Chapitre 76. Coups bas, rumeurs et associés.

2.5K 216 13
                                    



En d'autres circonstances, j'aurais commandé de délicieuses gaufrettes, mais je ne me sens pas d'attaque aujourd'hui. J'ai abandonné l'idée de découvrir les intentions de Carter. J'ai enfilé une dernière fois cette robe démentielle, et j'ai pris un taxi, en tâchant d'oublier que je porte sur moi de réelles pierres précieuses. Je suis heureuse de retrouver la chaleur de mon confortable appartement, aussi petit soit-il.

Cheyenne a laissé un nombre mirobolant de messages sur ma boîte vocale, et je la rappelle sur le champ. Contre toute attente, je n'obtiens aucune réponse. Dans un premier temps, je me remets doucement de ces retrouvailles avec Carter. J'essaie de garder en mémoire chaque moment d'intimité, de volupté partagé avec mon prince charmant. Puis je vole sous la douche.

J'essaie de trouver de quoi m'occuper, mais c'est peine perdue! Cécilia Renoir est dans chacune de mes pensées, me condamnant à l'incapacité de pouvoir mener quoique ce soit à bien. Mon estomac réclame assistance aux environs de onze heures et je grignote une de mitomate et un morceau de fromage, en me rappelant notre soirée. Je suis comme un coq en pâtes quand il s'agit de cinéma,et Carter n'a aucune idée de ce qui l'attend!

PAM, PAM, PAM.

— Bon sang, j'essaie de te joindre depuis une heure! tempête Spencer lorsque j'ouvre la porte.

Il n'a pas l'air ravi de me voir, et surtout, il est accompagné de Liam, dont les yeux bleus me dévisagent gravement. Ils ne sont plus ni rieurs, ni charmeurs. Ils sont juste tristes. Infiniment tristes. Spencer commence à faire les cent pas dans mon salon, rouge de colère, et je me demande ce que j'ai fait pour le mettre dans un état pareil.

— Je t'aime comme ma fille, et tu le sais, s'emporte-t-il en s'immobilisant, le regard fixe. Et c'est pourquoi je n'ai pas de mots pour qualifier tes actes.

— De quoi parles-tu? demandé-je en m'asseyant, blême.

PAM, PAM, PAM.

Liam reste silencieux, loin de moi, presque étranger à la conversation, et Spencer croise les bras en tapant nerveusement du pied. Un peu sonnée, je vais ouvrir la porte à ma meilleure amie, en larmes, sur mon perron. Je pense immédiatement à Max et je la prends dans mes bras,quand je sens qu'elle se fige. Il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond.

— Qu'est-ce qu'ils font là? souffle-t-elle, avec un tel désarroi dans la voix que je suis immédiatement en alerte. QUE DIABLE FAITES-VOUS LA,PUTAIN? hurle-t-elle comme une démente.

Je la pousse à l'extérieur, et la plaque contre le mur. Je n'ai jamais vu ma meilleure amie aussi hystérique! Je lui intime de se reprendre et de conserver son sang froid. Ses yeux sont rouges,boursouflés, et larmoyants. Je la serre dans mes bras, en me demandant ce qui me tombe encore dessus. Spencer dans un état de nerf alarmant, Liam aussi absent que mélancolique, et ma Cheyenne, abattue et malheureuse. Mais que se passe-t-il? 

— Calme-toi, Cheyenne, murmuré-je. Dis-moi ce qui ne va pas.

— Tu te rappelles quand on était gamines, et qu'on pensait que mon père fricotait avec ta mère?

J'acquiesce silencieusement tandis qu'elle essuie ses larmes. Elle est pâle à damner un saint.

— Tu disais qu'Iris ne ferait jamais ça à maman. Tu disais qu'elle était belle comme un ange et qu'aucun homme au monde ne pourrait envisager de la tromper, continue-t-elle.

J'écarquille les yeux. Est-elle en train de suggérer que Spencer aurait été infidèle? Et par là même, que Liam serait son demi-frère?Je penche la tête dans l'embrasure de la porte pour le regarder, et nos yeux se télescopent. Je ne peux pas expliquer ce que je ressens.Je me sens trahie, comme si c'était moi la petite fille qui découvre que son père lui a menti toute sa vie durant. Je prends la main de Cheyenne et la conduit de force dans mon appartement.

L'ouragan de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant