Russian Mountain

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P.O.V. of Hope 

- Hope? 

Plongée dans la lecture de mon livre, je n'entendis pas tout de suite le son de la voix de Harry qui m'appelait. Mais j'en pris conscience seulement quand il gigota alors que j'avais mon dos appuyé contre son thorax, tandis que de son côté , quelques minutes plutôt, il jouait encore en ligne à la console avec Louis, qui était pour sa part dans sa chambre. Surprise, je commençai à me décoller de son torse afin de le laisser se lever - ce que de toute évidence il avait eu l'intention de faire - mais j'avais à peine décollé mon dos qu'il m'attirait à nouveau contre lui. Puis il répéta mon prénom, qu'il avait déjà dû appeler lorsque je lisais. Mais alors que j'acquiesçai de la tête pour lui signifier de continuer, il ne dit plus rien. J'attendis encore quelques instants, tâchant de réfléchir à ce qui aurait pu être la raison de son soudain silence, mais rien ne me venait en esprit. Indécise, je ne comprenais pas son comportement, alors, plaçant mon marque page là où j'étais arrêtée dans ma lecture, je mis de côté le livre tandis que je recroquevillai mes orteils sous la couverture dans laquelle j'avais enrobé mes pieds. Je me dis que c'était peut être ce qu'il attendait, afin d'être certain que j'ai son entière attention. Pourtant, pendant tout le temps où les rouages de mon cerveau se mirent en branle pour tenter de comprendre pourquoi il ne disait rien, je sentis son regard sur moi qui me perçait, mais toujours rien ne sortait de sa bouche. Et cela me rappela les nombreuses fois où il me détestait de loin, me jetant des regards froids, sans jamais rien me dire. Repenser à ces moments me fit plus de mal que ce que je n'aurai pu croire, déjà parce que cela me rappela que j'avais perdu un excellent ami, mais aussi de comment j'avais été inutilement une hypocrite en affirmant à Harry que lui et moi ça n'avait jamais été plus qu'une histoire de simple attirance physique. J'avais tendance à être beaucoup trop à fleur de peau lorsqu'il était question des personnes qui comptait pour moi. Alors je soupirais, puis m'écartai vraiment cette fois-ci pour planter mon regard dans celui d'Harry. 

 - Pourquoi est-ce-que tu ne dis rien? 

Harry arqua légèrement les sourcils, puis l'ébauche d'un sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu'il posait sur le guéridon près de lui sa manette. Mais pendant tout ce temps il me faisait toujours languir en restant muet comme une carpe et cela me donna envie d'hurler et de m'arracher les cheveux. Non. Pas mes cheveux. D'arracher les siens! surtout lorsqu'il me regardait avec ce petit sourire en coin qui me disait qu'il savait parfaitement dans quel état je me trouvais présentement à me demander ce qu'il pouvait bien avoir à me dire, mais qu'il ne me disait pas. Par moment je ne comprenais vraiment pas comment je pouvais ressentir autant de chose pour lui. Je veux dire, comprenez bien, il est arrogant à l'extrême, je suis du genre à me faire toute petite et éviter d'être au centre de l'attention. Il est insensible les trois quart du temps, je suis très émotive. Il est violent, j'évite la violence comme la peste. Il est manipulateur et joueur, je suis sincère et sérieuse. Mais au final, je pense que c'est tout simplement ces différences qui nous ont rapproché l'un de l'autre. Pas seulement parce qu'on pourrait dire de façon superficielle que l'on est la preuve vivante de l'adage "les opposés s'attirent", mais plutôt par notre histoire, notre passif. D'une certaine façon, j'imagine qu'avec nos douleurs, nos peurs (parce que oui, Harry m'a montré qu'il pouvait lui aussi avoir peur) on se complète. Lui par sa force naturelle, il parvient à me donner le courage d'avancer et surtout de me reconstruire. Même quand je pensais le détester, je sais que c'est lui qui me poussait toujours plus loin. Il était la raison pour laquelle j'avais décidé d'arrêter de m'apitoyer sur mon sort et de me relever et d'être une survivante qui profitait d'être en vie. Et maintenant que nous étions ensemble - enfin, je suppose qu'on l'était... on ne l'avait pas officiellement affirmé - j'avais l'impression que ma détermination s'était renforcée. Mais d'un autre côté, mon caractère aussi. On pourrait dire qu'Harry faisait ressortir le pire de moi-même mais je n'en étais pas sûre. Je pense plutôt qu'Harry me permettait juste d'être moi-même dans ma totalité, sans faux semblant. Et chaque jour je me redécouvrais. J'arrivais maintenant à lui tenir tête, je ne me laissais plus faire. Même quand il était un enfoiré idiot qui se comportait comme si je n'étais rien d'autre que sa propriété. Ou comme quand il faisait l'idiot à m'appeler pour ne rien dire et que j'avais envie de lui faire ravaler son sourire pathétique. Enfin, plutôt son sourire arrogant qui, en réalité, me charmait complètement en plus de m'énerver. Mais là, plus le temps s'égrener, plus il m'exaspérait. 

My Dark AngelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant