Surprise

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P.O.V. of Hope :

Toujours par terre, les yeux baissés vers le sol, j'observai avec stupéfaction mes affaires qui étaient toujours étalées sur le sol du couloir. Je fis mine de vouloir les rassembler, mais une douleur me vrilla soudainement l'épaule. Grimaçant, je fermai furtivement les yeux le temps que la douleur passe.  Mais alors que mes yeux étaient toujours clos, j'entendis un reniflement méprisant qui me figea sur place. Je me rappelai soudainement où je me trouvais, dans quel cas de figure. Mon angoisse s'agrandit à mesure que je tentai de gérer ma peur. Ma tentative pour me calmer fut un échec cuisant, pour cause ma peur s'intensifia. Je tentai vaguement un exercice de respiration que m'avait appris à faire le psychiatre de l'hôpital pour lutter contre la panique, mais cela ne semblait pas fonctionner. Alors, je baissai les armes. Je me dis que peut-être la sourde angoisse qui enserrait mon coeur finirait par disparaitre si j'affrontais fièrement la situation. Ainsi, je relevais le regard vers mon interlocuteur. Mais évidemment, ma peur ne disparut pas. Parce qu'à l'instant où je croisais le regard gris argenté du jeune homme qui me faisait face, je souhaitais disparaitre. Complètement intimidée par l'attitude, et le regard de ce garçon, je me trouvais de nouveau au prise avec mes inquiétudes. Mais je devais reconnaître que  le plus effrayant chez lui était son regard. En outre, il avait de longs cils qui avaient une certaine inclinaison qui rendait son regard plus mystérieux mais aussi, en quelque sorte plus mauvais. Sans compter le rictus sauvage qui barrait son visage tandis qu'il fit un nouveau pas dans ma direction. Je me raidis aussitôt, mes yeux cherchant frénétiquement une échappatoire. Mais ma peur accrût quand je ne vis rien d'autre qu'un barrage de curieux. Aussitôt, mon rythme cardiaque accéléra, alors même qu'une coulée de sueur froide se formait dans mon dos. J'avais la soudaine impression d'entendre battre mon coeur dans mon crâne, sans compter les nausées soudaines que je ressentais. Bêtement, je tentais à nouveau de me dire que cet homme ne pouvait pas être si mauvais, que je n'avais aucune raison d'avoir si peur. Pourtant...Je ne pouvais pas nier le fait que ce garçon me faisait étrangement peur. Il semblait avoir en lui quelque chose de... malsain. Je ne me l'expliquais pas, pourtant j'avais le sentiment accrue que cet homme n'avait aucun scrupules. Mais d'un autre côte, il paraissait ressembler à bon nombre de ces personnes qui se croient supérieurs à tout le monde... Parce qu'à cet instant même, j'avais l'impression d'être un insecte sous la chaussure de ce garçon, un insecte infâme qu'il lui fallait achever. Je n'aimais pas me sentir ainsi, je n'avais jamais aimé ça. A vrai dire, personne ne veut se sentir inférieur à quelqu'un. C'est pourquoi, j'avais toujours détesté cette catégorie de personne qui intimide ceux qu'ils pensent être les plus faibles, en veillant à bien leur faire comprendre qu'ils leurs étaient inférieurs. Mais cette antipathie pour ces gens étaient devenues maintenant beaucoup plus forte. Et ça, c'était depuis que j'avais vécu mon agression un peu plus de deux semaines auparavant. Cette histoire m'avait complètement brisé, ma vie avait pris un nouveau tournant, parsemé de douleur, de mauvaises séquelles et de malheur. Je n'étais plus la même que celle d'avant mon enlèvement. Et ça, ce n'était pas seulement à cause des nombreuses conséquences psychologiques de ces événements traumatisants. Et pourtant il y en avait des conséquences : j'avais un ESPT (état de stress post-traumatique), des frayeurs nocturnes plutôt violentes, des crises d'angoisses difficiles à gérer et tout ça c'était sans compter mon besoin presque pathologique de vouloir fuir les gens. Je ne me sentais pas capable de donner ma confiance facilement, j'avais besoin de temps. J'espérais vraiment être capable de guérir complètement un jour, mais est-ce réellement possible? Certes, pour mon ESPT le psychiatre de l'hôpital me faisait faire régulièrement des séances d'EMDR, ce qui en plus de mes calmants, agissait aussi petit à petit sur mes cauchemars et mes crises d'angoisse, mais on était loin d'un véritable résultat. Le chemin jusqu'à la guérison de ma psyché allait prendre énormément de temps et cela risquait d'être très douloureux. Ainsi, bien que j'ai fais quelques progrès sur certaines de mes peurs, actuellement,  je fuyais encore les étrangers comme la peste, mais surtout les étrangers de la gente masculine... 

My Dark AngelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant