Erena (Livre 2) [TERMINÉ]

Chapitre 50 (partie 1)

Aux alentours de 8 heures et demie nous sommes à l'aéroport et nous avons enregistré nos bagages. Nous attendons sagement notre « avion privé » qui en réalité est un avion qui emmènera les cinq autres familles qui ont gagnés ce séjour.

L'organisatrice du concours qui arrive à peine sur le point de rendez-vous des six familles gagnantes s'approche enfin de ma mère et je tends discrètement l'oreille pour ne rien manquer.

- Mais nous allons prendre l'avion tous ensemble ?

- Oui Madame, c'est dans notre avion privé. Il y a trente places, sans compter celle des deux pilotes.

On n'a pas la même notion d'avion privé. Un avion privé à 30 places c'est juste un car qui vole. Mais ce n'est pas le moment de se plaindre alors je continue de faire ma fouine.

- 24 places sont réservées aux gagnants et les 6 autres sont pour les hôtesses et l'équipe organisatrice du concours, Madame. Vous allez passer un agréable séjour, alors détendez-vous dès maintenant !

- Mais qui c'est celle-là pour nous dire ce qu'on doit faire ?

- Tait-toi Bekky, elle va t'entendre.

La grande blonde aux très saillants nous sourit faussement avant d'aller vers un autre groupe, non loin de nous. On sent qu'elle fait partie de la première classe avec ses airs de bourgeoise trop bien éduquée. Alors fréquenter des gens de si bas étage doit être une bien difficile affaire pour cette blondasse légèrement.. Comment dire, aguicheuse ? Ultra séductrice ? 

- J'espère que c'est pas une suite de surprise dans ce genre.

Je ris face à l'ironie de ma sœur qui rajoute :

- Tu vas voir ils vont nous emmener dans une fausse Islande. « Si, si Madame, c'est la vraie Islande. Regardez, vous êtes sur une île ! On n'a jamais préciser que ce serait l'Islande : le pays. »

Je ris sans retenue ce qui ne manque pas d'attirer l'attention d'un garçon à côté de nous. Contrairement à nous, il semble totalement se foutre de ce que cette pimbêche blonde explique à ses parents.

Il m'examine de la tête au pied puis repose sa tête sur son dossier.

- Non mais c'est qui ce type.

- Eh, Erena !! Si ça se trouve on va tous être dans le même hôtel !

- Rigole pas car c'est ce qu'il va se passer.

Ma mère est très sérieuse et notre petit voyage se transforme apparemment en colonie de vacances. Mais attention, colonie de vacances privée !!

La réalité, c'est que nous n'avions pas pu choisir l'hôtel de notre choix puisqu'il était inclut dans le concours. C'est l'organisation qui l'a choisi. Un hôtel moyen de 12 chambres et de 5 étoiles tout de même. En gros, ça allait être le luxe mais on allait quand même vachement se croiser avec les autres familles. Ce qui renforce en nous ce sentiment de colonie de vacances. Mais attention, colonie de vacances privée de luxe !!

Maman ne semble pas déçue, juste un peu surprise mais pas plus que ça. Elle reste silencieuse, debout en face de nous avec Jack dans les bras. Ca fait bien longtemps qu'elle ne s'est pas montrée aussi maternelle avec lui.

***

En attendant l'embarquement, j'observe les autres familles. D'abord mon attention se porte sur la famille de ce garçon qui nous lançait des regards de travers un peu plus tôt. Il est grand, peut-être 1m75, et a à peu près mon âge. A côté, un autre garçon plus jeune, d'une dizaine d'année je pense et derrière eux leur deux parents.

Il sont un peu sur le côté devant nous comme s'ils voulaient rentrer dans l'avion avant tout le monde. Faudrait leur dire que c'est pas une course. Mais s'ils se précipitent de la sorte, c'est à mon avis car l'organisatrice nous a dit qu'il n'y avait pas de place attitrée, que l'on pouvait se mettre n'importe où du moment que les six premières places restaient libres et que chaque familles restent groupées. Toujours comme en colonie, pour changer.

Et puis quoi encore ? Ils vont nous demander de nous tenir la main ?

Je m'intéresse maintenant à la famille juste devant nous dans la queue. Ce sont quatre personnes blondes incluant toujours deux parents et deux enfants mais cette fois-ci ce sont deux filles, des jumelles. La seule façon de les différencier étant leur cheveux, une a les cheveux long comme les miens, l'autre les porte aux épaules. Leurs yeux sont très bleus et elles semblent beaucoup rire.

Deux autres groupes sont pareils. Des familles avec deux enfants.

Les deux derniers groupes qui font légèrement tâche dans le décors sont le notre avec une mère célibataire et ses trois enfants et un groupe de potes entre 20 et 25 ans, tous des garçons.

J'espère qu'eux ne seront pas dans une chambre à côté des nôtres car ils risquent d'être bruyants et même si ce sont des vacances j'aimerais quand même pouvoir me reposer.

Je lève les yeux au ciel en les voyant parler bruyamment en priant fort pour ne pas les croiser souvent.

Enfin, après plusieurs longues minutes d'attentes, l'organisatrice et une hôtesse nous font monter dans l'avion. On prend place avec Rebekka presque au fond de l'avion et maman et Jack s'installent derrière nous.

Je ressent de nouveaux cette forte excitation du début de vacances qui approchent à pas de géant.

L'hôtesse de l'air dans sa jolie tenue nous montre comment nous attacher et tout le tralala qu'on nous sert dans les avions. Je l'écoute sagement et fais remarquer à Bekky que ces signes-là, on les a tellement vus dans les films qu'on les connait même sans avoir jamais pris l'avion.

L'organisatrice s'installe tout devant en riant très fort comme-ci seulement deux minutes après être entrée dans l'avion quelqu'un avait eu le temps de lui raconter la blague du siècle. Le voyage risque d'être long.