Chapitre 55

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Par une nuit d'hivers sombre et brumeuse, après des jours de tempêtes violentes, tout redevînt calme dans l'étrange forêt. Les éclairs dansaient à travers le ciel étoilé, laissant derrière eux l'écho d'un bruit fracassant. Le vent hurlait à travers les arbres tandis que la pluie tambourinait et s'écrasait lourdement sur le sol. 

- Où est-elle ? fit une voix grave.

- Je ne te le dirai pas.

- Ne joue pas avec mes nerfs, maudite garce.

- Je ne joue à rien, sale chien.

- Je ne le répéterai pas, pour la dernière fois, où est-elle ? Je ne peux pas te tuer pour le moment. Mais crois moi, dès que j'en aurai la possibilité, rien, pas même un sort, ne m'en empêchera. Est-ce clair ?

- Limpide, Klaus. Mais ma réponse reste la même. Tu peux aller te faire voir !

A ces mots, Klaus sauta sur la femme et l'attrapa par le cou. Loin de se défendre, la femme se mit à rire. 

- Oublies-tu que tout ce que tu me fais aura des répercussions sur toi ? 

- Avec toi, je sais qu'il faut toujours payer un prix. Alors, que dirais-tu si on passait un marché ?

- Rien de ce que tu pourrais m'offrir ne m'intéresse.

- Même pas ceci ?

Il la lâcha puis sortit de sa manche deux alliances en or, dont l'une était sertie d'un magnifique diamant. Dès lors qu'elle posa son regard sur les bijoux, le sourire de la femme s'effaça.

- Où as-tu eu ces anneaux ?

- Mon offre t'intéresse-t-elle, maintenant ? La fille, contre les alliances.

La femme resta un long moment silencieuse, observant lesdits bijoux, se demandant si oui ou non ce marché en valait la peine. Puis elle soupira tout en malaxant son cou endoloris, avant de déclarer d'une voix calme et sereine.

- C'est d'accord.

- C'est toujours un plaisir de faire affaire avec toi, Kaya...

Jaelyn se réveilla en sursaut, le cœur battant, tirée tout à coup d'un sommeil profond. Elle demeura immobile un instant, désorientée. Ou diable pouvait-elle bien être ? Que s'était-il passé ? Un instant plus tôt elle n'était que la prisonnière de Klaus, retenue dans une chambre contre son gré par une espèce de champ de force, puis plus rien. Elle essaya de se rappeler quelque chose, mais rien. Le reste de la nuit n'était qu'un ensemble de souvenirs confus. 

Elle se hissa sur un coude et regarda autour d'elle. Elle découvrit à sa grande stupeur qu'elle était dans un lit, un drap épais en laine couvrait son corps en sueur. Elle ajusta le drap autour d'elle tandis que les événements de la veille lui revenait en mémoire comme un coup de massue. Elle s'était battue avec l'un des gardes de Klaus en utilisant ses pouvoirs, mais malgré cela il avait réussi à lui entailler la gorges. Par réflexe, elle porta la main à son cou et fut surprise de n'y sentir aucune cicatrice. Tout cela n'avait-il été qu'un simple rêve ? Ce qui lui était arrivé était tout simplement incroyable, et bien trop réel pour n'être qu'un rêve. Ensuite, elle avait sauté par la fenêtre, et cette fois n'avait pas été retenue par le champs de force. Mais ensuite ? Plus rien. Comment-était elle arrivée ici ?

Secouée d'un frisson, elle se releva et repoussa derrière son oreille les mèches blondes qui recouvraient son visage. C'est alors qu'un raclement de gorge la fit sursauter.

- La dernière fois tu es restée inconsciente pendant deux jours. Tu viens de battre ton record, dix heures, félicitations !

Alors tout ce qu'elle avait vécu n'était pas qu'un rêve. Elle soupira. En tant normal, l'attitude enjouée de sa tante l'aurait fait sourire, mais elle n'était pas d'humeur à jouer. Elle s'apprêtait à ouvrir la bouche quand Kaya la devança.

Les frères de la Nuit - 1 - L'appât Du DésirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant