Chapitre 8

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- Êtes-vous devenue complètement folle ? gronda une voix rauque chaude et sensuelle.

Cette voix... Elle l'aurai reconnue entre toute. Aucune voix n'exerçait un tel effet sur elle. Un effet... ensorcelant... envoûtant... bien qu'agaçant.

- Cela ne vous regarde pas, monsieur, siffla-t-elle entre les dents avec une touche de mépris.

- Et pourquoi n'êtes vous pas tout simplement passée par la porte ?

- Vous m'avez enlevée pour me séquestrer. Vous ne pensez tout de même pas que je sois naïve au point de croire que vous auriez laissé la porte ouverte ?

- Avez-vous au moins essayer ?

Elle allait répliquer mais ne trouva rien à ajouter. À quoi bon nier ? Elle avait été naïve cette fois. Elle n'avait même pas pris la peine de vérifier si la porte était réellement fermée avant de se lancer dans une tentative de suicide en escaladant la tour à l'aide d'une fausse corde. Une fois de plus, elle maudit silencieusement son cerveau et ses idées stupides.

- Vous voulez dire que... elle n'était pas fermée ?

Il arqua son sourcil droit, interrogateur, un brin blasé, tout en dévisageant son interlocutrice. Son expression ne laissait aucun doute quant à ses pensées : il la trouvait stupide. Et il n'était pas le seul. Elle avait eut son quota d'humiliation de l'année.

- C'était bien la chose la plus stupide, la plus insensée et la plus idiote à faire ! railla-t-il.

Ces mots résonnaient négativement dans son oreille, raison pour laquelle elle les détestait. Personne d'autre qu'elle ne pouvait la rabaisser à ce point. Aussi répliqua-t-elle :

- Ça n'avait rien d'idiot ! Je savais ce que je faisais et quels risques je courrais. Et si vous ne m'aviez pas laissée croire que j'étais enfermée, je n'aurais pas été obligée d'en arriver là.

- Mes hommes eux-mêmes, n'auraient jamais agi aussi stupidement !

- Ça n'avait rien d'idiot ! répéta-t-elle d'un air buté. Et pendant qu'on y est, puisqu'on parle de choses stupides, si on parlait plutôt de ce que vous faisiez dans la cour. C'est moins stupide d'essayer de s'entre-tuer peut-être ?

- On ne s'entre-tuait pas, c'était un entraînement ! se justifia-t-il en faisant un effort manifeste pour ne pas hausser la voix. On se prépare pour une bataille.

- Les hommes, toujours à la recherche de sensations fortes ! Quoiqu'il en soit, je ne peux pas rester. J'ai une vie, vous savez, et des responsabilités que je dois assumer.

Il ouvrit la bouche, avant de la refermer brusquement, puis la dévisagea longuement.

- Quel genre de responsabilité, exactement ? demanda-t-il d'une voix douce.

Mes études, pour commencer. Et le restaurant...

Bien sûr, elle ne prit pas la peine de lui répondre tout haut pour la simple et bonne raison que cela ne le concernait en rien. Mais elle devait avouer que le fait qu'il puisse faire preuve de douceur dans un telle situation la déstabilisa quelque peu, et la calma. Ce n'est qu'alors qu'elle prit conscience qu'elle était toujours dans les bras de son sauveur-kidnappeur.

- Voulez-vous bien me lâcher, ou est-ce trop vous demander ?

Ce qu'il fit sans hésitation. Alors qu'il la remis sur ses pieds, prise d'un soudain vertige, elle perdit l'équilibre. De nouveau, il la retînt, l'empêchant de tomber. Elle se rendit compte que le contact de ses mains sur son corps la faisait tressaillir et la rendait nerveuse. Ils étaient si proches l'un de l'autre qu'elle sentait son souffle sur sa joue. Une vague de timidité l'envahit soudain, et elle se maudit de laisser cet homme avoir un tel effet sur elle.

Les frères de la Nuit - 1 - L'appât Du DésirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant