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Le weekend passa rapidement. Je le passai entassée dans mes affaires. Le salon était jonché de papier bulle, de journaux et de cartons vides qu'il allait falloir que je jette. Ma poubelle ne serait jamais assez grande.

Le dimanche soir, j'étais épuisée. Complètement lessivée. En deux jours, j'avais récuré, aéré et arrangé toute la maison. J'étais certaine d'être endolorie de partout le lendemain. Ce premier lundi dans mon nouveau chez moi risquait d'être... difficile.

En me réveillant, je sentis chaque muscle de mon corps se réveiller et me rappeler combien je les avais sollicités. Je parvins à peine à me traîner jusque sous la douche. L'eau chaude les détendit quelque peu mais pas assez pour que je passe ma journée autrement que devant la télé.

Le mardi, je fus tout aussi peu productive.

Le mercredi, je me décidai à enfin mettre le nez dehors. Il faisait plutôt beau bien qu'un peu frais. Rien qui ne m'empêcha de sortir mon vélo de la petite remise que j'avais trouvée dans la cour au milieu d'une végétation trop dense à mon goût.

Encore du travail en perspective... Quand je regardais par la fenêtre, tout ce que je voyais, c'était du travail et toujours plus de travail.

Je me souvenais à peu près de la route empruntée par Lila pour gagner le cœur de la ville, là où elle habitait. Bien malgré moi, je dus admettre que rouler au cœur de la nature comme ça... Entourée des feuilles aux couleurs automnales... C'était vraiment magnifique et rafraîchissant.

Je n'étais pas habituée à une nature aussi pure, aussi puissante. Envahissante. Je ne connaissais que le bitume et les arbres enfermés dans leur cage de bois. C'était un changement bienvenu. Un tel bol d'air frais ne pourrait assurément pas me faire de mal. Mes poumons allaient enfin respirer un air sain.

Je pris mon temps pour gagner la ville, errant tranquillement, apprivoisant mon nouvel environnement. Pour une fois, j'appréciai de me balader à vélo. Je ne le sortirai plus que pour battre le trafic. Je comptais bien profiter du cadre et de la fraîcheur de l'air pour passer le temps et m'aérer l'esprit.

Je finis par arriver en ville. Elle était petite et loin de ce que je connaissais. Contrairement à ce à quoi je m'étais attendue, ce n'était pas aussi rustique que mon petit cottage. Les extérieurs étaient presque similaires à ceux de Portland si ce n'était pour une atmosphère plus légère, plus cordiale. On était loin de la grande Portland, froide et fermée.

Ici, c'était facile de me repérer et de trouver tout ce dont j'avais besoin. Je n'avais pas besoin de faire des kilomètres entre deux magasins pour trouver ce dont j'avais besoin. Tout ou presque était réuni dans le centre et les maisons s'éparpillaient tout autour. Un plan on ne peut plus simple à retenir.

Je descendis de mon vélo à l'entrée du centre-ville pour terminer ma visite à pied. Je pus dénicher une librairie, une épicerie, quelques autres petites boutiques qui me donnèrent envie de revenir.

À l'heure du déjeuner, je m'installai dans un petit restaurant en espérant qu'ils fassent des repas végétariens. Cela faisait des années que je ne mangeais plus de viande. Mes parents et ma colocataire avaient pensé que mes problèmes provenaient de mes préférences alimentaires avant que mon médecin ne leur donne tort. J'avais quitté Portland sur une dispute avec eux qui me laissait isolée et affreusement seule.

J'espérais que, aussi petit que soit le village, ils ne servent pas de viande dans tous leurs plats. Je doutais que ça soit le cas, néanmoins. Déjà dans les grandes villes, c'était difficile de trouver quoique ce fut de végétarien...

- Bonjour ! chantonna la serveuse lorsque j'entrai. Oh, vous êtes nouvelle ici ?

- En effet, souris-je. J'ai emménagé il y a quelques jours.

Le Secret de St John'sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant