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La sonnerie retentit, et c'est en baillant que je me rends compte que je me suis endormie ... Contre Arch qui roupille comme une marmotte !
- Hey ! Je dis en le secouant doucement.

Mais c'est qu'il dort bien le con !

Je me lève du lit d'appoint, le faisant tomber. Il ne se réveille même pas ! C'est bon les gars, j'ai trouvé la plus grosse marmotte de tout les temps ! D'habitude c'est moi qui bat les records ! (14h30 maggle)

Une minute ... Depuis quand je parle ou pense de cette façon ? J'ai l'impression de ne plus être moi même. L'absence de cauchemar et l'arrivée de ce gars étrange, qui en plus dit me connaître et m'a défendu pour une broutille ! Tout me perturbe.

Je ne comprends plus. Mes tentatives pour le réveiller sont vaines, je soupire, prend mon sac et m'en vais.

Il n'y a quasiment plus personne dans l'établissement, j'en conclu que la sonnerie qui m'a réveillée était celle de la fin de journée. Je devrais me dépêcher, ma mère va encore me prendre la tête si je suis en retard. C'est clair, avec elle je n'ai rien droit de faire.

Je n'ai pas envie de respecter cette règle ce soir. Je traîne dans les couloirs, fouine dans les salles. J'aime ce silence qui prend l'entièreté du bâtiment et qui le plonge dans une sorte de nostalgie sombre. Cette solitude me fait un bien fou.

Je me dirige vers la tour, celle où sont les archives et l'une des salles que je préfère, celle où est entreposé un sublime piano à queue. L'école est bâti sur un promontoire rocheux lequel donne sur la mer. Je monte au dernier étage de la tour et arrive sur un petit balcon.

L'air est frais, et violent. Je suis secouée autant extérieurement qu'intérieurement. Je ne sais plus qui je suis.

Je m'approche du bord et me laisse bercer par le son des vagues, chantant en accord avec les bruissement du vent dans les branches des arbres. J'écarte mes bras, comme pour embrasser l'air et le serrer contre moi en un ami que je n'ai jamais eu. J'écarte mes bras, comme pour prendre mon envol, loin de tout ça, de cette folie religieuse si profondément encrée ici.

Je sais qu'il y a des endroits où la religion est reléguée au second plan, voir même troisième ou quatrième. Aujourd'hui pas mal de gens ne croient plus en un dieu, ils croient au pouvoir de l'argent, certaines en l'amour. Je n'ai rien de cela.

Les flots houleux m'attirent, j'ai toujours adoré l'eau, je m'y sens à mon aise, mais encore une fois, ma mère le refuse, sans aucunes raisons.

Après tout, cela mettrait fin à tellement de chose ... La ville serait débarrassée de la fille du démon, je serais enfin délivrée de leur fanatisme exacerbé. J'y ai pensé tellement de fois, mais je n'en ai jamais eu le courage, que dirait mon père ? Lui qui m'a toujours assuré que tout irai bien, que je réussirais à me sortir de ce trou où la différence est prise comme égale de satanisme.

Je sens les larmes dévaler mes joues. J'écarte mes mains pour laisser passer l'air et pour me sentir plus libre encore. La morsure du vent sur mes larmes me fait frissonner. Je lâche un grand soupir, comme si j'allais me jeter dans le vide.

Le Requiem De L'angeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant