Tome 1 & 2 (en réécriture)
La vie n'a pas toujours été tendre avec Hailee. Orpheline à l'âge de cinq ans, elle est séparée de son frère aîné dès la mort de leurs parents. Elle aurait pu se contenter de ça si elle n'avait pas cette capacité à contrôl...
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Il se tient devant moi, avec toujours cette cagoule noire sur le visage, avec toujours ses mêmes yeux gris de fous, toujours avec ce pistolet pointé sur la tête de mon frère, mais cette fois ce n'est plus l'adolescent qu'il tient, mais l'homme qu'il est aujourd'hui. Et je ne suis plus la petite fille de cet évènement. Cette fois je suis pleinement consciente de mes actes et mon doigt est à nouveau sur la gâchette. Mon esprit est en ébullition, j'ai l'impression que quoi que je ferais, je vais le regretter amèrement. Soit je tue celui qui tient en joue mon frère, et mon âme se noircit, soit je ne fais rien mais il tue mon frère, et mon chagrin sera infini. Alors le choix me semble évident tandis que la balle part et vient se loger dans le crâne de l'assassin. Son corps s'écroule en faisant claquer ses os contre le sol bétonné tandis que la manche du meurtrier est encore relevée de sorte que je puisse apercevoir la peau métallique de celui-ci.
-Hailee, tu m'écoutes ? Me demande Aaron en agitant sa main devant mon visage.
Je papillonne des yeux un court instant afin de revenir à la réalité. Mes souvenirs sont revenus me hanter, même s'il semble qu'ils se soient adaptés à la situation, depuis que j'ai commis ce que je m'étais promis de ne jamais refaire.
Nous sommes dans notre appartement, à Manhattan. Le SHIELD a décidé de nous donner deux jours de repos avant de reprendre activement les recherches. Je suis allongée sur le canapé, dans les bras de mon fiancé, nue, sous une couverture, après une nuit que nous n'avions pas eu à nous depuis bien longtemps. Et même si cela est un excellent moyen de décompresser, je ne peux m'empêcher d'avoir des pensées morbides, c'est déprimant. Le jour se lève lentement à travers la fenêtre tandis que nous n'avons pas dormi de la nuit.
-Oui, excuse-moi.
-Je pense qu'on devrait choisir un petit groupe de jazz, pour le mariage. Tout le monde aime le jazz, même s'ils n'en écoutent pas souvent. Et puis tu sais que j'adore le jazz.
-Oui, si tu veux. Dis-je sans réellement prêter attention à ce qu'il dit.
Il fronce les sourcils, attrape mon menton et le lève afin que je le regarde dans les yeux.
-Qu'est-ce qui t'arrive ?
-Rien, pourquoi ?
-Je pensais que tu ferais des pieds et des mains pour pouvoir avoir du rock au mariage. Et si tu ne réagis pas, c'est que quelque chose te trotte dans la tête. Qu'est-ce que c'est ?
Je soupire. Je n'arrête pas de penser à ce qui s'est passé hier, en Norvège. Ça me colle à la peau comme un chewing-gum usagé collé sous une chaussure. Peut-être que me pencher sur les préparatifs du mariage m'occuperait l'esprit quelque temps, parce que cela fait plus de six mois que nous sommes fiancés, et nous n'avons toujours rien de concret. Mais je serais obligée de faire face, à un moment ou un autre, à ce que j'ai fait. C'est une évidence. Est-ce que c'est lâche de ma part de repousser le moment où je devrais affronter la responsabilité de mes actes ? Est-ce fuir ? Je fixe le vide.
