Chapitre 30

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Assise sur ma chaise, je sens mon cœur battre plus fort. De colère et de peur.

Je hais Mr Darcy peut-être autant que lui hait son métier, et je m'en veux aussi d'avoir réagis. J'aurais du m'écraser plus tôt quand il était encore temps.

Le proviseur tapote sur son clavier pour trouver mon dossier où se trouve le numéro de mes parents.

- Qui devrais-je appeler Erena ?

Sa question est bizarre, c'est à lui de voir. Dans les deux cas j'aurais de sérieux ennuis.

- Ma mère ?

C'est celle qui aura la pire réaction, mais mon père, comme il ne vit plus avec nous, ne s'occupe plus trop de ma scolarité. Il se contenterait de parler à ma mère et répéter sagement les paroles du proviseur. Ma mère serait en colère contre moi et contre mon établissement.

Pas cool.

Il entre le numéro dans le téléphone et le porte à son oreille. Son regard est un mélange de douceur est d'autorité. Un peu comme s'il disait « tu as fais une grosse bêtise... mais je te pardonne ».

J'entends les bip bruyants qui viennent du téléphone et prie pour que ma mère ne réponde pas. Mais d'un coup je perçois une voix interrogatrice et mes espoirs pour que cette journée s'améliore partent en fumée.

Après avoir expliqué la situation à ma mère, le proviseur raccroche et me fait promettre que je ne tricherais plus et que je me tiendrais désormais à carreaux. Je ne dis rien et les deux individus qui me tiennent compagnie prennent ça comme un oui, avant de me prier de quitter la pièce.

Quand je sors du bureau, les groupes d'élèves présents se retournent sur mon passage. Je fais de mon mieux pour ne pas y prêter attention et file me réfugier devant la salle de mon prochain cours.

Je croise Odélia mais l'évite, je ne veux pas lui expliquer ce qu'il s'est passé car j'ai trop honte. Je déteste me faire remarquer, et bien là, c'est raté.

Arrivée devant la porte de mon prochain cours, je me laisse tomber par terre le dos contre le mur. Même eux ont du mal à me soutenir en ce moment.

Je repense à la scène et la passe en boucle dans mon esprit, la tête posée sur mes genoux.

- C'est vraiment une journée de merde...

- Ah ouais.. ? Et si je te proposais de venir chez moi dans deux semaines ?

Je lève la tête et croise le regard de mon amoureux. Mais je suis toujours sur les nerfs et sans même m'en rendre compte, je lance froidement :

- Non, ça va pas être possible.

Je ne donne pas plus d'explications à Eliott, j'ai pas très envie de raconter ma vie, là.

- Très bien.

Puis il part. Sans un mot, il s'est en allé.

Pourquoi dans « deux semaines » ? Pourquoi, s'il voulait vraiment me voir, ne m'a-t-il pas proposé de venir ce soir ? Je cherche la raison de ce RDV si éloigné quand, ça y est, je mets le doigt dessus : dans deux semaines, c'est la St Valentin. Et je viens de rembarrer mon Valentin.

Je ne le dirais jamais assez : MERDE.  

Erena (Livre 2) [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant