Le Requiem De L'ange

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- La plus agressive des choses peut aussi parfois être la plus belle. Je dis en installant la musique.

Les autres me regardent en riant. Je présente alors ce que j'ai préparé selon ce qu'a demandé la prof, en jetant des pe touts coups d'oeil à Arch qui semble plus amusé par ce qu'il voit dehors. Une musique d'un groupe que l'on aime particulièrement et qui est l'opposé des musiques habituelles du groupe que l'on a choisit.
- J'ai donc prit Deyjandi Von de Heaven Shall Burn -média- habituellement producteur de Heavy metal, cette mélodie est en totale contraire et ...

- Ça reste Satanique ! Cri un élève.

- Et en quoi ça l'est ? Tu ne connais même pas le pourquoi de cette chanson, tu ne connais ni son histoire ni ce qu'elle veut transmettre ! Je m'énerve.

- Rien que le nom annonce la couleur ! Lance une fille. Tu ne nous feras jamais changer d'avis sur le sort de ton âme.

- Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. J'assène en les foudroyant tous du regard.

Je met en route la mélodie, et je vois leurs regards et leurs expressions profondes changer et même si ça ne les fait pas changer d'avis à mon compte, au moins je leur fait comprendre leur erreur de jugement.

Cette musique évoque tellement de chose dans mon coeur, la nostalgie, la tristesse, l'innocence et surtout ... La solitude. Solitude que je connais depuis que je suis enfant.

Je me laisse bercer par le violon et le piano lorsque quelque chose me coupe dans mon repli sur moi même.

Une boulette de papier ... ?

D'autres me frappe au visage. Ils ne changeront jamais. Mes espoirs s'effondrent lentement, briques par briques, poussières par poussières. Je reçois alors une cartouche d'encre pleine qui atterrit sur ma joue et me tâche la moitié du visage.

Je lève les yeux, la main toute aussi noire, et pour l'une des premières fois de ma vie, je renonce ... Je sors de la pièce en courant et m'enfui du campus. Je cours aussi loin que je le peux et ne m'arrête que lorsque mon souffle se coupe. Je me laisse tomber par terre et pleure sans aucune retenue.

Roulée en boule sur le sol comme une tortue, je tape rageuse la terre de mes poids fermés, y enfonce mes ongles et arrache l'herbe. Je me laisse totalement aller. J'en ai tellement assez de toute cette persécution. Mes pleurs ne se calment que pour reprendre aussitôt, à tel point que je ne sens même pas la main chaleureuse qui se pose sur mon dos.

Je relève mon visage trempé lorsque cette même main vient replacer une mèche de cheveux derrière mon oreille ornée de plusieurs boucles.

Un homme se tient devant moi, il porte les vêtements de l'église et me sourit affectueusement, je crois même voir une larme perler au coin de son oeil livide et blanc.

Un ... Un aveugle ... ?

Il semble deviner mes pensées et me sourit, m'aidant à me relever. Il m'entraîne dans l'abbaye devant laquelle je m'étais effondrée sans le savoir.

Dès que je pose un pied à l'intérieur, je me sens calme, apaisée. Je suis l'homme sans rien dire et sans protester jusque dans une cuisine ou je vois de la nourriture rudimentaire, de l'eau, du pain, du fromage et de la viande séchée. L'homme me fait asseoir et reviens avec un chiffon et une petite marmite d'eau chaude.

Je nettoie mes mains pleines de terre puis mon visage couvert de l'encre que l'on m'a jetée et qui s'est mêlée aux larmes. L'homme revient vers moi et me donne une assiette ou je vois un pain rond avec un morceau de viande, de fromage et une belle patate cuite.

Il semble désolé de ce maigre repas, mais je sourit, prend le pain, le sépare en deux morceaux et lui en tend un. Il s'assoit ensuite et mange avec moi.

Je lui raconte ce qu'il est arrivé. Je vois la pitié dans ses yeux, et pour la première fois, je l'en remercie et accepte même sa généreuse proposition de m'héberger le temps qu'il me faudra pour récupérer.