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Au bout de plusieurs minutes de route, elle remarqua, qu'elle n'avait pas pris le temps de les prévenir de son passage.
Elle s'arrêta sur le bas coté de la chaussée, sortit son mobile, marqua une pause en se demandant, "et s'ils ne voulaient pas me parler".
Finalement, elle rangea son téléphone, prit la décision d'y aller sans prévenir, cela lui semblait la meilleure solution.
Au bout de trente minutes, elle arriva, se gara, mais ne sortit pas immédiatement de son véhicule.
Elle avait comme une boule au ventre, une appréhension, un stress naissant d'apprendre certaines choses qui avaient été tues.
Elle se décida, cela l'aiderait surement à mieux comprendre la situation.
Elle sortit de sa voiture, traversa la rue, grimpa les 3 marches qui la séparaient de la porte, sonna espérant qu'ils soient présents.
M Pagnol ouvrit, la regarda, c'était la première fois qu'il la rencontrait, il ne l'avait vu qu'à les travers des photos.
Il la salua, elle fit de même, l'invita à entrer.
Elle était gênée, ne sachant pas trop comment se comporter, n'y même s'adresser à lui.
Il s'en rendu compte, prit la parole afin de casser cette atmosphère pesante.
- Bonjour Laura, on s'attendait ma femme et moi-même à ta venue dans les jours à venir, tu as été plus rapide que l'ont le pensés...
Je suppose que tu viens récupérer des vêtements pour Julien, et sûrement... en savoir plus...
Ce qui me semble.... Tout à fait louable.
Les mots de M Pagnol semblaient calmes, pesé.
Sa voix en revanche trahissait son appréhension.
Elle opina.
Il l'invita à aller dans le salon, elle y trouva Mme Pagnol assise sur un fauteuil, les yeux rougis par les larmes en train de regarder des photos.
Mme Pagnol releva la tête posa ses souvenirs et s'avança vers Laura.
Elle l'étreint avec douceur, en lui susurrant dans l'oreille
"Merci...  Merci d'avoir sauvé mon fils".
Doucement, elle la relâcha, Laura avait ressenti par cette action toute la peur, la tristesse et l'amour que celle-ci ressentait pour son fils, comme si pendant ces jours sans nouvelles, on lui avait arraché le cœur.
Elle l'invita à s'asseoir, lui proposa à boire.
Laura accepta un café afin de se redonnait des forces, récupérer de sa fatigue que le stress lui avait procurée, la caféine, lui ferait le plus grand bien.
Elle partit dans la cuisine, préparer une cafetière.
Laura se leva, alla regarder les photos que Mme Pagnol avait posées, elle vit Julien et Mathieu petits à la plage, une autre dans l'atelier de mécanique de leur père, chez de la famille.
Julien était jovial, avait un sourire malicieux, une autre où il devait être au collège entouré de garçons qu'elle connaissait, dont ses deux meilleurs amis qu'elle connaît bien, à qui il avait tourné le dos aussi.
Elle n'entendit pas Mme Pagnol revenir, c'est quand elle posa la cafetière et les tasses sur la table qu'elle se rendit compte de sa présence, elle en fit glisser les photos de ses mains en se retournant.
- Veuillez m'excuser, je ne voulais pas être indiscrète, mais j'ai vu ce tas de photos et la curiosité m'a emportée.
- Ce n'est rien ne t'en fait pas, j'ai juste voulu me replonger dans mes souvenirs, regarder le Julien encore heureux, sans ce comportement destructeur.
Elles se baissèrent toutes deux pour ramasser les photos, au moment de les rassembler Laura tomba sur une photo de Julien et elle.
Elle se releva avec celle-ci, c'était le jour où ils avaient eux leur bac français, elle était simple mais belle, ils se tenaient mutuellement par la taille, souriaient, lui avait les yeux qui pétillaient comme un enfant, ses traits révélaient la joie de vivre, le bonheur, mais pas celui d'avoir particulièrement réussi un examen, celui d'un garçon amoureux.
Cette image d'eux, lui fit remonter plein d'émotions.
Le bonheur qu'il avait d'être ensemble, de partager leurs émotions, leurs engueulades sur des sujets différents qui se finissaient par un compromis commun, leurs tendresses qu'elle pensait amicale.
Cela l'a rendu nostalgique, mélancolique, un pincement au cœur se fit.
L'interrogation qui nait en elle, était que ressentait-elle vraiment pour lui, tout ça l'a perturbée.
Elle ne réussit pas à canaliser ce qu'elle ressentait.
Une larme coula le long de sa joue, elle se rendit l'évidence, la vérité crevait les yeux, elle avait été plus qu'aveugle.
Mme Pagnol, prit Laura dans ses bras, la réconfortant et l'invita à s'asseoir.
M Pagnol avait assisté à la scène, mais n'avait pas oser la perturber...

Aux Souvenirs Du Passé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant