Chapitre 18

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Nous sommés arrivés au Casino, après avoir garé la voiture quelques rues plus loin.

Jonathan nous a fait rentré, grâce à un ami à lui qui travaille comme vigile. Nous nous sommes faufilés jusqu'aux vestiaires privées du Casino.

Le voleur pousse discrètement la porte, qu'il referme derrière nous.
Les lumières de la petite salle s'allument en grésillant, nous faisant découvrir une pièce ronde, recouverte de moquette rouge. Deux grands miroirs se font face, entourés par de lourdes penderies remplies de somptueuses tenues. Pour finir, un petit paravent aux superbes décorations se tient dans le fond de la salle.

"- On devrait avoir l'embarras du choix pour se trouver une tenue appropriée ici ! Dit-il fier de lui."

Je m'approche des portants pour femme, des étoiles pleins yeux. Je fais défiler les robes les unes après les autres, mes doigts effleurant les magnifiques tissus. Je pose mon choix sur un bustier noir moulant en satin, qui arrive au milieu de la cuisse. Avec quelques plis élégants et une large ceinture en dentelle blanche, je la trouve très bien pour moi.

"- Je prends le paravent en premier, dis-je d'un voix enjouée.

- à quoi ça sert ? Réplique Jonathan avec un sourire ironique."

Je lève les yeux au ciel avant de me glisser derrière et de me déshabiller.

Juste ma tête dépasse du paravent et je peux observer mon équipier faire défiler à son tour les costumes, avec un œil d'expert.

Je laisse glisser la robe le long de mon corps. Elle est vraiment belle. Je la tiens contre ma poitrine avant de sortir du paravent, et d'avancer vers Jonathan.

"- Tu m'aides à la refermer ? Demandé-je.

- Oui, vas-y tourne toi. "

Je me tourne dos à lui, nous regardant dans le miroir en face.
Il me surplombe d'un tête, ses yeux concentrés sur le bas de mon dos.

Ses mains effleurent doucement mes reins, je tremble face à ce contact chaud. Il remonte avec précaution la fermeture, faisant battre mon cœur un peu plus vite sous l'excitation.

Je fixe son reflet face à moi, observant sans gène les traits de son visage. Je secoue la tête, mince ! Il est plus vieux que moi. Je ne dois pas penser à ce genre de choses.

Je dois penser à mon cancer, au vol qui se prépare, à ma mère, à Jess...

Aux choses primordiales dans ma vie.

Mais quand Jonathan est là, il occupe toute mes pensées, repoussant mes responsabilités.

Il s'écarte de moi d'un pas.

"- Merci. "

Je m'avance vers le meuble à côté du miroir, en quête de maquillage.

Tandis que je noircis mes longs cils avec du mascara, je vois Jonathan se déshabiller sans gène derrière moi.

Je ne peux détacher mon regard de son reflet, le fixant à travers la glace. Son corps est svelte seulement couvert d'un boxer noir. Il commence à enfiler un superbe smoking gris métallique.

Lorsque qu'il passe sa chemise blanche, il s'arrête soudainement de bouger, oubliant de la fermer.

Il s'approche d'un pas rapide vers moi, je n'ai pas le temps de réagir qu'il m'attrape par les cuisses pour me tourner d'un coup sec dans sa direction.

J'ouvre les lèvres, surprise, immobile sur ma chaise.

il est penché sur moi, les mains toujours sur mes cuisses, nos visages étant bien trop proches. La chemise encore ouverte laisse entrevoir son torse, d'une façon affreusement sexy.

Je déglutis, jamais je n'ai été si proche d'un homme.

Je ne peux m'empêcher d'observer chaque détail de sa personne encore et encore.

Je sens son souffle chaud et calme caresser ma peau dans un frisson. Ma respiration se saccade, je sens que je commence à perdre mes moyens, je me sens fondre.

Mes muscles tremblent, son regard me brûle. Ses mains sont ancrées sur mes jambes, dans un contact envoûtant.

Il finit par entrouvrir les lèvres.

"- J'espère au moins que vous aimez ce que vous voyez mademoiselle."

Je ne réponds rien, incapable de parler, figée sur place.

Il s'écarte, un sourire naturel au visage, fermant ses boutons de chemise avec habilité.

Je reprends mes esprits, et me retourne vers la glace pour reprendre mon maquillage, et mes esprits par la même occasion.

Je me vengerais.

Je recouvre mes lèvres d'un rouge mat et profond avant de glisser mes petits pieds dans de traditionnels escarpins noirs.

Jonathan passe sa veste de costume et ajuste un petit nœud papillon noir, il n'y a pas à dire, il en impose. Il se tourne vers moi, tirant sur ses manches d'un geste professionnel et m'observe de haut en bas.

"- Je suis comment ? Lui demandé-je en avançant à sa hauteur.

- Parfaite. Répont-il en me tendant son bras, et moi, je suis comment ?

- Impeccable, terminé-je avec un sourire malicieux en posant ma main sur son bras."

Il me lance un regard rapide pour me demander si je suis prête, j'acquiesce du menton, absorbée par ses traits masculins.

Il ouvre la porte, et nous nous mêlons avec aisance au reste des joueurs, qui pénètrent dans le palais de la chance. Je respire un grand coup, mettant un pied devant l'autre avec assurance, la moquette rouge absorbant le bruit de mes talons.

Je tiens toujours le bras de Jonathan, qui regarde devant lui, sans expression apparente.

Depuis quand ma vie a commencé à changer au tant ? Je ne la reconnais plus.
Où est passé la dureté de l'hiver?

Maintenant un feu brûle en moi, je n'ai plus peur.

Jonathan change ma vie, et je suis impuissante, comme un spectateur invisible qui apprécie ce qu'il voit.

Que la chasse commence. Que ma nouvelle vie de voleuse en équipe, commence.

La Voleuse De FloconsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant