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Elle se mit au volant de sa voiture, elle se sentait totalement vide, atteinte de pleins fouets par toutes ces paroles qui l'avaient poussé à réfléchir à sa propre attitude.
Deux heures de discussion pleines d'émotions, ces informations l'avaient touché au plus profond d'elle.
Elle voulut démarrer son véhicule, mais ses mains tremblantes l'en empêchaient.
Elle les laissa retombées le long de son siège, sa tête bascula sur l'appui-tête laissant son esprit vagabonder, partir dans les abysses de ses souvenirs.

- Tout à commencer il y a 2 ans, un jour de rentrer, je ne connaissais pas Julien plus que ça, et pourtant, il est venu s'asseoir à côté de moi, je ne sais pas comment il faisait, mais à chaque cours, c'était le cas.
On discutait beaucoup ensemble, on se découvrait, s'apprivoiser, comme 2 enfants jouant à un jeu, mais à vrai dire, nous n'étions pas grand chose.
Enfin il y a eu cette question, cette question qui a tout changé, tout chambouler dans notre simple copinage.
Nous avions mon secret en commun, nos liens se sont renforcés et notre simple copinage est devenue une amitié indescriptible ...
Mais notre rapprochement qui me semblait normal avait des teneurs ambiguës, pour moi tout ça restait amical, de plus son nombre de conquêtes me laissait à croire que rien d'autre n'était susceptibles de se passer, j'étais parfois touchée de le voir avec une autre, mais ne le montrait pas.
J'avoue n'avoir mis aucune limite, à notre tactile, j'aurais sûrement dû.
Pour moi toute était claire de plus, trop concentrée sur mes études, je me suis voilé la face.
J'ai contribué inconsciemment à ce gâchis...
Les larmes commençant à s'échapper de ses yeux la firent prendre conscience de ses erreurs, du revers de la main, elle s'essuya le visage, se ressaisit et partit.
Les 10 minutes de route entre les 2 domiciles, lui parure interminable.
Une fois arrivée, elle se rendit au chevet de Julien, il dormait toujours d'un sommeil apaisé comme si, il n'avait aucun souci.
Elle rejoint alors ses parents, leur raconta qu'elle avait été voir les parents de Julien, qu'ils paieraient pour toutes les dépenses à venir, mais ne rentra pas dans les détails, elle avait fait une promesse, elle s'y tiendrait.
Elle déposa ensuite les médicaments, il y avait des somnifères, et des tranquillisants pour calmer les crises d'angoisse, dues au manque, mais qui vu la posologie le ferait surement aussi dormir.
En son absence, son père en avait profité pour récupérer la veste de Julien, dedans, il y avait trouvé son portable avec beaucoup d'appels, une grosse somme d'argent, surprenant pour un jeune homme de son âge censé être étudiant, ne travaillant pas.
Il y trouva aussi ses papiers d'identité et une clef d'hôtel.
Le nom et l'adresse étaient marqués sur le porte clef de celle-ci, il décida donc de si rendre le lendemain pour y récupérer, ce que Julien avait pu y laisser.
Après tout ces événements, le reste de la journée se passa plus tranquillement.
Laura avait rejoint son studio, pour travailler.
Ses parents en profitèrent pour s'affairer à préparer l'ancienne chambre de Laura.
Ils l'y transférait pour se faciliter la tâche de surveillance.
Ainsi, la journée s'acheva.

Le lendemain matin Laura se leva plus tôt, se prépara pour aider ses parents à le mener chez eux.
Julien était entre le sommeil et le réveil encore groggy par le somnifère administré la veille, quand il vit Laura passé à côté de lui, il essaya de lui dire quelque chose, mais elle ne le comprit pas.
Elle le regarda, lui demandant un instant, elle courut chercher ses parents, entra en trombe dans la maison en hurlant, ses parents accoururent en se demandant ce qu'il pouvait bien se passer.
Elle leur somma de venir, ils lui emboîtèrent le pas, ils s'attendaient au pire.
Arrivés dans le studio, ils virent Julien dans le lit tentant de se redresser.
M Marques s'approcha de lui, son état montrait qu'il n'avait pas grand chose à craindre.
Il le détacha, l'aida à se redresser, il finit par comprendre qu'il s'était laissé aller, que cela le gênait.
Il était normal, qu'après presque 24 heures de sommeil que son corps réagisse à certains besoins naturels.
M Marques le porta vers la salle de bains, demandant à Laura d'aller lui chercher des vêtements à lui, pendant que sa mère s'occuperait de laver Julien, il l'aiderait à le maintenir sous la douche.
Laura resta un instant sans réaction, elle fixait Julien, son état l'a choqué, lui qui était toujours si sur de lui, ressemblait à un légume, baignant dans le néant de son corps.
Elle en était tétanisée.
Son père lui cria « bouge !!! » Pour la faire réagir.
Elle sursauta, s'exécuta, revenu 15 minutes plus tard, avec les vêtements.
Pendant ce temps, sa mère l'avait lavé.
M Marques l'habilla, çà les avaient ramené quelques années en arrière à son métier d'aide-soignante, il venait lui donner un coup de main à cause de son mal de dos.
Une fois vêtus, ils en profitèrent pour le ramener dans leur maison.
L'activité fut périlleuse, il ne tenait pas sur ses jambes.
Il titubait plus que le normal, sûrement dû aux effets du puissant sédatif.
Arrivés dans la maison, ils le mirent directement dans la chambre, le rattachèrent au lit, ne voulant prendre aucun risque.
Une foi qu'il fut installé, la mère rejoint sa fille dans la cuisine, elle avait suivi le reste de la scène à distance, elle lui proposa alors de déjeuner.
Laura n'avait pas le cœur à ça, cette vue l'avait totalement ébranlé.
Sa mère s'en rendit compte.
- Ce n'est pas en reste sans manger, que ça changera quelque chose, de plus tu as une longue journée de cours qui t'attend, donc tu as besoin de force.

Laura regarda sa mère.
- Tu as tout à fait raison maman, mais j'aurais préféré rester à la maison pour t'aider.
- Laura, j'étais aide-soignante, personne ne m'aidait mise à part ton père vers la fin de ma carrière donc......
Laura se résigna, sa mère ne lui laissant pas le choix.
Elle prit un léger déjeuner, récupéra ses affaires, et s'en alla pour le lycée à contre cœur.
Après le départ de Laura, Mme Marques prépara une soupe à Julien ce qui lui semblait le plus simple et complet à avaler.
Elle alla dans la chambre pour le faire manger.
Il était toujours comateux, ce qui lui sembla plus facile pour l'alimenter.
Elle lui posa alors la question
- Julien as-tu faim ?
Il marmonna quelque chose, mais, elle ne le comprit pas.
Elle prit alors le risque, d'avancer la cuillère de soupe, qu'il accepta.
Il mangea, lentement, se ré assoupi à peine terminé.
Elle se dit alors que la dose que le médecin lui avait administrée, était pire qu'un somnifère pour éléphant, ou une accumulation de fatigue, le tuait complétement.
Elle repartit, appela le médecin pour savoir quand il viendrait, elle voulait avoir des informations sur la prise de sang afin de tenir au courant ses parents.
Il répondu après deux sonneries.
- Bonjour Mme Marques
- Bonjour Docteur Laurente, pourriez-vous me dire vers qu'elle heure vous allez passer?
- J'arrive dans 30 minutes...
- D'accord...
- Je vous préviens les nouvelles ne sont pas bonne...
- Je m'en doutais, je vous attend pour voir les résultats à tout à l'heure.
- A tout à l'heure...dit-il avant de raccrocher.
Elle ne fut pas surprise, mais attendait de voir la feuille d'analyse.
Elle décida de se poser afin de prendre un café, son mari étant parti pour récupérer les affaires de Julien avant d'aller au travail....

Aux Souvenirs Du Passé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant