Learn to Love Again (Tome 1)

Bonus #3

"When everything is going wrong
And things are just a little strange
It's been so long now
You've forgotten how to smile [...]
Just try a little harder
And try your best to make it
Through the day
Oh, just tell yourself I'll, I'll be ok
You're not alone"

McFly - I'll Be Ok

Bonus #3
07 Février 2010 : Gaufres

Il posa son verre sur la table de la cuisine et se dirigea lentement vers le frigo qu'il ouvrit aussitôt. Tout en essayant de se souvenir ce qu'il cherchait à cet endroit, il bailla à s'en décrocher la mâchoire. Il se passa une main sur le crâne, se dépeignant encore plus qu'il ne l'était déjà et prit finalement l'énorme bouteille de jus d'orange que sa mère avait dû acheter la veille après son boulot. Tout en retournant vers la table, il se gratta nonchalamment l'entre-jambe puis se servit un verre plein. Il alla s'asseoir sur le plan de travail derrière lui et but sa boisson cul sec. Il avait un mal de tête insupportable. Il grimaça et tenta de se rappeler dans quel placard ou tiroir de la maison, il avait pu cacher les médicaments la dernière fois mais son cerveau semblait travailler au ralenti. Il bailla à nouveau et décida que le plus raisonnable était de retourner se coucher, pour calmer un peu sa migraine.

*****

    Des coups. Il ne savait pas d'où ils provenaient. De la porte de sa chambre ? De la fenêtre ? Ou de sa tête ? Mais il y avait une chose de sûre, c'est que ces coups le faisaient souffrir. Il se retourna, posant au passage un oreiller sur sa tête mais rien à faire, les coups étaient de plus en plus forts. Il grogna de mécontentement. C'était dimanche, il avait fait la fête jusqu'au petit matin, il avait besoin de dormir. Les voisins ne pouvaient pas faire leurs travaux à un autre moment, sérieux ?

    Des cris commencèrent à résonner et aussitôt, tout son corps se tendit, oubliant d'un seul coup l'emprise que la douleur et la fatigue avaient sur lui. Il se redressa, faisant valser l'oreiller par terre puis sortit, alerte de son lit. Les cris continuaient. Féminins et masculins. Masculins ? Son père était à la maison ? Cela s'annonçait mal. Il bondit hors de sa chambre sans se prendre les pieds dans le désordre qui y régnait puis dévala les escaliers et se retrouva finalement en face de ses parents qui comme à chaque fois qu'ils se voyaient se hurlaient dessus.

    David n'avait rien contre son père en dehors du fait qu'il travaillait trop et couchait avec toutes les infirmières de son service à l'hôpital ce qui avait fait souffrir pendant des années sa mère avant qu'elle ne prenne, un peu plus de deux ans plus tôt, la décision de demander le divorce. Avant, lorsqu'il ne comprenait pas toutes ces histoires d'adulte, il admirait son père, tel un héros de bande dessinée qui sauvait des vies mais tout cela s'était effondré le jour où il avait retrouvé, en rentrant de l'école, sa mère en pleurs dans la salle de bain, à deux doigts d'avaler des dizaines de médicaments.

    Quand ses parents lui avaient annoncé leur divorce, David leur avait aussitôt demandé à rester auprès de sa mère. Il n'avait rien dit à personne des idées suicidaires de sa mère pour ne pas lui attirer des problèmes, alors il voulait la protéger lui-même. Malheureusement, son père n'avait pas très bien pris la décision de son fils et n'hésitait pas à essayer de le faire changer d'avis, voire même à pousser à bout son ancienne femme. Ce jour-là, il était assez clair pour David que son père faisait un nouvel essai.

- Regarde-toi ! Comment veux-tu lui donner un bon exemple, ma pauvre femme ! criait son père en faisant un signe de la main vers les cheveux dépeignés et les habits sales de son ex.

- Je jardinais, Michael ! Si tu avais passé plus de temps dans cette maison que dans les lits de tes pétasses, tu saurais que nous avons toujours eu un jardin que j'entretiens ! répliqua sa mère, ce qui le fit, étrangement sourire.