SAAN - Tome 1 [ Terminé ]

*32: Une jolie catin.

Ce que le vieux Sudiastien avait dit à Saan l'avait chamboulé jusqu'aux tréfonds de son âme, mais il ne fallait pas sombrer dans la folie.
Non il ne fallait pas, surtout que le français arrivait : le navire se rapprochait tout doucement des côtes.

Mais Saan ne pouvait rester là il fallait qu'il en parle avec quelqu'un avant de commettre un crime.
Il marcha donc résolument et décida d'aller voir Fya et son arc. En arrivant il distingua la fillette, elle était adroite : 2 flèches​ sur 3 rentrées dans la cible qu'elle avait fabriquée.

- Tu te débrouille plutôt bien, tu apprends vite !

- Merci chef, je compte m'entraîner davantage pour faire partie​ de votre armée.

Saan rigola, ne voulant pas lui dire ce que des hommes feraient s'il y avait une demoiselle dans les rangs.
Saan partit après l'avoir félicitée​, il fallait qu'il parle avec une personne dont il avait la confiance la plus totale, et il en voyait deux : Agron et Etiz.

Après avoir constaté que Agron n'était pas chez lui, il prit la direction de la maison d'Etiz.

- Saan, comment vas-tu ?

Saan le regarda intensément et Etiz comprit que quelque chose n'allait pas.

- Qu'y a-t-il mon ami ? Parles-moi.

- C'est​ Tisis.

Etiz était gêné, quand il comprit d'où venait le problème.

- Elle est souffrante ?

- Bientôt mon ami, bientôt.

- Saan, je me dois de t'avouer quelque chose, je suis ton ami   depuis de longues années maintenant, ma femme m'avait prévenu, mais je n'ais pas voulu y croire.

Saan regarda Etiz d'un regard noir, noir comme les abysses de ce monde.

- Dis-moi !

- Loïs a vu Tisis, il a quelques mois de cela, avec un homme, un homme qui n'était pas de chez nous.

Saan en voulu à Etiz, il allait cracher toute sa haine quand Etiz reprit.

- Tu es comme un frère pour moi, je ne voulait pas te blesser avec des rumeurs, j'espère que tu aurais fait de même pour moi.

Saan acquiesça.
Plusieurs minutes passèrent et aucun ne voulu réengager la conversation, ni même partir, ils étaient là à attendre quand tout à coup une trompette hurla.

- Etiz viens avec moi le français est revenu, après nous irons règler le problème de Tisis.

Quand les deux hommes arrivèrent devant Hervé DuPlifton, Saan eu un rictus qu'il ne pouvu contrôler, il était encore plus laid que lors de sa dernière visite.

- Bonjour, Monsieur Saan comme convenu, vous avez rempli votre part du marché maintenant voici la nôtre.

Des dizaines d'hommes descendirent des canons, des cheveux et plusieurs épées.

-Et voici un présent de notre Roi, à votre personne.

Hervé DuPlifton tenait une grande couverture marron, d'où il sortit une épée immense, mais très légère.

- Elle appartenait à Jean Rochmere, notre ancien Roi.

Saan saisit l'épée, et lui donna sa vielle épée en guise de remerciement, mais surtout pour se moquer de lui.

- Mon cher Hervé, nous n'avons plus rien à nous dire je crois bien.

- Exactement, j'espère avoir de nouveau à vous rencontrer.

Saan lui mentit en lui disant qu'il en était impatient et prit Etiz par le bras.

- Emmènes Dargan auprès de Drys, qu'il reste absolument auprès de lui.

Etiz comprit ce que Saan avait en tête, il acquiesça sans en avoir envie, et partit rejoindre le petit chef.

Saan partit, son épée à la main en direction de la maison qui, fut un temps appartenait à Hopa.

Il marcha vite, Agron au loin avait déjà remarqué sa démarche​ pressée.

- Saan ! Saan !

Saan s'arrêta à contre coeur.

- Oui ?

- Je ne t'ais jamais vu marcher aussi rapidement, qu'y a-t-il ?

- Ahahah très bonne question ! Il y a que ma femme Tisis couche avec un homme de Sudiasta !

Agron était plus que stupéfait face à la révélation de Saan.

- Que comptes-tu faire ?

- Ce que tout homme qui a de l'honneur ferait.

Agron, ne demanda pas de détail mais lui dit, juste avant de rebrousser chemin :

- Ne te laisse pas aveugler par la haine.

Les propos de Agron étaient rentrés par une oreille et ressortis de l'autre, il était trop tard pour pardonner.

Saan reprit donc sa marche, plus déterminé encore, quand il arriva devant la porte il reprit son calme et respira longuement.

Après quelques minute à respirer l'air frais, il entra.

- Tisis ?

Personne ne répondit.

- Tisis ?

Saan entendit du remu ménage en haut, il grimpa les marches 4 à 4, s'attendant à tuer si un amant était présent. Il ouvrit la porte de la chambre doucement et ce qu'il vit le mit encore plus hors de lui.

Elle étais là la belle Tisis, qui avait charmé Saan auparavant, un sac dans une main et les plans​ de guerre dans l'autre.
Saan garda son calme et demanda.

- Que fais tu ?

- Je... Je range... C'est​ vraiment... Le bazar, begaya-t-elle comme prise en faute.

- Le bazar ? Vraiment ?
- Oui...

- Sais-tu ce qui va être en bazar ? Ce sont tes os une fois​ que je les auraient tous broyés de mes mains !

Tisis su qu'elle était démasquée​, qu'il savait tout et que c'était pour ça qu'il était là.

- Écoutes-moi Saan, je peux t'expliquer !

- Mais bien-sûr évidemment je ne demande que ça ! Répondit-il ironiquement.

Il brandit son épée et la colla à la gorge toute​ humide de sueur froide de son épouse.

- Ne fais pas sa....s'il te plaît.

- Te tuer ? Non évidemment que non le Grand Saan n'est pas un monstre.

- Que va tu me faire ?

- Je vais te vendre, en tant qu'esclave à celui qui donnera le plus.

Et un flash vint à l'esprit de Saan il n'osait pas y penser, mais il devait en avoir le coeur net.

- Et dis-moi de qui est Dargan ?

Tisis le fuyait du regard. Les doutes​ que Saan avait étaient donc vrais.

- Il est de...