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Je regarde par la fenêtre tandis que les élèves me regardent en parlant à voix basse. On me lance des boules de papiers, des tubes de colles, parfois même des lames de ciseaux. Les messages s'accumulent et les profs ne disent rien.

Crève, fille de mort.

Tu ne mérite pas de vivre.

J'en ai tellement vu souvent, que ça ne me fais même plus d'effets. Un gars se lève et s'assoit à côté de moi, et il reste la, à essayer d'entamer une conversation avec moi. Je sais ce qu'il veut. Ils veulent tous la même chose ici de toute manière.

La cloche retentit, je me lève pour aller me dégourdir les jambes. Le gars me suit. Je soupire, il me fatigue. Je vais dans un petit carré d'herbe, m'assois et sors une cigarette que j'allume avec mon briquet orné d'un dragon. Ce qui ajoute encore au fait qu'on me traite de démon puisque personne ne doit sortie du moule et être différent. J'inspire longuement puis je recrache la fumée. Le mec s'assoit à côté de moi et s'approche un peu trop près.
- Alors, ça t'intéresserais ... ? Il demande.

Il pose sa main sur ma jambe et la caresse. Je tourne la tête et le fixe méchamment.
- T'as de beau yeux bleu tu sais, j'aimerais bien voir ton expression lorsque je te ferais jouir. Il soupire.

- Retire ta main ... Ou je te la brise. Je dit en tirant une nouvelle fois sur la cigarette.

Il n'obéit pas, il remonte même sa main sur ma cuisse. Je le fixe de nouveau, et là, je vois la peur dans ses yeux. J'attrape sa main et la tort. Il commence à grimacer, je force alors et un craquement se fait entendre, suivit de ses hurlements.

Je me lève et jette ma cigarette dans le cendrier pendant que les surveillants s'occupe du gars. Je vais encore payer ma rébellion.

Je vais pour retourner en classe, sauf que quelqu'un m'attrape par le bras et me tire contre un mur dans le couloir adjacent. Les potes du gars qui m'a abordé. L'un me fait un crochet pied, me faisant tomber, ils me frappent le ventre à coups de pieds. Un autre m'attrape par les cheveux et me donne de grands coups. Mon nez saigne, je crache du sang. Deux d'entre eux me tiennent les jambes pendant qu'un autre me frappe la tête, pour m'étourdir, mais j'ai tellement pris de coup que je reste bien consciente. Je me débats comme une furie malgré les douleurs qui irradie dans tout mon corps.

Je tombe à terre, ils m'ont enfin lâché. Les surveillants arrivent et l'un me soulève pendant que les autres courent après les garçons qui m'ont tabassés.

On m'emmène à l'infirmerie, une jeune femme me nettoie le visage puis me dit d'aller me reposer. Je parviens à dormir pendant une bonne heure. A la sonnerie, je m'en vais.

Je sors du lycée en boitillant. J'ai mal et je respire avec difficulté, mais je suis habituée.

Je vais chez le psychologue, comme chaque vendredi après midi. Comme toujours, je rentres, je pose mon sac, je m'asseois.
Il m'observe, ses yeux bleu sont vides, froid. Comme toujours il me pose une question.
- Ca va ?

Et comme toujours je réponds.
- Ouai.

Puis il me demande.
- As tu encore fait ce rêve ?

Et je réponds.
- Oui.

Et comme chaque fois, il me demande de lui raconter ... de lui raconter cette horreur que je vis depuis que je suis en âge de parler.

Le Requiem De L'angeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant