Le Requiem De L'ange

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Je me réveille lentement. L'endroit est sombre et n'a rien à voir avec ma chambre à l'asile. Je suis dans un couloir, couchée sur un tapis de velours rouge qui court tout le long du corridor. Deux portes. Un silence pesant règne.

Je suis dans mon cauchemar.

Je vois la lumière bleue scintiller, comme toujours, la curiosité me prend le ventre et me pousse vers l'autre porte, d'où émanent des rires et des voix douces et accueillantes. Seulement, je sais ce qu'il s'y trouve réellement et je suis prête. Je prend une inspiration et me dirige vers elle.

Je dois les vaincre ...

J'avance silencieusement et glisse un regard par l'entrebaillement de la porte. Une grande pièce, une cuisine je dirais. L'ambiance est pesante, les murs colorés par la lumière rouge du feu central renvoient des ombres aux allures sauvages et inquiétantes. Je distingue les restes de corps humains, je vois alors le visage de ma mère.

Trois hommes sont à table, un grand face à moi, avec de longs cheveux noirs, et des yeux aussi rouge et flamboyant que le feu de l'âtre. Le deuxième est tout aussi brun, mais sa chevelure s'arrête dans sa nuque. Il est de profil, je peux alors voir de nombreux tatouages noirs courir sur son corps, sa musculature saillante est sans égale. Il est nonchalamment installé sur une chaise, se balançant légèrement d'avant en arrière. Et enfin, le dernier, me semble très familier.

Ses cheveux sont noirs de jais, coupé cours, ses yeux sont d'un bleu sombre, presque maléfique. Sa peau est légèrement hâlée, je distingue alors sur sa main, un tatouage tribal circulaire qui me rappelle quelque chose. Je remonte mon regard le long de son corps. Il me fascine, torse nu et seulement habillé d'un pantalon, il est tout aussi nonchalant que l'autre homme, décontracté, dans son élément. Au fur et à mesure de mes observations, une boule grossit dans mon ventre, mon dos me fait mal et un point sur mon épaule me démange frénétiquement.

J'observe alors son étrange regard, cette impression sombre de le connaître remonte en flèche. Ses yeux sont emplis de ténèbres, mais ils me semblent soudainement las et fatigué. Totalement submergée par ma contemplation, je ne remarque pas lorsqu'il me voit, et qu'il me dévisage. Ses yeux changent d'expression, ils s'éclaircissent et deviennent d'un bleu cristallin, doux et gentil, presque protecteur.
- Hannah, enfin tu es venue.

La porte s'ouvre brusquement et je tombe sur le sol, devant les trois hommes. Celui aux longs cheveux est celui m'ayant adressé la parole. Celui aux yeux bleu se lève et vient m'aider à me relever.

Ses mains sont douces, presque d'une taille deux fois supérieure aux miennes. Je peut alors voir son étrange tatouage, de noir il passe à gris argent, intriguée, je passe mes doigts dessus, il émet alors une étrange lueur bleue.

Je lève le nez vers l'homme qui me tient toujours. Je me perds dans ses iris bleu, oubliant tout, ma mère, mes problèmes, l'asile. Plus rien n'a d'emprise sur moi. Je sens une présence derrière moi. Un profond dégoût et une atroce envie de fuir me prennent le ventre. Je me détourne du jeune homme qui me faisant face et regarde l'autre aux yeux de flammes. Il me fait peur. Je repousse les mains qu'il tend vers moi et sors de la pièce. Je vais vers la lueur bleue et pousse la porte.

De l'autre côté, l'air est frais, un bruit de clapotis me parvient. Je suis sur la tour, la falaise et l'eau en contrebas sont semblable à ceux du bahut. Je me tourne et vois les trois hommes venir vers moi. Celui aux yeux bleu devançant les autres, de grandes ailes noirs glissant derrière lui.

Je recule et trébuche mais parvient à me rétablir. Je vois alors dans leurs yeux, une forme d'inquiétude ils ne veulent pas que je saute ? Très bien, alors allons y, mais avant que je ne me tourne, on accroche mon poignet. Je tourne le visage et le vois, lui, l'homme aux yeux bleus.

Étrangement il sourit et passe sa main sur ma joue. Je me laisse tomber en arrière, suivit par ce jeune homme qui me sourit, dévoilant sa fossette. Ses ailes s'étendent autour de nous et nous protège comme un cocon. Je passe ma main sur sa joue et soupire.
- qui es-tu ... ?

- C'est moi ... Adam.