir lui mentir et surtout comment lui expliquer quelque chose que je ne suis pas sur certaine moi-même?

-Qu’est-ce que tu me caches? Me demande-t-il en prenant sa voix grave.

-Je ne te cache rien, c’est juste que j’ai cru qu’il y aurait quelque chose de pire là-bas. Il n’y avait absolument rien et je suis rassurer, personne ne risque rien.

Il lève un sourcil, comme s’il ne me croyait pas. Merde!

-Quoi, tu ne me crois pas?

Il prit une grande respiration, son air de doute se voyait toujours sur son visage.

-J’ai bien vu ton regard hier soir, Mara. Tu avais l’air différent, tout ton être inspirait la détresse.

-Que tu me sentes à ce point me fait plaisir, mais je t’assure qu’il n’y a rien. Tout va pour le mieux!

Je tente de lui servir mon plus beau et mon plus grand sourire pour le rassurer, en espérant qu’il y croit.

-Bon, je suppose que je dois te croire…

-Hey tout le monde, venez vite! S’écria quelqu’un d’en bas.

Je sens qu’il y a quelque chose de grave qui s’est produit. Espérons seulement que ce que j’ai fait la nuit dernière n’en est pas responsable. Je ne voudrais pas avoir cette faute sur la conscience.

La fin du mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant