Le Requiem De L'ange

14

Je rentre par la fenêtre sans faire de bruit. Un triste soupire m'échappe. Je laisse tomber mon sac, et détends mes épaules. Je suis déçue, incroyablement déçue. Je me sens pitoyable.

Jamais je n'aurais cru qu'on me décevrait tant, je pensais m'être endurcie, je pensais résister et pouvoir tenir, mais il a fallu que ce couillon entre dans ma vie et devienne mon "ami". Certes, ses intentions n'étaient pas mauvaises, enfin je pense, mais cela ne me prouve qu'une chose. Encore une fois, je suis différente, et à cause de cela, je vais encore finir seule.

Je m'asseois sur mon lit et tire mes cuisses contre mon ventre, repliant les jambes et les tenant contre mon corps en enfermant mes genoux avec mes bras. Mon regard se perd dans le vide. Ma gorge se serre, mon ventre se tort. J'expire et finit par exploser.

Les larmes roulent sur mes joues. Je me tourne et frappe le matelas avec toute la force que je possède. Je ne retiens plus rien. Je sais que je fais du bruit, je sais que ma mère va venir me voir et va m'ordonner d'arrêter, je sais qu'encore une fois elle va me frapper, mais qu'est-ce que cela peu faire ?

Tout ce qui m'importe, c'est Arch. Jamais je n'aurais dû le laisser s'approcher, jamais je n'aurais du abaisser mes défenses et croire que je pourrait avoir un ami. J'avais raison, tout fini par sombrer et s'éteindre, l'espoir est impossible, inutile, une futile idée à laquelle je m'accroche alors que je sais que je vais tomber, mais à chaque pas je me relève.

Rappelez moi pourquoi je relève la tête, pourquoi à chaque fois, je trouve la chose qui me permet de tenir ? Pourquoi n'abandonnerais-je tout simplement pas ? Tout, absolument tout serait si simple.

Je me tourne et me laisse tomber sur le dos en passant rageusement les manches de mon pull sur mes joues. Mon regard se pose sur une citation.
" Si tu abandonnes une fois, cela peu devenir une habitude, n'abandonnes jamais. Michael Jordan. "

Je laisse le sommeil me gagner lentement. Mes paupières tombent sur mes yeux et je m'effondre dans les bras de Morphée.

Le lendemain

J'ouvre les yeux lentement, mon regard se pose sur la citation que j'ai lu la veille. Pendant une dizaine de minutes, je la tourne dans ma tête, dans tous les sens, sous tous les angles. Je soupire, puis je me lève.

Je me lève et me déshabille avant de prendre des vêtements propres et d'aller à la salle de bain. Je prend une rapide douche puis descend déjeuner après avoir enfiler mon jean avec mon haut Iron Man et une chemise en jean noire.

Je croise mon père qui m'embrasse la tempe en passant et en me disant au revoir. Je vais jusqu'à la cuisine et attrape une tranche de brioche, je sens un regard pesant sur ma nuque. Je me tourne. Ma mère m'observe.
- Pour ta petite sortie nocturne d'hier, ce soir, nous méditerons ensemble sur ton comportement.

Je la dévisage méchamment, hors de question que j'aille dans ce placard miteux. Je prend la tranche dans ma bouche, attrape mon skate et mon sac et sors, direction le bahut.

En prenant appuye sur le sol et en m'élançant sur la route, quelque chose me vient à l'esprit. Je vais devoir parler avec Arch, je ne sais pas ce qu'il va se passer. A vrai dire, j'ai peur, je me rends soudainement compte que j'ai peur de perdre le seul qui se considère comme mon ami.

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