Chapitre 36

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Une fois dedans, je fais remarquer à Eliott que c'est le mauvais et qu'il faut descendre avant qu'il ne démarre et quand je m'apprête à sortir il m'attrape le bras et me force à m'asseoir sur ses genoux avant de me supplier de lui faire confiance.

Il ne veut pas me dire où l'on va et je n'aime pas les surprises, c'est dur de rester calme dans une situation pareil mais sa bouche fini par me faire taire.

J'ai le sentiment que ce baiser ne s'interrompra jamais et je sens tous les regards des passagers sur nous, ce qui me gêne atrocement.

C'est une fille grande et brune à forte poitrine mal rembourrée qui nous arrête dans notre élan. Je sens sa main sur mon épaule et me tourne bien face à elle avant de la reconnaître.

Sabrina.

Cette pétasse ravageuse à qui ça avait beaucoup plus de foutre la merde entre moi et Eliott avec ses deux acolytes, Saphia et Déborah.

- Salut les amoureeuuux !!

Elle empreinte sa voix d'hystérique dégénérée en lançant des regards charmeurs à Eliott. Je me redresse sur mon siège et sers aussi fort que je peux la main de mon Eliott pour me retenir de lui éclater la face par terre.

Elle se tient là, devant nous, une main accrochée au siège de devant et l'autre posée sur sa hanche. Elle mâche son chewing-gum aussi bruyamment qu'une vache et c'en ai trop pour moi, je lâche :

- On peut savoir qu'est-ce que tu nous veux ?

- Toi tu la ferme, Miss Chasteté. C'est à Eliott que je parle.

Elle accompagne le geste à la parole en attrapant une de ses mèches de cheveux entre ses doigts.

- Ne parle pas comme ça à ma copine.

- Tu dois pas beaucoup t'amuser avec elle, nan ?

Elle laisse tomber sa tête en arrière et rit, fière de sa blague.

Ne pas rentrer dans son jeu. C'est tout ce qu'elle demande. Que je dise haut et fort que je ne suis plus vierge et que ce que je fais dans le lit d'Eliott avec ledit Eliott lui plaît. Mais ce serait plus que déplacé.

J'inspire profondément et suis forcée de lâcher la main d'Eliott quand celui-ci se lève.

Il dépasse largement cette peste niveau taille et semble la menacer par le regard.

Tout bas, il murmure :

- Tu dégages de là, ou alors je coupe définitivement les ponts, d'aac ?

- Ca va respire, on se détend ! T'as gâché notre amitié pour une pucelle en chaleur et j'ai rien dit !

- Ne l'insulte pas Sabrina, sinon je te jure que tu vas le regretter.

Il est en colère. Je le sais, je le ressens. Il l'est tellement que je suppose que même les passagers de l'autre bout du bus le ressentent.

- C'est quand même dommage qu'on ne soit plus amis à cause de cette.. fille.

Elle a semblé vouloir m'insulter une nouvelle fois mais elle se ravise et c'est tant mieux car je pense que ce serait partit trop loin entre Eliott et elle.

- Maintenant tu dégages, et tu me fous la paix pour les jours à venir. Je veux plus te voir.

La grande brune balance ses cheveux parfaitement lisse dans son dos avant de tourner les talons.

- Je croyais que tu ne la voyais plus, Eliott.

C'est maintenant moi qui suis en colère.

- Oh non, s'il te plaît Erena, je n'ai plus envie d'en parler !

- Mais après tout le mal qu'elles nous ont fait, tu les vois encore !?

- Non, juste Sabrina. Parce que c'est mon amie. Et que je ne peux pas renier une amitié comme ça. Même si elle a été affreuse avec moi et qu'elle t'a fait souffrir. Quand on est seuls, elle n'est pas comme ça.

- Parce que tu la vois seul ?

- T'es bien une fille toi, hein. T'entends que ce que tu veux...

Il s'enfonce dans son siège puis on descend à notre arrêt. Je ne sais toujours pas où l'on va mais à cet instant je m'en fiche éperdument.

- Tu m'avais promis de ne plus les voir...

- Mais je viens de t'expliquer pourquoi ce n'est pas possible !!

- Je sais bien mais... Essaye de comprendre !

- Mais je comprends Erena ! Je TE comprends.. Je lui ai dis qu'on allait moins se voir, et c'est ce que j'ai fais. Je me suis éloigné d'elle pour toi ! Mais je ne pouvais pas couper le ponts entièrement.

-...

- Il n'y a que toi que j'aime et en te mettant en couple avec moi tu savais d'avance que je n'avais pas de bonnes fréquentations, selon toi... Mais je t'aime, toi et aucune autre !

Il relève mon menton, trempé de larmes et répète :

- Je t'aime, Erena. 

Erena (Livre 2) [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant