La nuit était tombée. Sans que je sache trop pourquoi, l'atmosphère de la maison me paraissait soudain... inamicale. Je me sentis comme une étrangère, assise seule devant la télévision. Les poils de ma nuque se dressèrent sans vraie raison.
La maison semblait vouloir me faire fuir. Aussi jolie et chaleureuse qu'elle parut sous la lumière dorée du soleil, une fois que celle-ci disparue, tout se transformait. Les couloirs devenaient lugubres, les ombres, menaçantes... La température parut même chuter même si le thermostat m'assurait le contraire.
Je me levai pour aller mettre mon assiette dans l'évier, tentant en même temps de me débarrasser de cette sensation très désagréable. C'était irrationnel et je détestais ça.
Je m'y étais attendue malgré tout. C'était la première fois queje vivais entièrement seule. Je me retrouvais chez moi, seule etisolée dans une maison de campagne... Évidemment, mon esprit allaitme jouer des tours. Il fallait s'y attendre.
Je ne pus m'empêcher de jeter un œil par les fenêtres en passant devant. Je ne distinguai strictement rien dans le noir mais ça me rassurait, aussi bête que ça soit. J'avais tendance à me dire que, même s'il faisait nuit, si quelqu'un rôdait autour de chez moi, je le verrais. Comme dans les films d'horreur.
Sauf que dans la vraie vie, quand il faisait noir, il n'y avait aucun moyen de distinguer une silhouette à plus d'un mètre. Et avec le reflet dans la vitre, c'était pure fantaisie. Mais ça me rassurait, en dépit de tout bon sens.
Je vérifiai que ma porte était bien fermée pour me rassurer un peu plus. La sentir résister contre le verrou termina de m'apaiser.
Au même moment, quelque chose claqua contre la vitre du salon. Je poussai un cri, effrayée. Je m'approchai de la fenêtre alors qu'un autre caillou était lancé contre la vitre. Je ne vis rien, même pas le troisième caillou qui égratigna le verre.
Qui pouvait bien faire ça ? Et pourquoi ?
Je sursautai de plus belle quand on tambourina à la porte. Je ne pus retenir un juron, une main sur mon cœur battant à tout rompre.
- Qui est là ? demandai-je, la voix quelque peu tremblante.
- Ouvrez ! Je dois vous parler !
Une voix féminine frénétique qui me donna des frissons. La femme semblait désespérée et pressée. J'avais peut-être pris des risques en montant en voiture avec Carter mais il était hors de question que j'ouvre ma porte à une femme en pleine nuit. J'avais vu bien assez de films d'horreur avec Lila pour savoir que ça n'amènerait rien de bon.
Elle se remit à tambouriner encore plus violemment, faisant trembler la porte.
- Ouvrez-moi ! Il faut que je vous prévienne ! Vous devez savoir avant qu'il ne soit trop tard !
- Allez-vous-en ! criai-je en retour.
Je commençai vraiment à avoir peur. Je ne savais pas ce que me voulait cette femme mais je n'allais pas hésiter à appeler la police si elle ne partait pas.
Je cherchai mon portable des yeux, prête à composer le numéro. Avant de me souvenir qu'il était en charge dans ma chambre. À l'étage. Et si je montais les escaliers, elle l'entendrait et je ne tenais pas à prendre de risques.
- Allez-vous-en ! criai-je.
- Il faut que je vous parle ! Ouvrez-moi !
- Je vais appeler la police si vous ne partez pas !
- Écoutez-moi ! Je suis Jenna Ahston ! Je dois vous parler de St John's !
Je fus surprise de l'entendre évoquer St John's. Pourquoi me parlait-elle de cette école ? Lila m'avait dit qu'elle était plutôt banale malgré le fait qu'aucun adulte ne pouvait y entrer à part si on y travaillait.
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Le Secret de St John's
ParanormalBloomingdale semble être un petit village simple, calme, inoffensif. En tout cas, c'est ce que pense Yvana lorsqu'elle emménage dans ce village d'Oregon, à quelques heures de Portland pour fuir la pollution qui la rend malade. Toutefois, elle ne pe...