Elles s'assirent, Mme Pagnol servit les cafés, M Pagnol s'installa avec elles, bu une gorgée de son café, se frotta le visage, regarda Laura, en se raclant la gorge et prit la parole.
- Tout d'abord, je veux que tu nous promettes que ce que nous allons te dire ne sera jamais répété, je pense que tu es assez mature pour comprendre notre requête.M Pagnol s'interrompit afin d'obtenir la réponse de Laura.
- Je vous donne ma paroles... leur promit- elle en les regardant chacun leur tour, droit dans les yeux.
- Nous voulions avant tout, vous remercier tes parents et toi-même de ce que vous faites pour Julien, peu de gens auraient accepté la situation et nous auraient peut-être même jugés, sans savoir le pourquoi du comment, même si à vrai dire, nous ne savons pas vraiment nous-même, les raisons réels, de cette déchéance.Sur ces paroles M Pagnol se tue laissant sa femme prendre la reléve.
- Tout a commencé il y a environ 1 an, Julien avait des réactions d'ados, chose normale pour son âge, mais là se fut totalement différent.
Elle lui raconta, le jour où il était rentré de la soirée, son état déplorable, l'annonce du départ de son frère.
Mathieu leur avait raconté la conversation qu'ils avaient eue, ainsi que sa réaction suite à ton appel.
Les engueulades, puis la découverte de l'argent dans sa chambre, l'escapade qu'ils avaient dû faire pour ne pas garder celui-ci, leur retour suivi du clash entre le père et le fils qui causa son départ.
Laura regarda les parents de Julien complétement abasourdis, partant dans ses songes, elle avait la sensation d'avoir eu un rôle dans cette dégringolade en ne voyant pas les choses venir, elle avait cru à une simple amitié entre eux, mais avait été à côté de la plaque.
Elle s'était rendu compte après cette explication qui l'éclairait un peu plus sur la situation, ses parents avaient laissé courir les choses de par la confiance qu'ils avaient envers leur fils.
Elle leur en voulait un peu, même si elle pensait, qu'ils avaient dû tenter de le raisonner.
Elle ne pouvait pas les blâmer, mais juste intégrer les éléments, pour l'aider et peut être, même le faire, changer de voie.Un nouveau silence s'installa, M Pagnol le rompu.
- Quand Julien est parti, il a pris la majorité de ses affaires, on aurait dit qu'il avait préparé son départ.
Quand il a claqué la porte, je n'ai pas cherché à le retenir, ce jour-là, ce fut la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
Inconsciemment, je pensais qu'il chercherait à contacter sa mère, ce ne fut pas le cas, je reconnaissais bien en lui notre marque de fabrique, cette fierté déplacée.
Une larme roula le long de sa joue, la pression retombée, pendant ces quelques jours, il s'était imaginé le pire.
Il quitta alors la table afin de s'isoler.Mme Pagnol reprit, elle savait que son mari avait besoin de se retrouver seul.
- J'ai essayé de l'appeler sur son portable le lendemain, le temps qu'il se calme même si j'étais morte d'inquiétude, je me suis dit qu'il était sûrement parti dormir chez un ami, qu'il avait eux besoin de ce calmer.
Il ne me répondit pas, j'ai appelé les hôpitaux, les cliniques, les commissariats, même si je me doutais que pour avoir une telle somme d'argent, il pratiquait des choses illicites, cela m'aurait tout de même rassurée de le savoir là-bas, au moins, j'aurais su à quoi m'attendre, mais il n'y était pas.
Ils me signalèrent que pour la disparition d'un mineur, je devais me déplacer avec une photo pour qu'ils puissent ouvrir une enquête, mais qu'à son âge, il y avait plus de chance qu'il revienne dans les heures à venir qu'il avait dû partir dormir chez un ami, qu'il réapparaîtrait surement dans la soirée, sinon je devrais suivre la procédure qu'il m'avait donné.
Je raccrochais complétement dépitée.
J'appelai alors le lycée, pour moi se fut la douche froide.
Le proviseur fut surpris de mon appel, me parla de dépression.
Je fus prise au dépourvu, lui demandant de quelle dépression parlait-il ?
Il me demanda si c'était une plaisanterie, si c'était le cas, elle lui semblait de mauvais goût.
Je lui dis que non, Julien nous cache beaucoup de choses depuis quelque temps.
Je lui demandai alors le nom du médecin qui l'avait mis en arrêt.
Malgré les explications, la question le déstabilisa, il prit un instant, me demanda de patienter le temps de récupérer l'information dans son dossier.
Il me donna le nom du médecin, il me souligna dans la conversation qu'il était toujours présent pour les contrôles, avait des notes excellentes, même si l'état où il se présenter, donnait souvent des doutes, ses profs pensaient qu'il trichait, mais posté devant leur bureau ce n'était pas possible.
Je lui dis que nous voyons ses bulletins qu'il nous déposait, mais il n'y avait dessus pas de mots de son absentéisme, n'y de mauvaises appréciations, il devait le modifier.
Après cette discussion, je le remercie en lui demandant de me prévenir, s'il se présentait.
Remonté comme, un pendule, je pris contact avec le médecin.
Au début, il nia, mais après lui avoir dit, que j'avais des preuves de son laxisme.
Il avoua que contrent quelques billets, il lui faisait un arrêt de maladie non déclaré, en échange, il avait un pacte, celui de garder le silence.
Je l'ai menacé de poser une plainte, de le dénoncer à l'ordre des médecins, il paniqua pour sa carrière me suppliant de ne rien dire, me promettant de ne pas recommencer.
Je lui laissai le bénéfice du doute, en le prévenant bien que si j'avais un retour de fait le concernant, qu'il pourrait dire « adieu » à sa carrière.
Pendant 4 jours, j'ai remué ciel et terre pour le retrouver.
Mon mari s'était rendu malade, se disant que c'était de sa faute, qu'il aurait dû le retenir, réagir autrement.
Quand ton père à appelé hier, il s'est remis à vivre...
Tout le long de son monologue, Mme Pagnol avait regardé Laura droit dans les yeux, elle savait qu'elle avait quelque chose à lui dire.Laura baissa les yeux, elle avait compris le sous-entendu sur les bonnes notes.
- Oui madame, c'est moi qui faisait parvenir les cours à Julien, vous avez dû avoir d'ailleurs ceux de ces derniers jours, dans votre boite aux lettres.
Mme Pagnol affirma.
Son mari vint se rasseoir les yeux rougis par les larmes, prêt à écouter la suite.
- Mais pourquoi n'as-tu jamais cherché à nous informer de ce qui se passait au lycée ?
- Je ne connaissais pas les raisons des absences de Julien, je pensais que vous étiez au courant, vous savez Julien m'ignorait, mais j'ai toujours su qu'il était capable donc je ne perdais pas espoir que tout redevienne Comme avant.M Pagnol d'une voix morne.
- Non malheureusement, nous ne savions pas plus que toi, nos rapports comme on te l'a dit auparavant, étaient conflictuelles, mais nous n'imaginions pas un instant, que c'était si grave sinon nous aurions réagi plus tôt....Après ces paroles, un nouveau silence s'installa, Laura regardait les parents de Julien avec tristesse.
- Écoutez, je vais rentrer, je tacherai de vous donner des nouvelles au jour le jour, comme vous l'a dit le médecin.
Merci pour vos explications cela pourrait m'aider dans les jours à venir.
Les parents de Julien la remercièrent chaleureusement, elle était devenu leur sauveuse.
Ils lui dirent qu'ils paieraient, pour tous les soins et autres besoins pour Julien.
Laura leur dit qu'ils verraient avec ses parents, et elle s'en alla...
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Aux Souvenirs Du Passé
RomanceNous sommes parfois si différents, mais pourtant pareils. Nous ne sommes que des êtres humains, avec nos vies et nos passés. Parfois enclin à certaines blessures, que l'on ne peut oublier. Nous devons juste apprendre à vivre avec, pour les apprivoi...