Le Requiem De L'ange

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Je suis assise sur ma chaise, une main menottée, seule dans une petite pièce avec un miroir sans teint. Je sais qu'on m'observe, et j'en ai assez. J'ai besoin de voir Adam, il me manque horriblement et on me refuse tout contact avec lui. Encore un coup de cette satanée communauté.
- Bien mademoiselle Hannah. Commence un homme en entrant. Je suis votre avocat, expliquez moi un peu ce qu'il est arrivé.

- Vous êtes là pour faire savoir la vérité ou vous voulez m'enfoncer ?

- Pardon ?

- Vous êtes croyant ?

- Oui, mais je ne fais pas partie de la communauté de la ville, ils sont bien trop extrémiste et violent selon moi. Il réponds en croisant les bras sur sa poitrine.

- Bien. Alors nous allons bien nous entendre.

*******

L'ambiance dans la salle est insoutenable, la tension est palpable. Je suis assise derrière un bureau aux côtés de mon avocat, Adam lui, est derrière.

Je ne connais pas le juge, mais il me faut peu de temps pour voir qu'il est croyant, vu la croix qu'il a autour du coup.

Deux coups sont frappés et la séance commence.
- Bien ! Nous sommes ici aujourd'hui pour un cas d'homicide involontaire. Messieurs. Lance le juge en désignant les avocats.

Celui de ma mère avance, mon coeur bat à mille à l'heure, je ne sais pas ce qu'il va dire, je sais que je vais encore être traité de possédée, et j'ai effroyablement peur d'être confiée à la communauté pour être "purifiée".
- Comme nous le savons tous ici, cette jeune mère est la plus courageuse et brave que connaisse notre communauté, en effet, sa fille n'est pas un cadeau, car possédée par le diable.

A ces mots, l'assemblée lâche un "oooh" de terreur. Je sais dès cet instant que j'ai perdu. Mon avocat me tient la main et me sourit. Je me tourne vers Adam, qui me regarde avec amour et me sourit également.
- Il suffit de voir de quel manière elle a froidement tué sont propre père, connu pour sa bonté, sa gentillesse et sa hardeur de travail pour nourrir sa femme et sa fille.

Je tente de rester calme, mais mes mains se mettent à trembler, et mon visage ruisselle de larmes devant tant de mensonge. Mon avocat pose une main sur mon épaule et se lève.
- Messieurs et mesdames, regardez. Il commence. Regardez cette enfant, détruite par la mort du plus aimant des pères, comment pouvez vous croire que le diable s'est emparé d'elle. Cette petite n'a rien du profil d'un tueur, par contre, j'attirerais votre attention, sur une plainte qu'elle a déposé au commissariat, des photos ont été prise où l'on voyait des hématomes et des contusions multiples, son père, appelé à témoigner, à déclaré que c'était sa femme, cette femme que vous décrivez comme brave et courageuse, qui frappait Hannah.

Toute l'assemblée se tourne vers moi puis vers ma mère qui garde la tête haute. Je lève le nez avec espoir, je me souviens de cette fois où j'étais tombée dans les pommes sous les coups, j'avais frôlé le traumatisme crânien et le coma, mon père en avait eu assez et étais allé déposer plainte pour maltraitance envers mineur, ma mère avait été emmené dans un centre pendant deux mois.
- Et qui vous dis que ce n'est pas ce garçon, son petit ami qui la frappait ! Lance l'autre avocat.

Adam se lève mais est vite rattrapé par l'avocat qui le force à se rasseoir.
- Cette plainte à été déposé il y a quatre ans. Hannah et ce garçon ne sont ensemble que depuis une semaine. Votre théorie est donc erronée. Assène mon avocat.

- OBJECTION

- Objection refusée. Coupe le juge. Nous allons à présent passer au témoignage, Hannah, veuillez venir à la barre.

Je me lève et vais me poster à côté du juge. Je sens les regards peser sur moi, et je distingue facilement ce qui me désigne coupable et ceux qui me croit innocente.
- Allez y. Me dit doucement le juge.

- Je ... J'étais dans le salon, avec Adam, ma mère et mon père. Nous venions juste d'arriver, Adam et moi avions fait une fugue et ...

- Et pourquoi cela ? M'interroge-t-on.

- car ... Ma mère a toujours tout refusé ! Que je sorte, que j'ai des amis, que j'ai une vie normale ! Je craque. Je n'en pouvais plus de me faire frapper et insulter sans arrêt, et Adam m'a aidé, il était là pour moi, il était le seul avec mon père a s'inquiéter pour moi. Je m'arrête et essuye mes joues avec les manches de mon pull. Nous avons essayé de discuter avec ma mère, elle ne voulait même pas que l'on soit ami, parce que selon elle, il était mal vu pour un garçon et une fille d'être ensemble simplement par amitié. Alors je lui ai demandé de m'accompagner dans ma fugue, j'ai laissé une lettre pour mon père et nous sommes partis.

- Voici la lettre. Coupe mon avocat en la tendant au juge.

Je sens les regards compatissants tandis que je tente d'arrêter de pleurer, mais la scène se déroule une nouvelle fois sous mes yeux.
- Et ensuite ?

Je lève le nez et continue l'histoire.