Chapitre 52. Au pied du mur.

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— Mais qu'est-ce qui t'a pris de faire une chose pareille ? gronde Allen, hors de lui.

L'inquiétude perce dans sa voix, mais ce qui retient davantage mon intention, c'est la tension qui émane de lui. Pourquoi tout semble tourner au vinaigre aujourd'hui?

— De quoi parles-tu? demandé-je, trop impatiemment peut-être.

Allen s'approche, pose les mains à plat sur mon bureau et me dévisage scrupuleusement, puis il s'assoit et me fait face, le regard grave.

— Je parle de toi, défiant ma mère! Et en public en plus! Tu veux tenir tête à Carter? Pas de souci! Fais-le autant que tu veux! D'ailleurs, ça semble lui plaire! En revanche, ma mère est une femme capricieuse, Rose. Elle pense que l'arrogance est son privilège, et surtout, elle estime que ses fils sont sa propriété.

—  C'est un peu rude de l'exprimer de cette manière Allen, mais tu as un train de retard. Je suis au courant.

— Tu l'es? s'étonne-t-il.

— Ta mère a fait venir mon ex de Boston pour semer la zizanie entre Carter et moi.

Il écarquille les yeux, apparemment plus que surpris par mes révélations.

— Et puisque les choses n'ont pas tourné comme elle le voulait, elle a choisi d'utiliser la colère qu'il me porte pour me nuire.

— De quelle manière?

— Ne le prends pas mal Allen, mais il y a certaines choses que j'aimerais garder pour moi.

— Ma mère t'a dans le collimateur, et crois-moi sur parole, Rose. Ce n'est pas dans ton intérêt de la mettre au pied du mur.

— De quoi parles-tu?

— Je te parle d'une discussion téléphonique avec une mère hystérique qui m'a ordonné de te virer sur le champ. Je te parle, en connaissance de cause, d'une femme qui n'accorde aucun intérêt aux autres. Je te parle d'une personne qui croit que sa fortune lui permet toutes les incartades. Tu dois comprendre qui est l'ennemi, Rose, parce qu'elle n'aura aucun scrupule à t'abattre. Et une fois que tu seras à terre, elle continuera à te battre avec une haine vorace jusqu'à ce que tu ne sois plus en mesure de lutter.

— Quelle femme charmante ! ironisé-je. Qu'est-ce que tu me conseilles?

— Je veux que tu prennes un congé et que tu fasses profil-bas. Carter et toi devrez être plus discrets. Et autre chose: je veux que vous vous affichiez publiquement avec d'autres personnes. Le monde doit croire que vous n'êtes plus ensemble.

Eh bien, ils ont l'air de s'être donnés le mot!

— Tu comptes faire croire à ta mère que tu m'as virée?

— Oui.

Comme c'est bien joué de la part de cette folle-furieuse! Si la nouvelle de mon licenciement est rendue publique, alors Margulies saura que son plan a échoué, et mettra sa menace à exécution. Le scandale balayera tous les doutes possibles sur les raisons de mon renvoi. Ma carrière sera finie. Je serai finie. Balayée, la jeune promise!

— D'accord, acquiescé-je.

— D'accord ? répète Allen.

— C'est bien ce que j'ai dit. Tu attendais une autre réponse? ironisé-je.

Au lieu de me répondre, il attrape le combiné du téléphone sans fil, puis appelle quelqu'un en tapotant nerveusement du pied. Carter apparaît quelques minutes plus tard, soucieux. Il s'appuie nonchalamment contre la porte, les mains dans les poches, et malgré les circonstances, je songe à quel point il est sexy.

L'ouragan de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant