Lundi 6 Juin 2016, jour J
Voilà enfin le jour du départ. Le jour qui annonce ma sortie du tunnel d'ennuis dans lequel j'étais coincée depuis bien trop longtemps. Le jour qui dit « Ça y est, tu vas avoir deux semaines de repos bien méritées ! ».
Enfin, malgré que je sois très heureuse à l'idée de partir, il est quand même 4 heure 50 et c'est super tôt, voire inhumain de se lever à une heure pareil. Mais on doit être à Paris à 9 heures et les trois heures de routes ne vont pas se faire en un claquement de doigt.
* Toc Toc *
La porte s'ouvre sur ma mère, déjà entièrement prête et qui ne semble attendre que nous.
Je m'étire de tout mon long en grognant un « Mmh » de fatigue et de frustration. Tous mes muscles sont déjà en vacances et je me demande bien comment je vais pouvoir me lever vu le peu d'énergie que j'ai en réserve. Il faut dire qu'hier, avec l'excitation du départ, je ne me suis endormie que très tard. Et ça ne va pas m'aider à me lever.
Je me laisse glisser de mon lit avec une lenteur remarquable, puis me dirige comme un zombie vers la salle de bain. Descendre les escalier est une torture mais arrivée dans la pièce je me sens divinement mieux. Cette pièce doit être magique.
Je ferme la porte et prends mes vêtements déjà préparés la veille, je les enfile en songeant que je ne suis peut-être pas la plus belle habillée comme ça mais au moins c'est confortable et je pourrais continuer de dormir tranquillou dans la voiture sans penser à un jean trop serré où un sweat trop chaud.
En allant devant le lavabo mes mains se portent naturellement à mon visage et frotte mes yeux avec énergie. Je ferme à plusieurs reprise mes paupières et quand je peux enfin voir nettement la fille dans le miroir en face de moi je la scrute. Mes cernes sont énormes, j'ai les lèvres gercées. J'ai vraiment une salle tête ce matin.
La petite horloge dans la salle de bain indique 4 heures 57. Juste le temps de faire pipi et d'aller m'enfouir sous une couverture à l'arrière de la voiture.
En sortant des toilettes, je croise ma mère mais ne parvient pas à déchiffrer son langage qui me semble inconnu. Je croise également Rebekka, qui a l'air bien plus réveillée que moi. Jack est déjà dans la voiture et dort paisiblement.
Devant la porte d'entrée, j'ai le sentiment d'avoir oublié quelque chose. Un truc primordial que je ne devais surtout pas oublier. Je creuse dans ma mémoire jusqu'à m'en faire mal au cerveau, puis me mets à courir vers les escaliers, puis défonce la porte de ma chambre, puis envois valser la couverture de mon lit, puis retrouve mon cher et tendre téléphone. Chargé à 100%. Avec une batterie au cas où.
Je pousse un « Ahhh » de soulagement très soulagé et retourne en bas. Maman attends que je rentre dans la voiture pour aller fermer la porte d'entrée à clef. Moi, je scrute mon portable qui affiche 5 heures 2. Deux minutes de retard.
- Tout le monde est bien attaché ?
- Mmh..
Rebekka dort, Jack qui est assit entre nous dort aussi. J'éteins la petite veilleuse de Jack et dis à ma mère qu'elle peut démarrer.
Juste avant de sombrer dans le sommeil, je lis un message de mon amoureux où il me souhaite de passer de bonnes vacances et où il me dit être fier de moi. Je ne sais pas pourquoi et je veux le lui demander mais je ferme mes paupières une fois de trop et je tombe tout droit au pays des rêves.
***
Vers 6 heures 20 du matin je rouvre les yeux et baille avec toute la grâce dont on est capable si tôt. C'est-à-dire aucune. Jack et Bekky dorment encore, je me demande bien comment car on est dans les bouchons et les gens klaxonnent. Comment font-ils pour être si agressifs à la sortie du lit ?
- On n'en a plus pour très longtemps, Erena. Tu devrais te rendormir.
- Et les bouchons ? Ils ne vont pas nous ralentir.
- Mais non, ce ne sont même pas de vrais bouchons, juste quelques petits ralentissements mais regarde, on en sort déjà.
A peine a-t-elle finit sa phrase que la circulation reprend et nous avançons à allure régulière sur la route. Je n'ai pas l'habitude des longs voyages en voiture alors celui-ci me paraît interminable.
- Quand est-ce qu'on arrive ?
- Euh.. Dans un peu moins de deux heures.
- Quoi ? Mais c'est dans longtemps...
J'ai bien failli réveiller Jack mais je pensais réellement qu'elle me répondrait un truc comme trente minutes. Maximum.
- Aller, rendors toi je te dis. Ca ne sert à rien de rester éveillée.
- J'aurais tout le temps de dormir dans l'avion, là j'ai vraiment plus sommeil.
Puis le silence s'installe de nouveaux dans la voiture et pour que ces deux heures s'écoulent plus rapidement je regarde le paysage défiler. Tout est beaucoup plus urbain. Moi qui vient d'une petite campagne, ça me change. Alors qu'est-ce que ce sera quand on sera à Paris. Je sais bien qu'on n'y va pas pour visiter mais le décor risque d'être bien différent que les champs, les arbres et la verdure.
Je veux parler à Eliott une dernière fois avant de prendre l'avion mais il est si tôt, il n'est sûrement pas debout. Encore moins un matin de vacances. Tant pis, je me contenterais de regarder encore et encore les photos de nous deux dans ma galerie.
Je fais glisser mon doigt sur l'écran et nous regarde, moi et mon ténébreux, sur les différents clichés. Je tombe sur ma photo préférée, c'est une photo volée d'Eliott. Il était assis et me regardais avec des yeux si sincèrement remplie d'amour que j'en ai le cœur qui se serre en la voyant. Un instant après il m'avait sauté dessus et me suppliait de supprimer la photo. Chose que j'ai évidemment refusée.
Je me laisse aller dans mes pensée et mes yeux se perdent dans la lumière du jour naissante. La lueur moyenne du soleil n'est pas éblouissante et je peux regarder l'horizons sans que mes yeux ne me brûlent. Les paysages me paraissent tous de plus en plus beau et l'imaginaire se mêle désormais au réel puis je laisse la barrière entre moi et la réalité se fermer pour ne rester que dans ce doux monde de songes.
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Erena (Livre 2) [TERMINÉ]
Teen FictionAprès la disparition de son petit frère Erena découvre comment intervient le chaos dans une vie. Heureusement, après avoir fait un point sur sa vie, tout semble s'arranger. Mais est-ce vraiment de cette façon que les problèmes se résolvent ? Et lais...