Chapitre 16

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Deux jours plus tard, je suis prête à partir chez Eliott. Après avoir beaucoup réfléchie, j'ai finalement décidé d'y aller un jour à l'avance et de rentrer le 1er Janvier. Trois jours avec mon ténébreux c'est parfait : ni trop ni pas assez.

- Tu as pris toutes tes affaires ?

Ma mère est dans l'entrée avec moi, elle est adossée à la porte de la cuisine et semble avoir très envie que je m'en aille. Ça me blesse de voir que l'on ne se supporte plus, mais ces trois jours loin d'elle me feront du bien, et à elle aussi j'en suis sûre.

Je fais non de la tête et ouvre la tête pour sortir. Un dernier coup d'œil derrière moi comme pour dire au revoir.

Mais qu'est-ce qui me prend ? Je pars trois jours pas cinquante !!!

- Bon, et bah bonne fête, hein...

Je sors et avant de fermer je peux voir Bekky arriver dans l'entrée.

Eliott ne vit pas très loin de chez moi, en réalité il vit assez près pour que nos maisons se ressemblent de l'intérieur, au moins je ne serais pas trop dépaysée.

Je sonne quand je suis devant sa porte et Marta vient m'ouvrir en robe de chambre. Oops, je dérange...

- Umh.. Pardon d'arriver si tôt...

- T'excuses pas ma jolie, c'est pas grave. Eliott m'a prévenu, il est sous la douche là, entre.

Sa salle de bain à lui est à l'étage alors que la mienne est en bas, dans le couloir à droite de l'entrée, mais je peux tout de même entendre couler l'eau dans la tuyauterie.

J'enlève mes chaussures et ne sais pas trop quoi faire de mes affaires, en fait, je ne sais pas quoi faire de moi. Je me sens comme un meuble, posé au hasard dans une pièce d'une maison en plein déménagement.

- Tu peux monter à l'étage, t'as qu'à l'attendre dans sa chambre, il t'en voudra pas tu sais...

Je rigole timidement à sa plaisanterie. Je ne connais pas très bien la mère d'Eliott. C'est une jolie femme, ses cheveux noirs comme la nuit ondulent parfaitement jusque sous ses omoplates, les traits de son visage sont doux, chaleureux, ce sont ceux d'une maman qui aime sa vie de maman. Pas comme la mienne.

Je chasse ses idées trop négatives de mon esprit en clignant des yeux plusieurs fois et finis par monter dans la chambre de mon doux ténébreux.

En ouvrant la porte, je regrette instantanément. C'est le bordel. Clairement.

Je rigole plus bruyamment cette fois devant cette chambre d'ado mal organisée. Tout est en vrac, il y a un caleçon au sol et j'ai une grimace de dégoût, quelques chaussettes ici et là, des fringues propres sur sa chaise de bureau. La couverture de son lit est à moitié par terre et en m'approchant dudit bureau je remarque des mouchoirs assez suspects.

Je rigole de ma naïveté quand j'ai pensé qu'ils avaient servis à moucher son nez... Pauvre petite fille que je suis.

Pas le temps d'imaginer quoi que ce soit que la porte s'ouvre dans mon dos, j'ai eu peur que Marta me surprenne en plein fouinage de la chambre de son fils mais non, c'est le fils lui-même qui me surprend, le nez dans ses affaires, enfin là : dans ses mouchoirs suspects.

- Ah bah ça y est, on se gêne plus mademoiselle !

Il n'est pas très habillé : à peine une serviette qui entoure mal ses hanches fines. Il a reprit un peu de poids mais pas tout à fait son poids normal.

Eliott n'est pas spécialement musclé, disons qu'il a ce qu'il faut là où il faut. Des abdos, des cuisses et un peu de bras. C'est pas Monsieur Muscle, mais ce n'est pas ce qui m'attire, donc ça me convient.

- T'aurais pu ranger avant de m'inviter chez toi, nan ? Tu sais ça me dérangeait pas de venir un petit peu plus tard...

- Euh... Erena, je t'ai demandé de venir vers 9-10 heures, regarde l'heure !

- 10 heures 40.

- Bah t'es venus 9-10 à l'avance !

- Attends... Tu m'attendais pour 21-22 heures.. ?

Mes sourcils se froncent sur mon visage, je ne comprends plus rien. En effet, il ne m'attendait pas avant 9-10 heures du soir pas de la matinée. Je me sens bête d'avoir fais ce quiproquo.

- C'est pour ça que t'as pas eu le temps de ranger...

Mon regard se dirige naturellement vers les petits mouchoirs. Mon Eliott qui rougit plus que d'habitude semble avoir du mal à répondre à la question que posent mes yeux sur ses petits papiers en boule, bizarrement près de son ordinateur.

Il prend ma tête et me force à regarder à l'opposé. D'un coup rapide il les envoi valser dans la poubelle et d'un coup de pied, envoi le caleçon solitaire aller faire un tour sous son lit.

- Et dire que je te croyais quand tu me disais que tu rangeais toujours ta chambre, et tout...

- Oh bah ça va, hein ! On a tous nos petits secrets, non ?

Il ne me laisse pas répondre et se penche pour m'embrasser.

Erena (Livre 2) [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant