L'après midi du 20 décembre 2014, nous étions chez nous, avec la famille. Nous mangions du gâteau en souhaitant un bon et heureux anniversaire à ma mère, qui avait le visage couvert de larmes de joies.
En cet après midi du 20 décembre 2015. Nous sommes chez nous. Seules. Enfin non, il y a la police et les services sociaux. L'inquiétude à pris le pouvoir dans la maison. Et les larmes sur le visage de maman ne sont pas des larmes de joies.
Cela fait trois jours que Jack a disparu, trois jours que l'on se ronge les doigts, que l'on ne dors plus la nuit, que l'on ne mange plus. Et la police se pointe maintenant, quand le type qui a enlevé Jack l'a sûrement égorgé, mangé ou jeté dans la rivière d'à côté.
Soit disant il ne faut pas s'inquiéter. Mais c'est un môme putain !!! Bien sur qu'il faut s'inquiéter !!
Je prends une grande inspiration et me rassois sur le canapé à côté de ma petite sœur.
Bekky est en larmes, ces derniers jours elle a littéralement pété les plombs. Encore plus que maman.
Les policiers parlent, mais je ne comprends pas. Mon cerveau ne capte pas ce langage flippant, plein de mots bizarres. Je respire à nouveau très fort pour me calmer un peu plus. Restons calme. Paniquer n'arrangera rien.
- Nous avons cherché dans les alentours, on a passé au peigne fin toutes les villes voisines mais nous n'avons pas retrouvé votre fils.
Ma mère ne répond rien, car elle est incapable de parler. Elle se contente de faire oui de la tête comme une enfant. Elle est désarçonnée.
Le policier poursuit :
- Nous avons élaboré plusieurs pistes, mais aucunes d'entre elles ne nous a permis d'avoir des infos sur l'endroit ou la personne qui détient votre fils.
Comme dans les films, un autre policier arrive un peu vite et manque de glisser devant le policier déjà présent dans notre salon. Il semble lui dire quelque chose d'important, puisque le premier policier lève un sourcil étonné.
Il se tourne vers nous, et d'un signe de tête, nous fait comprendre qu'il revient.
Les deux hommes se dirigent vers la cuisine et échangent des paroles inaudibles.
Seule l'assistante sociale et un enquêteur sont restés avec nous dans le salon. La femme brune d'une quarantaine d'année méprisait maman du regard depuis plus d'une demi heure. Comme si le fait qu'on kidnappe son enfant était de sa faute.
Notre mère, déjà dans un sale état, devait se sentir encore plus coupable sous le regard désapprobateur de cette femme.
Je ne peux pas la laisser attaquer maman du regard plus longtemps. Je me lève brutalement, donnant malencontreusement un coup de coude à Rebeka et me dirige vers ma mère, assise dans un fauteuil.
Je me penche et la prends dans mes bras. Je la sens nicher son petit nez froid dans ma nuque, et inconsciemment, je sais qu'elle ferme les yeux.
Je ferme les miens et tente de caller respiration sur la sienne. Elle respire très vite et très fort, mais plus les secondes passent plus elle se détend. Doucement, son rythme cardiaque diminu jusqu'à atteindre un battement par minute plus ou moins normal.
Je vide ma têtes de toutes ces affreuses pensées qui m'avaient envahies depuis ces trois derniers jours. Je ne pense plus à rien. Ni au début des vacances ratées, ni à mon ex petit ami qui me trompe avec un autre, ni même à Jack.
Je suis juste une respiration dans un énorme chaos.
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Erena (Livre 2) [TERMINÉ]
Novela JuvenilAprès la disparition de son petit frère Erena découvre comment intervient le chaos dans une vie. Heureusement, après avoir fait un point sur sa vie, tout semble s'arranger. Mais est-ce vraiment de cette façon que les problèmes se résolvent ? Et lais...