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Je sort de l'appartement, mon sac sur mon dos. J'entends une autre porte. Le voisin de palier. Il me regarde méchamment, je vois dans ses yeux la peur et le dégoût.

Je descends les escaliers en glissant sur la rampe puis saute légèrement à l'arrivée, après être retombée agilement sur mes pieds, je me dirige vers la petite boîte aux lettres et y récupère mon courier, une lettre de mon avocat, une de l'asile ou se trouve ma mère, puis de nombreuses dont je connais déjà les sujets, des insultes et des menaces. Très original. J'effectue un rapide tri et m'arrête devant une poubelle pour jeter tout ce qui est inutile lorsque une enveloppe rosé m'interpelle.

Grand-mère ... ?

Qu'est-ce qu'elle veut cette harpie encore ?! Elle est encore pire que ma mère, mais en bien plus insidieux. Il va encore falloir que je l'appelle pour la remercier du chèque qu'elle m'envoie.

Je fourre le tout dans mon sac et pose mon skate au sol, puis m'élançant vivement. Mon regard est dans le vide, j'entends les gens parler, bien évidemment l'affaire de ma vie à été relatée par la presse, depuis que j'ai détruit l'appareil photo de l'un d'eux, plus aucun ne m'approche.

J'arrive rapidement au bahut, les mecs me regardent comme si j'étais nouvelle, car mes vêtements sont différents d'avant, plus élaborés on va dire. J'entends toujours les mêmes commentaires mais avec de nouveau de la part des filles, à présent je suis une pute aux yeux de certaines.

Je ne laisse rien paraître, poker face comme dit Adam. J'espère qu'il sera là ce soir, ça fait un moment qu'on ne s'est pas retrouvé tout les deux. J'arrête mon skate et entre dans ma salle de cours. Je commence avec anglais, à la sonnerie, tous entrent. Le prof distribut des test que nous avions fait quelques jours avant sur un film que personne n'avais compris.

Je me laisse tomber sur ma chaise. 0 ... Comment ça 0 pour un exercice à la con où l'on devait replacer des extraits dans l'ordre. Mais quel con ce gars ! Il nous donne des extraits du livre mais nous, nous avons vu le film, logique !

Je range la feuille et plaque mon visage dans mes mains. Le prof s'approche et m'interpelle, je le fixe dans les yeux et vois.
- Ça vous amuse de bâcher vos élèves parce que vous ne les aimez pas ou parce qu'on vous le demande ?! Je balance.

- Enfin Hannah !

- Nan c'est bon, fermez la, j'ai même pas envie de vous entendre.

Je me lève de ma chaise, attrape mon sac et vais pour sortir. Un élève s'interpose. Je le regarde en levant un sourcil. Je lance mon point à côté de son visage, faisant une feinte, pour pouvoir lui donner un coup dans les côtes. J'ouvre vite la porte et sors. Je cours le plus vite possible, des élèves me suivent et le professeur se dirige vers le bureau du proviseur. Paniquée et pleine de rage, je me trompe de rue et me retrouver aculée dans une impasse.

Dix mecs m'ont suivit. Je ressert la hanse de mon sac et le place sur mon dos, il y a des rambardes, je devrais pouvoir m'en sortir. L'un d'eux se jette sur moi, je l'esquive mais suis attrapée par un autre qui m'immobilise immédiatement, les autres s'approchent en riant. Je toise le premier. Il me décoche une droite qui fait valser ma tête, je crache en retenant un hoquet de douleur.
- On va s'amuser maintenant ...

J'appelle Adam en silence. Pour la première fois de ma vie, j'ai peur de me faire tabasser, et violer. Un bruit m'interpelle. Je relève la tête et vois mon copain. Il s'avance, menaçant, de grandes ailes noires glissant sur le sol.
- Lâche la immédiatement. Il gronde.

Sa voix et son ton sont sans appel, je tombe à genou. Les mecs s'en vont et Adam me prend dans ses bras. Il me ramène chez nous, saine et sauve mais psychologiquement à bout.
- Adam ... J'en ai assez ... Je ne veux plus vivre ainsi. Je souffle d'une petite voix.

Le Requiem De L'angeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant