Elle finit par s'approcher de lui, lui enleva le livre des mains, ce qui le réveilla.
Elle eux un mouvement de recul, pas de peur, mais de surprise.
Il se frotta les yeux, fourragea ses cheveux afin de les remettre en place puis la salua.
- Bonsoir Laura.
- Bonsoir Julien, désolé, je ne voulais pas te réveiller.
- Ce n'est pas grave, de toute façon, il aurait bien fallu que je me réveille à un moment ou à un autre.Il se tue, en baissant la tête, comme s'il réfléchissait à ce qu'il allait dire.
Pendant plusieurs secondes le silence se fit.
Julien fini par casser ce calme en prenant une grande inspiration avant de se lancer.- Laura, je veux te remercier pour ce que tu as et fait pour moi.
- Ce n'est rien, je pense, que tu en aurais fait autant pour moi....
- Pas sur désolé, car si je t'avais moi-même repousser, c'est que je n'en aurais rien eu à foutre de toi, donc de ton existence, désolé, mais je te dois de te dire la vérité.Il s'arrêta de parler quelques secondes, respira un grand coup avant de se relancer dans son histoire.
Laura le regarder de façon intense, elle avait besoin de savoir, même si ce qu'il venait de lui répondre l'avait affecté.
Elle venait aussi de se rendre compte qu'à part elle, il n'avait aucune amie féminine ce qui aurait dû lui mettre la puce à l'oreille.
Julien reprit.- Te souviens-tu de la soirée où tu m'as invité.
- Oui.
- Ce soir-là, quand j'ai voulu aller plus loin avec toi....
Tu m'as repoussé.
Je me suis senti trahi, je ne m'attendais vraiment pas à ça, j'avais la sensation que nous étions en symbiose, moi qui suis fou de toi.....Elle l'interrompit.
- Tu étais fou de moi !!
De nouveau, un silence s'installa, mais Julien reprit la parole pour éviter qu'un malaise s'installe.
- Bref, ce soir-là, j'ai fait de mauvaises rencontres, j'ai noyé ma tristesse dans l'alcool et le shit, quand j'ai fini par rentrer chez moi, et après quelques heures de sommeil, mon frère m'apprit son départ.
Ce fut la cerise sur le gâteau, j'étais en colère, j'ai préféré fuir plutôt que d'affronter la situation.
Là pour moi, ce fut un véritable engrenage.
Une perdition de l'âme et du corps dans les dérives de la délinquance.
Je n'ai même pas été présent, quand mon frère est parti, j'ai préféré traîner avec mes potes de dérive.
Pendant deux semaines, je n'ai fait que consommer plus rien n'existait, famille et autre ne comptait plus, puis j'ai passé un cap, de simple consommateur, je suis passé revendeur.
À vrai dire, j'ai d'abord été petites mains, je travaillais pour un autre.
Je faisais ma commission, j'ai mis suffisamment de coter, pour me gérer tout seul, je connaissais le grossiste donc ça a été plutôt facile pour moi d'obtenir ce qu'il me fallait pour me lancer.
Je me suis vite fait une clientèle, pour me faciliter la tâche, je me suis équipé d'un mobile, avec lequel je fournissais, à mes clients l'adresse ou il pouvait me trouver et à quelle heure, pour éviter d'être repéré toujours au même endroit.
Il me fallait aussi un endroit, pour faire mes découpes, les toilettes des cafés, ça ne durerait qu'un temps de plus s'était repéré, dû au temps que cela mettait, les halles d'immeuble étaient trop fréquentées, chez mes parents pour ma part, c'était hors de question....Un jour où j'allais chez l'épicier m'acheter des canettes, je vis deux gars aggrésser une mamie, je continuais à avancer en faisant comme si de rien était, arrivé à leurs hauteurs, je me suis mis devant la mamie, à ce moment-là, j'étais nerveux, je n'avais pas encore eux ma dose d'alcool.
La mamie recula quand elle comprit ce qui aller ce passé, mais ne s'enfuit pas.
Le premier gars commença à ouvrir sa bouche, il se sentait fort avec son collègue.
À ce moment-là, je ne disais toujours rien, je l'écoutais m'insulter et dire que si je ne bougeais pas qu'il me chatouillerait avant de finir, ce qu'il avait entrepris avec la mamie.
Puis il se rapprocha de moi, je ne bougeais toujours pas.
Au fond de moi, je jubilais, j'avais besoin de taper sur autre chose que sur un sac de frappe ou mon entraineur et le faite que l'on s'en prenne à une personne âgée me bouffer.
Quand il leva enfin le poing pour me cogner, j'esquivais le coup.
Laura l'interrompit prise dans l'histoire, mais un peu perdu à ce moment-là.
- Mais qu'elle est le rapport entre tout ça ?
- Attend, je vais y venir.
- Donc j'esquivai le premier coup, son collègue de foutu de sa gueule, en lui demandant s'il voulait un coup de main, ce qui le fit partir en vrille, il m'envoya un autre coup dans le ventre celui-ci, je ne l'évitais pas, mais j'avais appris à encaisser les coups grâce au sport de combat que je pratique, je tressaillis à peine, il crut alors que c'était bon qu'il aurait le champ libre avec la mamie.
Mais ce n'est pas sans compter sur la haine, qui était en moi et le manque de plus en plus omniprésent.
Je le regardai, lui dis à mon tour de jouer, son collègue comprit que je ne blaguais plus, il devint blême prit ses jambes à son cou.
L'agresseur n'eut pas le temps de réagir que je lui assenais une rafale de coup ; en moins de deux, il était à terre, en sang.
C'est la mamie qui m'arrêtat.
Elle m'attrapa par le bras, ce qui me calma automatiquement.
Elle m'obligea à la suivre, ce que je fis sans dire mot.
Elle me mena chez elle, sans crainte, ce qui aurait pu être le cas, vu la scène à laquelle, elle venait d'assister.
Elle m'installa, dans sa salle à manger.
Je pourrais te la décrire avec un mot « Souvenir », des photos, d'un homme et d'une jeune femme, posée sur l'ensemble des murs et meubles de celle-ci, pendant ce temps, elle appela les pompiers pour signaler qu'elle avait vu un homme au sol....
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Aux Souvenirs Du Passé
RomanceNous sommes parfois si différents, mais pourtant pareils. Nous ne sommes que des êtres humains, avec nos vies et nos passés. Parfois enclin à certaines blessures, que l'on ne peut oublier. Nous devons juste apprendre à vivre avec, pour les apprivoi...