SAAN - Tome 1 [ Terminé ]

*8: La voix du peuple.

Ils avaient pris la route sans même chercher à comprendre pourquoi ils​ devaient prendre Kloos, personne n'avait dit un mot depuis le début du voyage et cela faisait maintenant 3 heures que cela durait.
Saan s'arrêta brusquement et dit :

- Je suis maintenant le seul chef, je dois savoir prendre des décisions​ justes à tout moment, alors aujourd'hui je vous demande de porter Kloos non pas parce que cela m'amuse, bien au contraire, mais il doit payer.

Saan se remit en route, les hommes ne cherchèrent pas à comprendre ce que Saan allait faire de Kloos, mais une chose était claire​ pour tout le monde : il allait payer pour ses actes, parce que personne ne s'en prend à un Havard sans payer et encore moins à leur chef.

Saan était plongé dans ses pensées​, il comprit que si un homme de Koyl était venu jusqu'à Kloos c'est​ qu'il habitait la contrée​ voisine, il en était certain. Il vu comme un avantage de savoir que des ennemis habitaient à proximité, il pourrait se préparer à défendre ses terres. Il se retourna, compta les hommes qui étaient derrière lui et dit bien fort pour que tout le monde entende :

- Combien d'hommes sont restés​ avec Pegu ?

Un homme plus âgé que Saan lui répondit :

- 8, chef.

-Très bien alors je ne garderai que trois hommes, les autres​ rebroussez chemin je suis désolé de vous avoir fait marcher, pour rien mais si un homme de Koyl est venu jusqu'à Kloos c'est qu'ils ne sont pas loin de notre village, alors mieux vaut que des hommes soient prêts à défendre.

7 hommes repartirent en direction du village, il ne restait que les hommes les plus âgés de l'équipe et un d'eux dit à Saan:

- Chef, nous sommes​ désolés mais nous n'avons plus la force de le porter.

- Pourquoi être désolé ici sera parfait, une dague s'il vous plaît ?

Un homme lui donna son couteau et Saan commença à entailler tout le corps de Kloos, puis il finit part le ligoter sur place et dit en rigolant aux hommes qui restaient :

- Avec de la chance, un loup le sentira avant qu'il ne meurt de froid.

Les hommes se mirent à rigoler tous ensembles​, et au fur et à mesure que les kilomètres passaient, Saan se montrait plus détendu.
Le soleil commencait à laisser place à la lune, les hommes s'arrêtèrent pour monter leur tente, Saan récupéra du bois pour allumer un feu, la nuit étant tombée​. Les 4 hommes firent rôtir une tête de petit cochon que Saan avait prit pour offrir à son père.
Un homme, qui était aussi le plus âgé il devait avoir dans les 40 ans avec une grosse barbe et le crâne rasé, dit à Saan :

- Tu sais je t'ai vu, tu n'étais encore qu'un nourrisson, j'ai combattu auprès de ton père à plusieurs reprises​, souvent nous parlions ensemble de toi. Sache qu'il n'a jamais douté de toi en tant que chef, et ce que tu as​ fais à Kloos nous prouve ton courage.

Saan regarda les 3 hommes face à lui, tous acquiescèrent aux propos du barbu.

- Merci, j'ai déjà réfléchit à une idée mais je ne l'ai jamais appliquée.

- Quelle est-elle ? Demanda le barbu.

- Ce serait de constituer un petit groupe d'hommes avec qui je pourrais parler de stratégie de guerre et même dans le village, la voix du peuple en quelque sorte étant donné que j'ai pris la décision de faire partir Hopa avec Pegu, pour être sûr qu'il n'arrive rien.

- Si tu veux, nous ne sommes​ plus très utiles​ comme soldats​, mais nous avons vécu sous les ordres​ de ton grand père Kritus donc nous pourrions te conseiller pour rester toujours fidèles​ à tes ancêtres.

Les hommes se mirent d'accord, est partirent​ se coucher, parce qu'il y avait encore une journée de marche.
Saan était​ le premier debout, il n'avait pas beaucoup dormi à cause de la mort de son père. Il sortit de la tente et partit près du feu pour se réchauffer.
Après 10 minutes​ il fit le tour des tentes pour réveiller ses hommes.
Le gros barbu prit la parole :

- Alors bien dormi Saan ?

-J'ai connu mieux et toi...?

Saan venait de se rendre compte qu'il ne connaissait même pas son prénom. L'homme le comprit dans le regard de Saan.

- Je m'appelle Liot, et oui.

- D'accord Liot.

Tout le monde ranga ses affaires​ et reprit la route, il ne leur restait qu'une journée, s'ils avançaient à un bon rythme ils​ seront rentrés​ pour le coucher du soleil. Après plusieurs heures​ de marche Liot demanda à Saan:

- Ton histoire de conseil était-elle vraie ?

- Évidemment, ça sera un moyen de parler avec le peuple entier en passant par vous.

- Ingénieux. Et en rigolant Liot rajouta : c'est bien payé ?

-Tout dépend de vous, mes frères.

Les hommes rigolèrent tous ensembles​, pour oublier la tragique journée de la veille. Après plusieurs autres heures​ de marche ils aperçurent le village et le soleil était encore relativement haut dans le ciel.

- Très bien continuons nous y sommes enfin.

Hopa était près du grand feu et alla voir Saan.

- Alors racontes-moi, où est Pegu ?

Saan prit une profonde inspiration et commença son récit :

- Alors voilà, pour faire bref Kloos a tué mon père sous les ordres​ d'un homme de Koyl, une fois​ l'avoir exécuté j'ai demandé à Pegu de veiller sur le village avec des hommes.

- Tu mets Pegu chef d'un village seul ?!

- Non ne t'inquiète pas tu partiras​ demain, pour veiller sur lui et au moindre faux pas je veux être prévenu.

- Mais qui s'occupera de toi ?

- Sur le chemin du retour j'ai eu une idée, j'ai demandé à Liot et deux hommes de créer un conseil qui sera intermédiaire entre moi et le peuple.

- D'accord, je connaîs Liot depuis enfant, tu peux lui faire confiance c'était un très bon ami de ton père.

Saan partit avant que la discussion ne tourne autour de la mort de son père et rejoigna Tyux qui entraînait ses hommes.
Il se dit " Tyux ! Il était sûrement au courant des projets​ de Kloos ! Mais non ne sois pas bête, voilà maintenant près de deux mois qu'il n'a pas revu son paternel, il ne peut pas être au courant !"